Amoureux tout le temps
Mais comment font donc les gens
Pour ne pas tomber amoureux tout le temps
Est-ce mon cœur, pauvre artichaut,
Ou mes yeux ne regardant pas assez haut
La première jolie fille qui passe dans la rue
Sur mon corps grave son prénom dessus
Je passe l’automne le ventre à l’envers
Et mes sourires s’effritent à chaque hiver
Au printemps ce n’est qu’à peine mieux
Et tous les étés je tombe amoureux
J’ai toute une collection de petites amourettes
De baisers furtifs échangés en cachette
Histoires d’un soir sans grand lendemain
Bisous volés après quelques verres de vin
Mais mon ventre ce vieil avare
Conserve méticuleux dans ses placards
Et rien d’autre ne semble aimer
Que rappeler à mes yeux l’amour passé
Si bien que je vous fais confesse
Ces pensées canailles couleur hardiesse
Inondent mon cerveau d’un rouge vif
Et font trembler de désir le frêle esquif
Mon corps sature sous les violents assauts
De ces drames d’amours joués en huis clos
Mon crâne est l’infatigable théâtre
D’orgies sanglantes aux reines d’albâtre
Princesses de sel qui brûlent mes nuits
Filles-vergers aux bouches en fruit
Sorcières en haillons qui vous immolent
D’un baiser qui crépite de mille lucioles
Je ne suis qu’une cible toujours trouée
Des flèches d’amour qu’elles ont lancées
Si Vénus dans ses inavouables secrets
A choisi pour repaire mon myocarde usé
Et que les traits d’un Cupidon vagabond
Dessinent sur ma peau ses intentions
Je vous en prie mes chers amis
Ne me présentez plus vos dulcinées
J’ai le cœur si tendre que ces chéries
Le déchirent d’un regard trop affuté.
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