métal de ma chaire
Le biomech qui se tient devant moi n'a plus rien à voir avec le petit Predacon qu'il était alors même que j'étais au collège, il y presque dix ans. C'est désormais un adulte robuste marqué par les épreuves. Il affiche un air grave. Je vois une souffrance dans son regard. La membrane de ses ailes et de sa dérive de queue restante est abimée et il ne reste plus grand chose de sa prothèse. Son corps aussi a enduré nombre de difficultés. Il a une corne brisée et l'un de ses yeux est fermé avec une balafre qui se prolonge même en entaille sur sa corne encore intacte. Sa cape est trouée et déchirée, rappellant ses premiers camouflages en tant que Biomech.
-Junker ? Que fais-tu ici ?
- Il est temps pour moi de poursuivre mon propre chemain. Je peux continuer seul.
- Comment ? mais...
- Ne t'inquiètes pas pour moi. Je ne suis plus le petit Transformers que tu as créé.
J'esquisse un sourire, résigné.
-Oui. Je l'ai compris en te voyant ici.
- Tu m'as beaucoup apporté, et je t'en remercie. Tu m'as donné tant de force que je ne crains plus d'avancer seul.
- Tu m'as aussi beaucoup appris, Junker. On se connait depuis si longtemps que j'ai du mal à me dire que tu peux enfin partir. Tu reviendras ?
- Quand il le faudra. Et le temps a une façon bien à lui de manipuler les vies, de les influencer. Tu n'as pas à t'en faire, je ne serai pas loin.
- Donnes de tes nouvelles, mon ami, dis-je en tendant la main, et continue à protéger les humains.
- C'est dans ce but que tu m'as forgé, lance-t-il en retour tout en m'empoignant la main.
Nous nous regardons. Ce Predamech et moi sommes plus proches que vous ne pouviez l'imaginer. Nous évoluons en symbiose depuis longtemps.
-Et dis-moi, où sont tes deux amis Dragons-Doigts ?
- Ils n'ont pas envie de partir. Je travaille actuellement sur leur histoire.
- Hâte de les voir évoluer. A bientôt !
Et il me tourne le dos, s'élançant en prenant sa forme draconique. Je tend le bras dans un espoir vaint de le retenir mais je me retient. Oui, Junker est grand, maintenant. Et puis, on a besoin de lui ailleurs. Je sens une larme couler.
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