L'heure du dîner arrive. Tous sont réunis dans la bibliothèque lorsque Edgar fait son apparition dans la pièce et leur demande de bien vouloir le suivre dans la salle à manger. Tous se scrutent et se demandent comment le comte pourra justifier l'absence de deux de ses convives. La table est dressée pour treize personnes, et Geoffroy semble surpris de cette nouvelle.

— Elles sont forcément quelque part dans le manoir, ne vous inquiétez pas. Elles vont certainement nous rejoindre pour le dîner.

— Elles ont disparu depuis un moment déjà, réplique Quentin.

— Peut-être qu'il y a des passages secrets comme dans les romans, ou des pièces cachées, avance prudemment Faustine.

Eric lui donne un petit coup de coude et la regarde avec de gros yeux.

— Quelle drôle d'idée, rétorque Geoffroy, il n'y a rien de tout cela ici. Non, elle vont bientôt nous rejoindre – il interpelle son majordome – Edgar, pourrais-tu aller à la recherche de ces dames s'il te plaît ? C'est étrange qu'elles ne soient pas avec nous pour le dîner.

— Bien monsieur.

En entendant le retour d'Edgar, Geoffroy propose à chacun de parler de son pseudonyme qu'ils ont choisi pour Scribay.

— Le pseudo d'Audrey est « Alba », je me demande pourquoi ce choix. Brigitte a choisi « Personne », au vu de sa personnalité cela ne me surprend pas du tout. Est-ce que l'un d'entre vous lesles avait déjà rencontrées avant votre venue ici ?

Tous secouent la tête.

— Non, lui répond Gérard.

— Nous ne nous connaissions pas. Je veux dire, pas réellement.

Geoffroy boit une gorgée de vin rouge.

— C'est amusant quand on y pense ces relations virtuelles. Je suis peut-être de la vieille école, mais je préfère le contact humain, et un échange comme nous avons ce soir. Et donc vous, François et Gérard vous avez choisi de garder vos vrais prénoms, c'est intéressant.

— En effet, dit François, je trouvais que c'était plus simple.

Le comte acquiesce d'un signe de tête, puis se tourne vers Roxane.

— Et vous, c'est « Enarox », c'est bien ça ?

— Oui, lui répond-elle, vous avez tous bien compris qu'il s'agit de « Roxane » à l'envers.

Geoffroy répond en souriant que cela reste original et qu'il avait remarqué d'autres pseudonymes fascinants sur Scribay au moment où Éloïse constate qu'Edgar tarde à revenir. Il regarde sa montre.

— Vous avez raison, dit le comte en se levant brusquement de sa chaise. Mes excuses, je dois vous laisser.