Fausses croyances
Un soir de plus, cloitré dans ma chambre, dans ma tête. Aucune présence féminine, aucun besoin.
Pas à l’aise dans mes rapports aux autres, seuls mes rêves me permettent de m’extraire et d’échapper à la réalité terne de mon existence. Beaucoup de fumée, beaucoup d’herbe dans mes joints. Beaucoup d’alcool. Ça ne fait rien.
Peu d’attrait pour les femmes, ma véritable amante s’appelle musique. Des basses qui claquent, percutent, font vibrer les murs. La mélancolie dans les instrus, dans les textes. Des choses planantes, qui m’emportent le plus loin possible. C’est de ça dont j’ai besoin. Leurs cavités peuvent être voluptueuses, je ne veux pas y rester prisonnier. Jamais.
Le célibat s’éternise. Par choix. Enfin je crois.
Non, c’est plutôt qu’il va falloir faire une croix sur ce à quoi j’aspire. Oublier les échecs cuisants et démultipliés, les relations qui n’allaient nulle part. Arrêter d’en faire toute une histoire.
Pourtant j’ai essayé. J’ai pensé tout donner dans une relation triennale qui s’est soldée par un échec de plus à essuyer. C’était elle qui pleurait. C’était moi qui lui tenais la main en lui disant que désormais tout irait bien. Elle n’était de toute manière pas celle que je cherchais. On le savait. Mon cœur dans sa laideur m’en avait informé.
Aucune réaction. Aucune sensibilité. Véritable tétraplégique des sentiments. Rien ne semble pouvoir ébranler cette mascarade d’être humain.
Rien ne semble bouger. Rien ne semble exister, hormis les accumulations graisseuses dans mes artères. Vodka Redbull et shit en excès. Ce qu’il faut pour ne pas rester en vie trop longtemps.
Tout ça je l’ai choisi. Enfin je crois. C’est du moins ce que je me dis pour supporter cette croix finalement fictive et sculptée par mes soins, fruit d’un esprit trop fécond, créateur de mirage, de fausses croyances. Mon sarcasme m’a emmené aux frontières de la connaissance de moi-même. Tout est brouillé, tout est flou.
Ce que j’aime ? Je n’en sais rien.
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