Le poète est...
Gobeur de particules poétiques.
Gargantua de rimes riches.
Explorateur de terres en friche
Pour y semer la beauté des vers qu'il égraine.
Annonceur de la disgrâce des politiques,
Il dégaine sa plume quand sévit la gangrène
Dans cette gigantesque société obscène.
C'est sa guerre, il refuse de rentrer dans le moule.
À grands jets d'encre, il harangue
Et, être majuscule, galvanise les foules
Avec toutes les subtilités de la langue.
Savant sachant aussi prendre des gants,
Il joue de sa grâce d'un geste élégant.
Intriguant avec ses airs d'être ailleurs,
Il est, au milieu des gens, solitaire grandiloquent.
Gardien d'un monde imaginaire, meilleur.
Galant quand séduit par les charmes d'une belle,
Il habille ses mots de dentelle pour l'en vêtir,
Sans jamais les travestir.
Et si la passion s'en mêle
Il les gravent sur du papier de soie.
Galérien quand l'une d'elle le déçoit,
Ses larmes grondent en ses lignes
Pour, derrière sa feuille, rester digne.
Aux aguets, guettant les silences
Pour que les verbes qui s'élancent
N'en soient que plus intenses.
Guérisseur de maux qui ne sont pas les siens.
Un peu showman, un peu chaman,
Eternel sourcier, peut-être sorcier,
Un brin magicien.
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