II
« Je t'entends moins, mais je t'ai quand même repéré ! »
Direll ne s'était pas même retourné : il fixait la table sur laquelle étaient posées tout un tas de plantes différentes et il tournait de temps en temps une mixture qui était sur le feu.
« Pourtant je me suis mis moi aussi au diapason avec la nature et ses éléments, répondit Kalt d'un ton jovial.
Son ami se retourna, et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant le corps nu de son camarade. Kalt se tenait fièrement dans le plus simple appareil à l'entrée du chemin. Il souriait largement et son rire faisait se contracter ses abdos. Ses pectoraux étaient superbement dessinés et soulignés par une rangée de petits poils bruns entre les deux muscles. Il avait posé les mains sur ses hanches et se campait sur deux cuisses fermes et musclées. Le reste, le pauvre sorcier était bien trop troublé pour le regarder avec plus d'insistance. Il restait là à contempler le corps de Kalt, sans trouver quoi faire. « Alors tu ne dis plus rien ! Tu vois que moi aussi je peux communier avec la nature, et c'est simplement parce que nous étions tous les deux en accord avec elle que tu as pu m'entendre ! ironisa le jeune soldat, et il éclata d'un rire sonore.
– Effectivement, on ne peut pas être plus en accord avec la nature. Heureusement que je t'ai déjà vu aux bains après les entrainements militaires à l'école, sinon tu aurais pu me choquer ! joua le jeune Direll en ne pouvant détacher son regard du corps musculeux du soldat. En attendant, tu devrais tout de même t'habiller au cas où un villageois viendrait pour un soin ou une potion. On me prend déjà pour un sorcier, pas la peine que les gens aillent s'imaginer d'autres choses !
– Ne t'inquiète pas, je suis soldat je te rappelle, et bien armé, dit-il en remuant son bassin et agitant son entre jambe pour s'amuser. Si jamais j'entends le moindre bruit à mon sujet, et encore plus au tien, celui qui répand des paroles désagréables ne pourra pas les répéter une seconde fois ! Par contre, je vais m'habiller pour ne pas te faire davantage d'effet.
La casserole, que Direll était en train de remuer quand Kalt était arrivé, avait trop chauffé et elle avait débordé, laissant s'échapper un liquide verdâtre et visqueux sur les flammes. Direll se retourna et se précipita pour sortir la casserole du feu. Des éclaboussures tachèrent le vêtement du jeune homme. L'odeur qui se répandit dans la cabane devint vite insupportable. Kalt ne put pas même franchir le pas de la porte.
– Mais qu'est-ce que c'est que cette horreur que tu faisais chauffer ? Ta rencontre avec le chirurgien, ton père et dame Sidoine s'est si mal passée que cela que tu cherches à en empoisonner un ou à te suicider je ne sais pas, mais c'est véritablement immonde !
Direll comprit que son ami était venu lui parler de la journée de la veille. Il n'avait pas eu l'impression de commettre d'impair, mais il n'avait pas non plus trop attiré l'attention sur lui. Rien n'avait retenu son attention. On lui avait témoigné de la sympathie, du respect mais à la fin de la soirée, on ne lui avait pas laissé entendre que l'on aurait besoin de ses services, ni d'une autre démonstration. On ne s'était pas moqué de lui et cela lui importait déjà beaucoup. Quant à son père, il était resté en retrait, ne témoignant aucun signe de connaissance que ce soit en tant que fils ou même en tant qu'ancien élève de l'école militaire. Il l'avait simplement raccompagné jusqu'à la porte du palais, après avoir échangé tout de même quelques paroles bienveillantes.
– Je pense que ma prestation a convaincu : je me suis montré suffisamment précis pour amuser et ne pas inquiéter. Je n'ai donc besoin de ne supprimer personne d'autre que les visiteurs importuns qui viennent exhiber leur corps devant la maison d'un pauvre villageois, répondit Direll à la question que son ami avait induite.
– Tu sais, je pense que ton père ne t'en veut pas tant que ça. Après tout, il a dû avoir un choc que du jour au lendemain ce en quoi il avait toujours cru se soit effondré. Je te connais depuis le début de l'école militaire et on a partagé beaucoup de soirées ensemble, donc ta décision ne m'a pas surprise. Mais pour ton père, ça a été un véritable choc. Il ne te connait pas aussi bien que moi.
– Je sais et c'est pour cela que je ne lui en veux pas. J'ai aussi appris à ne pas m'en vouloir de ne pas être conforme à ce qu'il voulait. Hier il s'est montré en bon militaire qu'il est : il a observé la scène sans laisser transparaître la moindre émotion.
– De ce côté-là, tu as dû lui ressembler ! J'imagine très bien la façon dont tu as pu te montrer sinon froid et distant, du moins indifférent à sa présence. Pourquoi ne lui as-tu pas souri tout simplement ? Il ne t'aurait pas mordu pour cela.
