Je l’observais non loin de la scène qu’elle offrit à ma vue, le menton posé sur le revers de ma main droite, les yeux attentifs, avide. La pièce circulaire était parée de tentures dorées, le sol noir portait en son centre un havre de plaisir rempli de coussins aux teintes blanches et solaires aussi, et derrière ces rideaux magnifiques une petite salle restait dissimulée dans l’ombre. C’était là que je me cachais à sa vue, un regard sur ce qui se passait de l’autre côté de l’obscurité, jambes croisées, certainement admirative devant la beauté de l’extase. Sur ces multiples douceurs, elle embrassait ses partenaires, riait de bonheur, son corps nu ouvert à l’amour. Dans un élan magnifique, elle rejetait sa tête en arrière, ses longs cheveux bouclés retombaient sur elles avec splendeur, comme ralentit volontairement par mes yeux qui s’étaient entichés d’une image bien trop précieuse pour me la montrer en temps réel, puis elle continuait son va et vient langoureux, les mains posées sur le torse de sa proie, le visage vers le ciel, baigné de lumière artificielle, au bord du gouffre de la plénitude. Sa tête retomba dans un souffle, c’est alors qu’elle la tourna vers moi, le sourire aux lèvres. Je lui fis un sourire, tandis que deux autres femmes l’embrassaient. Je laissais retomber la main qui soutenait mon visage jusqu’alors, pour plus amplement observer ce que je faisais avec des gens, je n’avais d’yeux que pour moi d’une part et d’autres de la lumière et des ténèbres. Je passais mon bras dans mes longs cheveux bouclés, mes deux mains étaient jointes posées sur mes genoux. Dans un soupire soudain, nos yeux se croisèrent, et se fermèrent en symbiose, pour accueillir l’orgasme qui nous prenait d’amour.