Ces temps-ci, je me lève le matin un peu vaseuse.

Me reviennent en mémoire au fil de la journée des images de mon enfance, certains moments passés avec l’ex-femme de mon père, à la fin des années 80.

Je les raconterais plus tard.

Je suis née en 1981. Mes parents se sont séparés très tôt, j’avais 3 ans et demi. Cela coïncidait avec ma première rentrée scolaire.

La maternelle c’est un peu mon repère, mon refuge.

Stable, sécurisée, au milieu des allers-retours entre papa et maman, l’école c’est rassurant. Je retrouve la maîtresse, l’odeur des crayons, les jeux, le papier crépon.

La confiance ne dure jamais longtemps, mais elle me contient. Il y a un lieu qui ne change pas. Et j’y ai ma place. Mon nom de famille y est noté, on m’y attend, mes dessins vivent dans un casier et j’ai un rond de serviette avec mon prénom pour le goûter.

Les premières visions, premières impressions éparpillées çà et là dans le labyrinthe de ma mémoire renaissent : l’heure de la sieste, couchée sur le sol, la rugosité des couvertures et la douceur de la voix de la maîtresse, le silence et les soupirs, respirations saccadées des enfants en sommeil.

La photo de classe, j’étais fière, maman m’avait faite toute belle : je portais ma robe Minnie  ; je possédais un amoureux, il faisait le clown : je le regarde et rate la sortie du petit oiseau. Le photographe est déçu.

Sur l’image, une fillette mutine, innocente. Ce sont mes derniers souvenirs joyeux.