Direll se retourna vers son ami et le fixa sans rien pouvoir répondre.
– Il n'y a pas que lorsque je suis nu que tu ne sais donc pas quoi dire ! se moqua Kalt. Visiblement tu as dû trop parler hier. Ce n'est pas bon pour toi de rester toujours tout seul dans ta cabane. Il va falloir te réhabituer à voir du monde. Sinon tu vas te transformer en bête.
Il reprit :
– Puisque j'en suis là, j'aurais voulu savoir pourquoi tu n'es pas resté dans l'armée. On a parlé du fait que tu ne voulais plus être soldat, mais tu avais l'air à ton aise dans la tente médicale. Pourquoi ne pas y être resté ? Par contre, allons vers la rivière avant que tu ne répondes à cette question. Je ne vais pas pouvoir me concentrer sur autre chose que sur cette odeur. Je ne saurais même pas la définir !
Direll sourit, et ils prirent le chemin de la rivière. Il y avait un sentier qui s'enfonçait entre les chênes et les hêtres. Les geais s'envolaient en jacassant à leur approche. Ils arrivèrent sur une sorte de plage de galets en face d'une grande paroi rocheuse. La rivière faisait un coude à cet endroit et l'eau y était plus profonde. En hiver, le niveau montait, et au printemps, avec l'arrivée des chaleurs, le courant se calmait et le niveau baissait en déposant le sable face à cette falaise. L'eau descendait ensuite en petites cascades jusqu'à un autre coude, et c'est au-dessus de cette autre falaise que s'élevait la cité. La plage des deux amis était un de leurs repaires quand ils avaient terminé les travaux à la boutique du père de Kalt, et c'est ici que Direll avait appris à nager. Ils étaient tranquilles et se sentaient chez eux. Libres. En pleine nature.
Direll expliqua alors qu'il ne voulait pas s'engager plus avant dans la campagne militaire que ce soit en tant que soldat sur le champ de bataille ou en tant que soignant. Il ne cautionnait pas le fait de tuer ou de faire tuer, et pour lui, soigner un soldat revenait à remettre sur pied de la chair à abattre lors d'un autre combat. Il ne pouvait pas le supporter. De plus, sa vision des choses quant à la défense d'un territoire était radicalement opposée à celle de Kalt. Ce dernier se vouait corps et âmes pour son château et son territoire. Pour Direll, c'étaient des notions confuses, et qu'il ne comprenait que difficilement.
– Tu n'as jamais ressenti que ta place était dans cette cité ? demanda Kalt pour essayer de comprendre la position de son ami.
– Bien sûr que ma place est dans cette cité. C'est ici que je suis né, c'est ici que j'ai grandi. Et c'est bien pour cela que j'y suis revenu. J'y ai mes amis, ma famille et mes racines. Mais je ne vois pas en quoi cela me donne le droit d'en priver l'usage à qui que ce soit d'autre. Cette terre est celle où je me sens bien, mais ce n'est pas pour cela que je me l'approprie. Quant aux politiques d'expansion de notre territoire pour répandre la bonne parole et les bons droits et usages, cela ne me convainc pas davantage. Nous avons certainement développé des savoir-faire qui sont essentiels à notre cité. Pour autant sont-ils transférables à chaque contrée ? Et la culture des autres peuples, parce que différente, est-elle en cela inférieure ? J'ai voyagé. Sur une partie infime des terres émergées, mais ce que j'ai pu constater, c'est que finalement partout c'est la même chose. Il y a une culture dominante qui tend à s'imposer au sein de son peuple même, bannissant toute autre forme de réflexion. Et à la suite de cela, il y a un désir d'expansion à l'extérieur. Le motif est toujours valable et louable, à première vue. Il s'agit d'apporter la culture à des êtres nécessiteux qui vivotent et que l'on peut sortir de leur misère. Mais cela n'engendre que guerre et crispation. La guerre apporte des morts, et la crispation un désir de lutte et de haine qui engendrera à nouveau la guerre.
– Pourtant si quelqu'un venait détruire notre cité, il faudrait bien la défendre. Tu n'accepterais pas par exemple que l'on pille ta cabane. Tu défendrais ton bien, interrompit le militaire que ce discours dérangeait.
– On a déjà détruit ma cabane et attenté à ma vie. On ne veut plus de moi, je m'en vais. Les territoires où l'on peut vivre sont suffisamment nombreux sans que l'on s'encombre de savoir qui les domine ou non. Mon savoir, je l'emporte avec moi. Mes biens, je m'en procurerais d'autres parce que j'ai appris à me contenter de peu, et à vivre avec ce que j'ai à porter de main. Non, je n'ai pas toujours mangé à ma faim. Oui, j'ai parfois eu peur de mourir rejeté, mais finalement je suis toujours là. Et j'y suis bien.
