Alors que je m'apprête à aller me coucher, j'entends quelqu'un qui frappe à ma porte. Sans doute Sommeil, qui se demande ce que je fais encore debout, alors qu'il est si tard... Mais non, quand j'ouvre la porte, c'est Lui qui me salut.

Ses cheveux blonds, ses yeux envoutants... J'ai l'impression d'être face à un rêve...

• Pas n'importe quel rêve ! Je suis Rêve. explique-t-il.

Je cligne plusieurs fois des yeux. Lirait-il dans...

• Tes pensées ? Oui. C'est normal, pour que je te fasse rêver, il faut bien que je sache à quoi tu penses !

Je souris et le laisse entrer. Nous montons dans ma chambre, c'est plus agréable pour discuter. Il s'assoit sur mon lit. Je le détaille un peu plus, maintenant qu'il y a un peu plus de lumière. Sa chemise n'est pas complétement fermée, ce qui me fait instantanément rougir.

• Non, je ne pouvais pas apparaître avec une autre tenue que celle-ci. Pas après tes délires d'Imagines... Ton petit papillon rigolerait de te voir ainsi, face au Rêve qu'elle t'a aidé à créer...
• Je... Tu as raison... Mais... Je... Pourquoi tu me laisses choisir et diriger mes rêves ?
• Parce que tu n'as pas besoin de moi pour gérer tout ça et que ça me fait un peu moins de travail.
• Je vois. Mais, ces souvenirs... Mes souvenirs... Ceux de là-bas... Ce sont des rêves ou la réalité ? Est-ce que c'est vraiment arrivé ou c'est juste dans ma tête ?

Il réfléchit un instant. Quand il reprend, sa voix est celle d'un vieillard que je connais bien.

• "Bien sûr que ça se passe dans ta tête, Milia, mais pourquoi donc faudrait-il en conclure que ce n'est pas réel ?"
• Albus Dumbledore...
• Oui, j'aime beaucoup cette citation.
• Moi aussi. Bon, on a quoi de prévu ce soir ? Et sois précis, je dois tout raconter à mon papillon chéri demain !

Il affiche un sourire ravageur et moqueur.

• Rien de bien méchant...
• Je déteste quand tu dis ça... Quand tu me préviens à l'avance, tu me fais faire des rêves extraordinaires, pas toujours dans le bon sens du terme...
• Comment ça, "pas toujours dans le bon sens du terme" ?! s'insurge-t-il.
• Je dois te rappeler le coup du Joker ? Ou bien la Naine Invisible ? Le bus et la chute du haut de la falaise ? Pire, Lui et la maison au bord de la plage...
• Ne me dis pas que tu n'as pas aimé le dernier.

Je rougis.

• Ahah ! Je sais que j'y suis allé un peu fort pour les premiers, mais tu aimes ce genre de rêves, ne mens pas...

Il se rapproche de moi. Qu'il soit maudit.

• Je peux lire dans tes pensées, souviens-toi.

Connard.

• Eh !

J'affiche un grand sourire.

• C'est bien fait pour toi !

Il me fixe un instant et nous partons en fou-rire. Après une dizaine de minutes, nous parvenons à nous calmer. Finalement, il se lève.

• Bon, c'était sympa. Au revoir !
• Attends !

Il se retourne vers moi.

• Tu ne peux pas rester ? Juste cette nuit !

Il semble réfléchir. Il concède :

• Seulement cette nuit, hein ?

Il éteint la lumière et grimpe dans mon lit. Je me colle à lui et il m'enlace. La tête sur son torse, je demande :

• Je vais faire de beaux rêves ?
• Je ne sais pas, elle t'a dit bonne nuit ?
• Papillon ? Oui...
• Dans ce cas, tu feras les plus beaux rêves possibles...