Audrey et Brigitte avaient convenu quelques jours plus tôt qu'elles voyageraient dans le même avion. Elles prendraient ensuite un taxi qui les conduiraient au lieu du rendez-vous.

— Ça me fait trop plaisir de te rencontrer, dit Brigitte. T'es encore plus belle que ce que j'imaginais.

— Merci, c'est gentil, répond Audrey en riant. Ça me fait plaisir aussi et t'es pas mal non plus.

Toutes deux sont visiblement ravies de cette rencontre.

— Cette histoire de concours, ça fait un paquet de fric quand même.

— Moi, répond Audrey, au-delà de cette histoire d'argent, il y a autre chose que j'aimerais découvrir.

— Quoi donc ?

— Je me demande qui est derrière tout ça. Faut avoir un sacré culot. Je pense que c'est un homme et j'adore les hommes culottés.

Brigitte avoue qu'elle n'avait pas pensé à ça, et avait uniquement regardé le gros lot qu'aurait le vainqueur. Après le décollage, Brigitte se tourne de nouveau vers Audrey

— Au fait, je viens de lire le nouveau chapitre de ton roman sur Scribay, c'est chaud chaud chaud, dis donc !

Audrey sourit.

— C'est vrai, j'avais pourtant prévenu du contenu sensible. J'aime procurer du plaisir à mes lecteurs et ressentir un frisson quand j'écris quelque chose, tu comprends ? Et quand j'imagine quelqu'un qui lit...

Brigitte ne lui laisse pas terminer sa phrase.

— Oui, c'est bon j'ai compris. Je préfère quand il y a de l'action, par exemple un crime à élucider, c'est un autre genre. Mais tu m'excuseras de ne pas avoir commenté ton texte.

— Tu n'es pas obligée. Libre à toi de ne pas aimer ce que j'écris. Nous avons tous des goûts différents, c'est ce que j'aime dans ce monde.

Toutes les deux se répètent qu'elles sont très heureuses de cette rencontre, et qu'elles vont bien s'entendre durant le séjour.

— Au fait, j'ai apporté une bouteille de champagne dans mes bagages, pour fêter cet événement, si ça te dit.

— Bien sûr, j'adore le champagne. Moi aussi j'ai ramené des tas de petites choses dans mes bagages.

— Je ne veux pas le savoir, l'interrompt de nouveau Brigitte.

Elles se mettent à rire et après un moment de silence, Brigitte ajoute :

— Ah, si je pouvais gagner ce fric !

Audrey ajoute avec un clin d’œil :

— On fait un marché, je te laisse le fric et à moi le gros paquet !