– Les soldats n'auraient donc aucune utilité selon ta conception ?
– Bien sûr que si au contraire. Ils pourraient être de merveilleux ambassadeurs. La culture que l'on veut imposer, ils pourraient l'apporter, la transmettre, l'enseigner, au lieu de l'imposer. Les marchands font cela sans s'en rendre compte. Ils colportent les biens d'une cité à l'autre et ainsi, les manières de vivre différentes. Le problème c'est que cela reste basé sur l'argent. Cet échange pourrait être mis à disposition. Mais comme le disaient nos professeurs à l'école militaire, je suis sans doute trop idéaliste et rempli d'illusions... En tout cas, c'est de cette façon que je tiens dans ce monde.
Kalt regardait son ami. Ils s'étaient assis sur les galets et Direll regardait en face de lui en faisant passer des petits cailloux d'une main dans l'autre. Il était sérieux et son profil avec son nez droit et ses yeux francs inspiraient le respect. Le jeune militaire se sentit presque troublé.
– Tu vas presque réussir à me convertir à tes théories, reprit-il pour masquer sa gêne. Le jeune sorcier se tourna vers lui et lui sourit. Il sentait qu'il avait dit beaucoup plus que jamais auparavant, mais cela lui avait fait du bien de se confier. Ce qui le rassurait, c'est aussi que son ami le prenait au sérieux. Même s'il ne changerait pas radicalement d'opinion dans la minute, il savait qu'il avait été écouté et entendu. Il était détendu. Jamais il n'avait été aussi proche de Kalt qu'à ce moment. Ils avaient partagé beaucoup d'épreuves, mais finalement, lui, Direll, n'avait jusqu'à ce jour jamais osé être véritablement et entièrement lui-même.
– Après autant de paroles, on va aller se rafraichir. Je ne suis qu'un militaire, je n'ai pas l'habitude de réfléchir au sens de la vie ! Kalt se moquait souvent de sa propre situation, mais son ami comprenait toujours que c'était là-aussi pour masquer un embarras.
– Un jour, il faudra que tu me dises, toi aussi, ce que tu as sur le cœur et qui te gêne à ce point, répondit Direll en se levant et en reprenant la direction de la cabane.
– Où vas-tu ? Ne me dis pas que tu vas prendre un de ces vêtements pour aller dans la rivière ! Tu m'as vu nu il y a encore moins d'une heure et comme tu l'as dit, on s'est déjà vus nus auparavant ! Direll s'arrêta, hésita un instant et retira son maillot taché par les éclaboussures de la mixture. Kalt le regardait et sourit. Il se mit à se dévêtir lui aussi. Les deux hommes se jetèrent dans la rivière en courant. L'eau était fraiche, mais ils y évoluaient tranquillement. Le fond était suffisant pour pouvoir nager à son aise sur une assez grande distance. Depuis plusieurs années qu'ils la pratiquaient, ils savaient à quels endroits des rochers étaient sous la surface et manquaient d'affleurer. Ils s'y étaient assez souvent cognés une jambe ou un bras pour s'en souvenir. Direll ne maîtrisait pas forcément la technique de la respiration, mais il compensait en puissance. Il avançait surtout à la force des bras. Kalt, lui, avait une glisse bien plus adaptée. Quand Direll faisait trois ou quatre battements, il n'en faisait qu'un. Mais lorsqu'ils faisaient la course, la distance assez courte permettait à Direll de tenir tête à son ami, même s'il arrivait presque toujours juste après lui, et complètement essoufflé par l'effort qu'il venait de fournir. Kalt avait essayé plusieurs fois d'améliorer sa glisse en lui donnant des conseils, en essayant même de relever son bassin, mais rien à faire, l'eau n'était pas l'élément favori du jeune sorcier. Le soldat s'en moqua :
– Toi qui dit avoir appréhendé les différents éléments, on dirait que tes voyages et tes expériences ne t'ont pas permis d'améliorer tes déplacements aquatiques. L'eau te résiste. Je te l'ai déjà dit : tu ne dois pas te battre contre elle, mais sentir le courant frôler ton corps et le porter.
– J'y arrive très bien quand on est à terre. Je sais ressentir l'humidité de l'air, et j'arrive presque à la condenser. Mais dans l'eau, je ne suis pas à l'aise et tu le sais. Je ne maitrise pas les déplacements, et je ne m'habitue pas à cette sensation d’apesanteur.
– Ah toujours ta fameuse maîtrise ! Tu dois tout savoir, tout connaître, avant de pouvoir te lancer. Je vais te montrer si tu peux tout dominer.
