L'après-midi d'automne touchait à sa fin, tout comme le service de Shao Yang. La kitsune avait encore donné le meilleur d'elle-même malgré sa timidité. Quelques clients avaient laissé des pourboires à son intention et cela réchauffait le cœur de la chinoise.

Après s'être changée rapidement dans les vestiaires commun, la demoiselle aux dents de renard avait quitté son poste de serveuse, comme tous les jours une fois que l'église avait laissé sonner 17h.

La jeune femme à la chevelure argenté s'était doucement laissé guider par son instinct, ce dernier la menant jusqu'au parc de la villa Celimontana. Les arbres hauts la camouflaient du soleil chaleureux malgré l'automne avancé. Et elle marchait lentement sur le bord du chemin, esquivant avec adresse les promeneurs et leurs chiens, les touristes et leurs enfants. La vie était plus que paisible ici. Néanmoins, sa chine natale lui manquait terriblement.

Après quelques minutes de marche lente, la demoiselle s'installa sur un banc, observant les alentours avec émerveillement et curiosité. Tout était si différent de chez elle.

Un soupire plus tard et de son souffle, elle faisait voler l'une de ses mèche blanches s'étant échappée de son chignon. Encore une fois, son regard s'élevait vers le ciel et ce, même si sa vision était obstruée par les branches noueuses des arbres dont les feuilles s'étaient abondement colorées de jolies nuances d'orange, rouge et marron.

Shao Yang regardait paisiblement ces feuilles, qui, malgré leur solide attache à la branche, finiraient par lentement tomber près du tronc. Ho certaine auraient la chance de voyager, de se faire souffler par le vent et d'aller se perdre loin du tronc sur lequel elles avaient toujours veillé, néanmoins, la chute était inévitable.

La jeune kitsune se ressentait alors tout comme ces feuilles à l'instant où elle les regardait. Elle aussi, elle avait été arrachée à son pays… Elle aussi avait laissé le vent la souffler jusqu'à cette grande ville d'Italie. Elle aussi était tombée.

Souriant tristement face à son destin sans soleil, Shao Yang finit par reprendre sa marche lente, terminant de arpenter l'allée qui se garnissaient déjà peu à peu de feuilles mortes.

Tout comme elles, la demoiselle allait terminer sa vie ici. Tout comme cette feuille soufflé au loin par le vent, elle ne verrait plus l'évolution du tronc qu'était sa famille. Néanmoins, elle ne ferait pas de vague, elle acceptait sa punition, même si cela lui brisait le cœur.