Jour 11 : Courir avec Andy Beltore
L'air insouciant, le regard posté droit devant lui, Andy faisait un tour du centre-ville. Plus précisément dans un magasin de fourniture artistique. Il se demandait s'il avait assez d'argent sur lui pour s'offrir de nouveaux pinceaux de qualité. Les siens commençaient à être usés et il ne voulait pas que ses toiles perdent en qualité à cause d'une histoire de matériel.
Le garçon à la teinture rose flashy soupirait devant le set premium présenté. Le prix était exorbitant.
Il était en train de réfléchir aux avantages et désavantages de dépenser autant lorsque son téléphone portable commença à vibrer dans la poche de sa veste. Il grogna un peu en voyant le nom de son frère jumeau s'afficher mais décrocha sans attendre.
- Léandro… qu'est-ce que tu me veux… souffla-t-il, agacé.
- Magne ton cul, y'a un type qui veut acheter un de tes tableaux ! Je crois que ton site internet à marché. Il est sur le palier, il t'attend… Lança la voix sortante du téléphone.
Pendant une cours instant le cœur du féery s'était arrêté pour repartir de plus belle en battant à tout rompre de joie et de fierté. Il avait enfin une personne intéressée par son travail !
Ni une ni deux, il annonça à son jumeau qu'il serait présent dans une dizaine de minute puis raccrocha sans attendre avant de laisser en plan ce qu'il faisait. S'il vendait son tableau, il pourrait bien se permettre d'en acheter une dizaine de ces set premium !
A toutes jambes, le garçon s'était élancé dans les rues de la grande ville. Tout ce qui comptait pour lui c'était d'arriver le plus rapidement possible. De faire attendre le moins longtemps possible son potentiel client. Andy se fichait alors d'être essoufflé, il se fichait de ses chevilles qui menaçaient de se fouler à cause du manque d'échauffement. Il se fichait de toutes les conséquences que sa hâte pouvait provoquer. Il devait continuer de courir ! Courir pour supprimer la distance qui le séparait encore de la gloire.
Ce fut donc complètement à bout de souffle qu'il grimpa quatre à quatre pour arriver dans le petit appartement que louait sa famille, ouvrant à la volée après avoir vérifié que personne n'attendait sur le palier.
- Je … Je suis rentré ! Je suis là… Souffla-t-il en se tenant les genoux, légèrement recroqueviller sur lui-même pour mieux récupérer de son sprinte impressionnant.
- Ho ! Tu es déjà là ? Tu as drôlement fait vite, je n'ai même pas eu le temps d'enfiler mes chaussures ! Déclara la voix calme de Léandro.
- Tes chaussures ? Et où est le client ? S'inquiéta instantanément Andy, c'était toujours inquiétant quand Léandro avait une voix aussi chantante.
- Hein le cli… Ho… Tu y as cru ? Non j'ai dit ça pour que tu te dépêche de rentrer, j'ai besoin de toi pour faire les courses ! Pouffa l'autre garçon avec toute l'honnêteté du monde.
Andy se senti pâlir et la désillusion lui vola le peu d'énergie qu'il lui restait, l'entrainant à poser ses genoux et ses mains sur le sol.
La déception était autant de poignards que d'ailes qu'il lui avait poussé quand il avait entendu la bonne nouvelle.
- T'es un putain d'enfoiré ! Ragea-t-il en retenant ses larmes de fierté consumées.
- Je sais, et toi tu es un feignant qui me laisse m'occuper des tâches ménagères. Aide-moi et j'arrêterais ce genre de plaisanteries. Claqua Léandro de façon indifférente tandis qu'il terminait les lacets de ses chaussures de villes.
- Je suis prêt, nous pouvons y aller… à moins que tu ne doives t'allonger un moment pour récupérer ? Enchaina le féery à lunette qui cachait très mal son amusement suite aux réactions de son jumeau.
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