3.6

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Alors que je suis au bord du lit à lire ces messages, je sens Alex se mettre derrière moi. Il descend ses mains le long de mon ventre et attrape mon sexe du matin entre ses deux paumes.

Je suis très gêné, car jamais nous ne nous sommes touchés intimement. Je ne peux me défaire qu'en me débattant, en usant de la force, car je connais Alex et aucun discours ne le fera arrêter. Je suis obligé de lui dire de cesser, avec insistance. Ses paumes s'activent, toujours ouvertes. Alors que ma tension monte, je sens sa bouche sur mon cou, en train de me faire un suçon énorme. J’explose, arrosant abondamment les alentours dans des soubresauts. Il ne me lâche qu'une fois calmé et va chercher une boite de mouchoirs. Il se met à nettoyer chacune des taches, en me regardant avec un air désarmant. Je ne comprends pas son comportement. Une bonne paire de gifles me semble nécessaire, ce dont je suis incapable.

Je ne sais comment lui en parler sans laisser ma colère se déverser. Ma confiance et mon naturel avec lui viennent de s'effondrer. En même temps, j'avais senti que son geste était plein de gentillesse. J'y avais trouvé un rare plaisir. Je ne me sentais pas complètement innocent. Son nettoyage avait été mené avec un trouble qui me rendait complice. C’est lui qui explique :

— Usem, j'avais envie ! Je voulais partager un truc de ce genre avec toi !

— Et me demander ? Avoir mon accord, cela ne t'est jamais venu à l'esprit ?

— Bien sûr que si ! Mais tu aurais refusé !

— Évidemment !

— Tu me protèges et tu me respectes depuis le début. Tu dis être mon grand frère, mais je veux plus que cela. Je veux ton amour, je veux…

— Alex ! Tu sais que je t'aime ! Mais pas sexuellement !

— Je voulais juste quelque chose de fort ! Tu m'en veux ?

— Oui, car tu as abusé de moi ! Viens contre moi. Je comprends aussi, même si je suis en colère. Tu as déconné, tu le sais ! Pourquoi ?

— Tes questions de l'autre soir m'ont gêné. Mes souvenirs sont revenus.

(Merde ! Quel con encore une fois ! Je suis archi-nul en psychologie !)

— Oui, c'est un peu flou, mais je sais que cette nuit-là, j'ai fait l'amour. C'était ma première fois ! Et je crois que je l'ai fait plusieurs fois, mais je ne sais plus avec qui ! Je revois une fille, sans voir son visage, mais je crois que j'ai aussi fait avec un homme. Je sais que j'ai eu très mal aux fesses pendant plusieurs jours ! Mais c'est dans le brouillard. Je voudrais me rappeler, car je sais qu'il y a quelque chose d’important !

— Tu ne te souviens de rien parce que tu avais absorbé une drogue. C'est Charles qui les avait apportées ! Je l'ai engueulé sévère de t’en avoir donné !

— Ah bon ! Papa était là ?

(Où s'arrêtera ma connerie ?)

— Oui, il était aussi avec nous !

— Tout nu ? Il participait ?

— Oui !

Le tabou de la sexualité des parents vole. Va-t-il comprendre ? Je vois la question interdite dans ses yeux. Je ne peux pas lui faire ça.

— Vous étiez chacun de votre côté ! De toute façon, vous étiez tous shootés et irresponsables !

— Il ne s'est rien passé, alors ?

— Non ! C'était n'importe quoi, mais rien de mauvais. C'est juste dommage que ta première fois se soit passée comme ça et que tu n'en gardes pas un doux souvenir !

— Tu me rassures ! Mais toi, tu n’avais rien pris ?

— Jamais de ces saloperies ! La preuve… Mais dis-moi, pourquoi m’as-tu fait un suçon ?

— Parce que je t’ai vu en faire ! Et je voulais savoir ce que cela faisait !

— Quoi ! Tu m’as vu ? Avec…

— Oui, je t’ai vu en bas, avec papa et j’ai vu qu’à chaque fois, il avait un nouveau suçon ! Il en avait beaucoup !

— Alex…

— Je m’en fiche de ce qu’il fait ! Je ne lui parle plus et lui non plus !

— Pourquoi ?

— Parce que depuis que vous êtes arrivés, il ne pense plus qu’à… avec toi, avec Mabula ou avec sa nouvelle copine. Je n’existe plus et maman est oubliée…

— Alex, il vit sa vie ! C’est mieux pour lui et pour toi ! Mais je suis sûr qu’il t’aime toujours autant !

— Il ne s’intéresse plus à moi !

— Mais si ! Il faut trouver comme renouer tous les deux !

— Tu vas m’aider ?

— Bien sûr !

Alex me saute dans les bras et me couvre de baisers. Il commence à me faire un deuxième suçon.

— Arrête, ce n’est pas drôle !

— Mais regarde le premier, moi je trouve ça joli ! Il t’en faut un autre, pour la symétrie !

— Alex ! c’est non ! Et puis je ne veux pas de baiser si intime !

Il est un peu vexé, mais il cède. Nous descendons rejoindre les autres. Avec tout ça, j’ai oublié que j’allais à affronter mes amis, au courant de mon histoire. Après cet épisode intense, je ne sais plus très bien où j’en suis.

Je crois que j’aurais dû être violent et l’empêcher de continuer. Porter la main sur lui m’est impossible. Comment fallait-il réagir ?

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