Un peu plus tôt, François a suggéré de se rendre à nouveau dans la cuisine.

— La faim et la fatigue sont en train d'altérer notre jugement. Il vaut mieux reprendre des forces, même si nous n'avons pas beaucoup d'appétit.

— Tu as raison, confirme Quentin. Ça va nous requinquer un peu.

Ils sont assis autour de la table de la cuisine et mangent des victuailles trouvées dans le réfrigérateur et dans les placards. Quentin désigne une porte de son index.

— Ce doit être la cave, lui répond François en comprenant sa question. Depuis notre arrivée, nous avons bu des vins excellents, ils sont sûrement stockés là.

— Je pense aussi, dit Matthias. Nous ne sommes pas allés voir dans cette pièce.

— Eh bien allons-y, propose Lola en se levant de table. On ne peut pas sortir de toute façon.

Ils se dirigent tous vers la cave. Matthias ouvre la porte.

— Il y a un escalier. Mais si nous descendons tous et que la porte se referme ? Je pense que l'un d'entre nous devrait rester surveiller ici, au cas où cette cave serait sans issue. Si vous voulez descendre, allez-y. Je garderai la porte ouverte.

Mais Éloïse n'est pas du tout d'accord avec la proposition de son fils.

— Hors de question !

— Ne t'inquiète pas maman. On n'est pas loin, on continuera de se parler sans arrêt.

Elle refuse catégoriquement et ils décident de rester tous les deux près de la porte. François appuie sur l'interrupteur et la lumière des escaliers s'allume. Ils descendent et entrent dans la cave où un grand nombre de bouteilles de vin sont classées par millésime. Quentin pousse un sifflement.

— Eh ben ! Le comte était un bon vivant, euh... pardon... sans mauvais jeu de mots.

Ils examinent attentivement les bouteilles.

— Et si... c'était de cette façon que lui avait été administré le poison ? questionne François.

Quentin acquiesce d'un signe de tête.

— Possible. Dans ce cas, c'était avant le repas sinon nous aurions vu quelque chose.

— La personne qui a fait ça avait tout prévu depuis bien longtemps. Notre participation a ce concours a été le moment idéal pour commettre son crime. Si cette hypothèse est juste, alors il s'agit sans hésiter de...

Tout à coup, le bruit d'un claquement de porte interrompt la phrase de Lola.