L'eau. Le marais. Voici ce qui s'étend devant moi.

L'air humide de la jungle m'entoure. Les lianes pendent depuis des branches, de grandes feuilles recouvrent le sol ainsi que des hautes herbes. Quelques fleurs apportent une touche de couleur à ce tableau. La nuit recouvre le ciel, quelques étoiles brillent dans le fond nocturne. Des bruits lointains me parviennent. Les frétillements et grésillements des insectes qui s’affairent en tout sens. Je m'avance avec discrétion le long d’une berge. Je grimpe sur les branches d'un cocotier, l'eau coule à seulement quelques pas de moi. Je regarde la surface, l’eau n’est pas profonde. Les poissons tournent, avancent. Je les fixe sans bouger.

Brusquement, je bondis. Je tente d'attraper un poisson d’un coup de patte mais celui-ci m'échappe. Je me fige, l’eau se calme puis je remonte sur la berge. Je m’éloigne un peu. Je m’approche à nouveau du marais en sautant sur un tronc allongé quand un étrange objet que je n'ai encore jamais vu attire mon attention. Il est noir, à une curieuse forme et est accroché à un arbre. Je le renifle, l'odeur des humains remplit mes narines. Je feule bien qu'elle soit ancienne. Je m'en vais plus loin pour échapper à cette étrange chose que les humains ont osé placer sur mon territoire. Les singes hurleurs lancent leurs cris qui s’entend à plusieurs kilomètres. Je bondis sur une branche au milieu du marais. Je tends l'oreille. Je ne perçois que le clapotis de l'eau et le bruit des poissons qui frôlent sa surface. Les singes se sont tus. Rien de dangeureux.

Je reprends ma chasse. Je n'ai pas mangé depuis le début de la journée. Je me tasse sur la branche, je ne bouge pas un muscle. Je regarde fixement les poissons, sans ciller . Au bout d'un moment, je me prépare et saute dans l'eau. Je parviens à attraper un poisson dans ma gueule. Je l'immobilise et le ramène sur la berge. Le poisson ne bouge plus.

Je le mange puis repars chasser.