Le soldat nagea en direction de son ami. Direll comprit très vite qu'il lui fallait rejoindre la rive au plus vite. Mais il était de l'autre côté de la rivière, contre la paroi rocheuse, et la panique lui fit prendre une respiration encore plus courte qui l'essouffla au premier mouvement. Soudain, Kalt plongea sous la surface. Direll s'immobilisa et essaya de voir à travers la surface, mais la paroi faisait de l'ombre de sorte qu'il ne voyait que le reflet des arbres et des rochers. Lui qui n'aimait pas l'eau se mit à battre des pieds frénétiquement. Il savait que Kalt allait le saisir par cette extrémité et l'entrainer au fond. Il l'avait fait déjà tellement de fois par le passé. En bougeant sans arrêt les pieds, peut-être que son ami ne pourrait pas le saisir.
– Tu crois sérieusement que tu vas pouvoir me maintenir à distance de cette façon ?
Le jeune homme avait émergé dans le dos de Direll sans faire le moindre bruit. Il le saisit à la taille se colla contre lui et dans un mouvement de bassin, il le fit basculer sur le côté, et l'entraina vers le fond de la rivière tête la première. Direll perdit toute notion de l'espace dans ce revirement. Il était complètement chamboulé. Lorsque Kalt le lâcha, il lui fallut quelque temps pour laisser son corps lui indiquer où était la surface. Il sortit la tête de l'eau en crachotant et en respirant très fort. Le jeune soldat était hilare. Une lutte fraternelle s'engagea entre les deux hommes. Leurs mains agrippèrent leurs épaules, les pectoraux, les cuisses. À un moment, Kalt avait réussi à plonger sous son ami et à remonter en faisant en sorte que Direll se retrouva à califourchon sur un de ses épaules. Le jeune homme fut projeté en l'air avant de retomber sur le côté dans l'eau. Ils se retrouvaient dans l'innocence de leur enfance : Direll ne pouvait pas gagner cette lutte et il le savait, mais il se savait aussi en confiance avec son ami. Celui-ci le dominait, mais il ne lui ferait pas de mal.
Au bout de plusieurs minutes, Kalt saisit le corps de Direll qui avait réussi à rejoindre le bord de la rivière et s'était redressé sur ses jambes. Le jeune militaire se mit subitement debout près de son ami et il passa un bras derrière ses cuisses et l'autre sous son aisselle, il le fit basculer et le porta sur la plage de galets.
– Lâche moi ! On va tomber tous les deux ! implorait Direll. Il n'y a plus assez d'eau ici, on va se faire mal.
Kalt paraissait ne rien entendre. Il gardait son équilibre et il serrait Direll dans ses bras. Il l'accompagna jusqu'à l'endroit où ils étaient assis avant leur bain. Il l'allongea sur le dos. Il prit appui sur ses mains et son corps était tendu au-dessus de celui de son compagnon. Il le regardait dans les yeux en souriant. Direll ne savait plus quoi faire. Le contact du corps chaud de son ami lui était agréable, mais il s'en sentait terriblement gêné. Il retenait sa respiration.
– Tout à l'heure, tu m'as dit qu'il faudrait que j'avoue ce que j'avais sur le cœur. Je me demande comment j'ai fait pour le garder jusque-là, et aussi comment toi tu as fait pour ne rien comprendre pendant tout ce temps.
Les paroles de Kalt avaient été les plus sérieuses que Direll ne lui avait jamais entendues prononcer. Il le regardait sans comprendre. Toutes les possibilités défilaient devant ses yeux et il était incapable de savoir quelle était la bonne. Il se demandait s'il rêvait. Le jeune militaire rapprocha son visage de son ami, si près que Direll sentait le souffle de sa respiration sur ses lèvres. Ce souffle chaud, ce regard pénétrant, lui procurèrent une magnifique sensation de bien-être. Mais ce ne fut rien à côté de qu'il ressentit quand les lèvres de Kalt effleurèrent les siennes et que leurs deux langues se rencontrèrent. Ce baiser était le premier qu'il eût jamais donné. Le temps sembla s'arrêter et il perdit tout contrôle de lui-même. La sensation qu'il essayait de retenir à partir de son entre-jambe depuis quelques minutes lui échappa totalement. Il laissa ses mains serrer le corps de son ami contre le sien. Et, alors que quelques minutes auparavant il avait lutté corps à corps avec Kalt, il parcourait tout son corps de ses mains, de ses doigts. Il était avide de le connaître. Il sentit aussi que le même désir habitait son compagnon. Sans que leurs bouches ne se séparent, ils roulèrent sur les galets. La lutte n'était plus la même que dans l'eau. Ni l'un, ni l'autre n'essayait de prendre le dessus. Ils se livraient entièrement et en toute confiance. Il ne leur fallut que peu de temps pour se mettre à l'unisson et comprendre de façon instantanée ce dont l'autre avait besoin. Et c'est sur cette plage de galets, dans cette fin de journée que leurs deux corps s'unirent.
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