Chapitre IX
Quand Éléonore se réveilla, tous ses muscles lui faisaient mal. Elle voulut se lever mais sa tête heurta le plafond de la grotte.
- Aï !
Elle frotta son front douloureux, les doigts maculés de terre. Elle sortit de son abri de fortune à quatre pattes. La lumière du jour l'éblouit et elle se protéga les yeux de son bras. Petit à petit, elle s'habitua et put détailler attentivement son environnement. Le soleil brillait à travers le feuillage des arbres, le vent, paisible, faisait chanter les feuilles. Le ciel était bleu sans nuages. Le sol commençait à sécher suite à l’averse de la veille. Éléonore s’extirpa complètement des rochers et étendit ses jambes en poussant un soupir de contentement. Pendant quelques minutes, elle laissa les rayons doux la réchauffer. Elle n’avait plus aussi peur. Après quoi, elle fouilla son sac, but et mangea deux bouchées du sandwich.
Quelle heure est-il ?
Elle alluma son téléphone : 10h38. Une notification apparut sur l'écran: le niveau de batterie est faible et un détail la fit soupirer, il n’y avait pas de réseau.
Je ne peux pas appeler Ophélie…
Elle soupira de découragement. Elle se leva et observa attentivement le lieu où elle se trouvait : une petite lisière, entouré d'arbres de différentes tailles. L'herbe poussait drû et l'empêchait de repérer les racines. Quelques fleurs poussaient, entourant un sillon que devait utilisé les animaux sauvages. Et assez fréquemment.
Elle serra les sangles de son sac, après en avoir vérifié le contenu puis prit son courage à deux mains et reprit son chemin. Ses jambes lui faisaient mal, elle avait d’atroces courbatures et chaque pas était douloureux. Elle enjamba un buisson, contourna un rocher, des arbres en espérant qu’elle tomberait sur un chemin où sur une personne qui l’aiderait. Le soleil commença à décliner au bout de quelques heures et elle s'assit par terre.
Je suis seule, perdue au milieu de nulle part... Je vais mourir avant qu'on me retrouve...
La température chuta assez rapidement et Éléonore vit un épais brouillard se former. Elle se figea, tétanisée, l'observant avec angoisse s'étendre et masquer tout de son manteau impénétrable.
Ohoh... Ce n’est pas bon signe…
Très rapidement, il enveloppa les arbres et elle ne put distinguer distinctement les alentours. Sa panique, jusque-là contenue, explosa et la poussa à courir sans chercher à savoir où elle allait. Sa respiration s’accéléra, son cœur battit plus fort comme s’il voulait s’enfuir loin de tout.
Elle courut, enjambant les buissons, les plantes, les rochers sur son chemin. Elle sautait au-dessus des troncs tombés au sol sans s’arrêter, égratinant ses mains, ses bras, ses jambes. Elle sentait les branches d’arbres lui griffer le visage, elle ne prenait même pas la peine de les écarter. Ses poumons la brûlaient, imploraient plus d’air. Elle continuait toujours plus vite. Soudain, ses pieds se prirent dans une racine. Elle trébucha, se releva et continua. Son sac se prit dans les branchages d'un arbre, elle s’en débarrassa. Le brouillard se fit encore plus dense et elle heurta une surface dure. Elle mit ses mains devant son visage, ses yeux ne voyaient rien, elle était complètement désorientée. Elle se tourna, cherchant une direction et se remit à courir. Elle reçut alors un choc à son front. Elle tomba à genoux et sentit qu’elle perdait connaissance.
Éléonore ne chercha même pas à résister.
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