Dans la chambre qui fait face à celle de Gérard et de François, au fond du couloir à gauche des escaliers, se trouvent Matthias et sa mère Éloïse qui l'interroge sur la façon dont va se dérouler le concours, et si chacun devra lire son texte à haute voix.

— Je n'en sais rien du tout, nous n'avons pas encore discuté du déroulement.

— D'autres personnes présenteront un récit fantasy ?

— Je ne crois pas, nos univers sont assez variés. Les textes de Lola sont en général portés sur l'humour, ceux de Faustine sont la plupart du temps des histoires romantiques. Quentin, lui préfère les poèmes avec toujours un côté un peu sombre. François est plutôt du genre philosophe, il aime lancer des débats. Les textes de Gérard sont des écrits sur la vie contemporaine, Brigitte écrit des polars, Roxane aime les tragédies et des poèmes aussi je crois. Timothée, lui écrit des romans d'aventure. Quant à Audrey, il y a toujours du contenu sensible dans ses histoires.

— Je vois, dit Éloïse. Elle écrit des trucs érotiques, quoi. Est-ce que c'est ton genre de lecture ?

— Non maman, répond Matthias en secouant la tête.

— Mais si vos écrits sont si variés, comment le comte et Edgar vont-ils vous départager ?

— Je n'en sais rien du tout maman.


La chambre du milieu est occupée par Lola et Roxane. Assise sur le lit, Lola regarde les photos de ses enfants, en espérant de ne pas avoir fait un mauvais choix quant à sa venue dans le manoir. Elle sursaute quand elle entend un bruit de verre brisé provenir de la salle de bains.

— P***** ! s'exclame Roxane, c'est pas vrai ! Je viens de casser mon miroir ! Me voilà bonne pour sept ans de malheur !

Et enfin dans la chambre tout de suite à gauche après les escaliers, se trouvent Quentin et Timothée. Quentin, qui est également passionné de dessin, est assis sur la chaise du bureau un crayon à la main et un papier devant lui, il dessine en attendant son compagnon de chambre. Timothée tarde à sortir de la salle de bain, il n'avait pas prévu de s'habiller autrement qu'avec son traditionnel pull à capuche - à cause de cela et de ses lunettes rondes ses parents l'avaient affectueusement surnommé « Harry Potter ». Il est plus angoissé que jamais à l'idée de descendre à ce dîner, il se demande si sa place est bien légitime dans ce concours. « Ils ont tous écrit des textes magnifiques, se dit-il en se prenant la tête entre les mains, le mien est d'une nullité affligeante. Leur vocabulaire est plus riche que le mien, je ne pourrai jamais gagner ce concours ! » La voix de Quentin à travers la porte le sort de ses réfléxions.

— Tim ? Tu es prêt ? Les autres descendent pour le dîner, je vais les rejoindre.

— Oui, j'arrive, répond Timothée.