Le oui de trop
Je ne sais pas à quand ça remonte, mon dernier souvenir de lui est de décembre ou début janvier peut-être. Mon premier, je dirais qu’il est du 30 juillet. De quelle année ? Je ne sais plus, du moins une partie de moi ne veut plus la connaitre. Cette partie veut effacer ces trois mois plus les deux autres. Pourquoi ? Pour ce qu’il c’est passé au début du deuxième mois.
Tu te souviens de ça ? Cette demande ? Tu ne t’en souviens plus ? Moi si !
— Montre ta ….
J’arrive même pas à dire la fin, mais t’as compris.
Je t’ai dit non, je t’ai dit que je n’étais pas prêt pour ça. Mais tu as insisté, tu savais que je ne pouvais pas résister à la personne que j’aime. Tu m’as convaincu que c’était dans ma tête, que j’étais prêt. Bien évidemment, j’ai accepté…
Mais bien sûr, tu ne t’en ai pas arrêté à là. Un soir, alors que tu étais derrière ton écran. Tu as voulu passer aux choses sérieuse. Et je ne sais toujours pas comment et pourquoi, mais j’ai accepté.
J’étais là, à me prostituer devant tes yeux. Et toi, t’as fait quoi ? Rien ! Jamais rien. Mais je ne m’en rendais pas compte, j’étais aveuglé…
T’as joué à ça pendant deux mois, parfois plusieurs soirs de suite. Ou même plusieurs fois le même jour. Quand j’y repense, j’ai honte. Honte de quoi ? De moi, quand je me regarde dans un miroir, j’ai l’impression d’avoir une étiquette sur le front où il y a marqué :
— Pute ou grosse pute.
Ça dépend de mes humeurs.
Tu te souviens la fois où tu as demandé que je me mettre un truc tu sais où ? Je t’ai farouchement tenu tête, mais tu as réussi, encore une fois… Je pleure rien que d'y repenser, je revois ton petit sourire se dessiner sur tes lèvres… Rien que ça me serre le cœur.
Puis un jour, je me suis mis en tête de te rencontrer en vrai. J’ai bataillé avec ma mère pour changer la destination de vacances, et pour faire un détour d’un peu plus de 100 km pour te voir. La veille de notre rencontre, t’y es allé avec douceur : d’abord, tu m’as demandé de supprimer toutes les photos de toi, puis tu es allé sur un terrain glissant, tu m’as dit que je ne t’aimais pas, que tu n’étais rien pour moi, etc…
Et tu m’as dit cette phrase :
— C’est fini.
Le monde s’est effondré sous mes pieds, je t’ai supplié de revenir en arrière. Le lendemain tu as accepté à une condition. Tu sais de quoi je parle. Cette photo. Photo que tu as encore peut-être…
Le soir même, tu m’a relâcher comme une merde, ni plus ni moins…
Je n’ai plus eu de nouvelle de toi pendant deux moi après ça, quand tu m’as recontacté, tu as voulu faire machine arrière. Tu parlais, tu parlais et j’ai compris après que tu faisais beaucoup d’insinuation à ce qu’on avait « partagé » ensemble.
J’ai refusé, j’avais commencer à tourné la page, avec lui. J’avais placé beaucoup d’espoirs en lui, et même s’il n’était pas comme moi. Lui je l’aime, je l’aimais et je l’aimerai. D’ailleurs, je l’ai oublié plus facilement que toi….
Mais bref, quand tu m’as appelé, j’ai revu ton visage, ses traits, ton sourire identique aux moments où je le faisais. Tu as pris de mes nouvelles, j’ai dit que tout aller bien, mais c’est faux. Je suis démoli de l’intérieur, ces images me hantent la nuit. Bref je suis comme traumatisé par ce que tu m’as fait faire.
Je pensais qu’il m’aurait fallu plus de 612 mots pour décrire cette douleur si lourde, mais apparemment, c’est suffisant.
Je me sens déjà moins lourd, heureux de m’être débarrassé de ça.
Je pourrais me venger, dire ton nom et ton prénom. Mais non, je ne suis pas comme ça, malgré mes actes ainsi que les tiens, j’ai toujours un minimum de respect envers toi.
Tout ça pour dire que c’était le oui de trop.
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