Sarah était étudiante dans une école de dessin très réputée de Lyon et ce soir-là, avec des amies de sa promo, elle avait mangé dans un bouchon.

 À 21 heures le petit groupe s’était dispersé. Sarah en avait profité pour retrouver son mec, quelques rues plus loin, et après l’avoir embrassé, d’une voix chaude et sensuelle, elle avait annoncé :

— Viens chez moi ! J’ai envie de toi !

 Sébastien était fou amoureux de cette meuf, et il accepta de la suivre dans son logement miteux, aménagé dans les combles d’une veille bâtisse.

 À peine entré dans le studio, il se crispa en voyant la tapisserie verdâtre à moitié décollée. L’intégralité des murs en était recouvert. « Quelle horreur ! » songea-t-il.

 À chacun de ses pas, le parquet craquait dangereusement sous ses pieds, et il devait redoubler de vigilance s’il ne voulait pas s’assommer contre les grosses poutres apparentes.

 L’unique table était recouverte de croquis de canards. Troublé par la toile inachevée, posée sur le chevalet, Sébastien s’arrêta. Sarah le regarda tendrement. Il était beau, musclé, et curieuse, elle demanda :

— Ça te fait flipper ?

 Il hocha la tête, elle l’attrapa par la main pour l’entraîner sur son lit. Il bascula sur le matelas, elle grimpa sur lui et révéla:

— Depuis que j’ai emménagé dans cet appartement, je suis obsédée par les canards aux dents bien aiguisées. Je n’arrive pas l’expliquer, c’est assez étrange.

 Des craquements retentirent, Sébastien frissonna. Pour lui c’était évident, ce foutu studio était hanté.