Allongée sur le sol, épuisée, Sarah entrouvrit péniblement ses yeux . Elle empestait le vomi et avait mal de partout. Elle avait l’impression de s’être fait piétiner par un troupeau d’éléphants. En se redressant, elle vit Sébastien prostré sur le canapé. Les yeux écarquillés, il était enroulé dans une couverture polaire. Elle s’approcha, il resta figé et pour qu'il réagisse, elle lui tapota la joue.

En tendant le bras difficilement, d’une voix à peine audible, il lâcha :

— Regarde, derrière toi !

Anxieuse, Sarah se retourna lentement. Au-dessus de son lit, elle vit un immense canard dessiné contre le mur.

Il était effrayant.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » songea-t-elle !

Brusquement, Sarah tourna la tête en direction du trépied. Le caméscope n’était plus fixé dessus, et furieuse, elle cria :

— PUTAIN ! IL EST OÙ ?

En entendant un craquement, la jeune femme fit volte-face. Emmitouflé dans la couverture Sébastien s’était levé. Dans sa main gauche, il tenait fermement le caméscope.

Il dévisagea sa bien aimée plusieurs secondes, et laissa glisser la couverture le long de son corps meurtri. En voyant son mec couvert d’ecchymoses et d’hématomes, Sarah chiala, et après avoir reniflé, elle demanda :

— Séb, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Il l’enlaça tendrement et murmura :

— Est-ce que tu es sûre de vouloir regarder la vidéo ?

Elle frissonna, puis en le fixant droit dans les yeux, elle chuchota :

— Oui !

Sébastien invita Sarah à s’asseoir sur le canapé. Elle s’exécuta, il se colla contre elle et déplia l’écran du caméscope, puis délicatement, il appuya sur quelques boutons avant d’entonner :

— C’est parti !