Chapitre III

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Éléonore se réveilla en sursaut. Il faisait encore tôt, le soleil ne s'était pas encore levé. Elle se sentait à l'étroit dans sa chambre.

Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qui m'arrive?

Elle inspira profondément puis regarda l'heure. 05:23. Elle se leva et s'assit sur sa chaise de bureau. L'adolescente ressortit ses dessins et recommenca à dessiner. Aussitôt ses pensées s'envolèrent, effacés comme par magie grâce aux coups de crayons.

Le réveil la ramena à la réalité. Ses questions recommencèrent à l'assaillir. Elle eut l'impression que les murs de sa chambre rétrécissaient. Elle eut le tournis.

Comment vais-je tenir? Si je me sens à l'étroit dans ma chambre, comment est-ce que ca va être à l'école?

Elle manqua d'air. Soudain, son frère entra.

- Éléonore?

Je refuse qu'il me pose des questions et qu'il rapporte tous à père et mère!

- Que me veux-tu?

- On doit aller à l’école. Ca sonne dans dix minutes.

- Quoi ? s’écria l’adolescente.

Elle se leva.

- J’arrive.

Son frère acquiesa et sortit. Éléonore se changea en quatrième vitesse. Elle n’avait pas le temps de manger. Elle mit ses chaussures et sortit pour aller à l’école.

- Tu tiendras ? s’inquiéta son frère.

- Quoi ?

- Bah... tu n’as rien mangé... alors...

- Pourquoi t’inquiètes-tu pour moi ? lui demand-t-elle.

Il ne répondit pas.

Va savoir ce qu’il pense...

Elle n’insista pas. Ils franchirent le portail. Laura et ses amies vinrent vers elle.

- Comment vas-tu, Éléonore ? Bien dormi ? Enfin, vu tes cernes...

L’intéréssée les ignora. Le regard de Laura devint dur.

- Je déteste qu’on m’ignore.

- Laisse-moi, lui dit l’adolescente.

- Tu ne pourrais pas dire autre chose ? Tu nous l’as dit hier et avant-hier. Change.

Éléonore voulut la contourner mais elle lui prit le bras et le serra.

J’ignorais qu’elle avait autant de force...

- Arrête ! Tu me fais mal, dit l’adolescente en se débattant.

- Seulement si tu arrêtes.

- Arrêter quoi ?

- De discuter et de draguer Florian.

Laura lui lâcha son bras et lui tourna le dos. Éléonore regarda son bras et le massa.

- Éléonore ! Pourquoi n’es-tu pas dans le rang ? demanda alors le professeur de physique-chimie.

Elle savait pertinnemant ce qu’elle faisait...

Une colère noire monta en elle. Elle la contint.

- Va te ranger et tout de suite ! lui ordonna le professeur.

- Oui monsieur.

Il les mena dans la classe. Éléonore sentit son pouls s’accélérer. Elle s’obligea à respirer profondément. Ils s’assirent.

- Aujourd’hui, contrôle ! leur apprit le professeur.

Aussitôt, tous les élèves protestèrent. L’adolescente dut se boucher les oreilles.

- Silence !

Il y avait trop de bruit, trop d’odeurs, trop de... tout. Soudain le silence se fit. Le porfesseur distribuait les copies. Elle obtint le sujet A. Elle lut le titre de l’évaluation : Contrôle sur les atomes et molécules.

Elle essaya de se concentrer. Le premier exercice était facile. Le deuxième déjà plus complexe. Il fallait équilibrer deux formules de molécules.

Jamais je ne réussirai... Comment jamais je ne tiendrai jusqu’à ce soir...

Elle ne réussit pas à finir l’évaluation quand le professeur les ramassa. La sonnerie retentit.

Éléonore se boucha les oreilles. Quand la plupart de ses camarades furent sortis, elle se leva et sortit.

Le prochain cours était anglais. Au bout de seulement quelques minutes, Éléonore ne tint plus. Elle leva la main.

- Oui Éléonore ?

- Je peux aller aux toilettes ?

- Euh... oui. Qui veut l’accompagner ?

Personne ne répondit. Florian leva sa main.

- Si aucune fille ne veut...

L’adolescente sortit de la salle de classe. Elle alla aux toilettes et s’aspergea le visage d’eau froide.

- Tout va bien ? demanda Florian, inquiet.

- Ca... devrait aller...

Ils reprirent le chemin pour retourner en cours mais une migraine la fit vaciller. Éléonore faillit tomber. Florian la retint au dernier moment.

- Merci, dit l’adolescente.

Soudain, elle eut l’impression d’avoir prit un coup de jus.

- Aie, s’écria-t-elle.

Ils s’écartèrent. L’adolescent ouvrit de grands yeux.

- Que...

- Qu’est-ce qui s’est passé ?

Florian cligna des yeux puis seoua la tête.

- Impossible..., murmura-t-il.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? redemanda Éléonore.

Il secoua à nouveau la tête. Ils retournèrent en cours. Elle eut beaucoup de mal à rester concentrée.

Qu’est-ce qui s’est passé et que me cache Florian ? Il me cache quelque chose... Mais quoi ?

Après le cours d’anglais et la récré, ils avaient sport. Leur professeur les emena au gymnase.

- Les filles, vestiaire 1 et les garçons, vestiaire 2 !

Éléonore détestait les vestiaires. Elle savait pertinnement que Laura allait essayer de l’humilier.

Ce qui ne manqua pas de se passer dès qu'elle fut en tenue de sport.

- Alors ? On craque devant le nouveau ?

La plupart des filles de la classe pouffèrent. Laura reprit :

- Ne t’inquiète pas ! Pour l’instant, il t’aime bien mais il finira bien par se rendre compte de tes bizzareries. Il te laissera tomber, crois-moi. On ne répond pas ? Trop lâche pour, à coup sûr.

Une colère froide monta en Éléonore.

Elle va trop loin.

Cette pensée fut comme un déclencheur. L’adolescente sentit à nouveau une boule se former au creux de son ventre. Toutes ses perceptions s’aiguisèrent. Mais cette fois, c’était différent. Elle ne pouvait pas se contenir. Elle ferma les yeux. Elle sentait tous les muscles de son corps, les battements de son coeurs, sa respiration... Laura lui dit :

- Tu as raison, ne te défends pas, tu aurais eu d...

La suite mourut dans sa gorge. Éléonore tremblait légèrement. Ses phalanges blanchissait alors qu’elle serrait les poings. Lentement, elle releva la tête vers sa pire ennemie.

L’adolescente vit Laura déglutir. Elle se leva et s’approcha de sa pir ennemie.

- Ca suffit. Laisse-moi ou tu le regretteras...

- Ah oui ? répliqua sa pire ennemie.

Avant qu’elle n’ait pu ajouter quoique se soit, le professeur de sport arriva.

- Stop ! Éléonore, qu’est-ce que tu fais ? Lâche Laura immédiatement !

Éléonore remarqua alors qu’elle tenait le visage de sa pire ennemie entre sa main. Elle parvint à se ressaisir et la relâcha. Le professeur reprit :

- Éléonore, donne-moi ton carnet.

Ces mots la refroidirent immédiatement

Si père ou mère voient ce mot... Je vais passer un mauvais quart d’heure...

L’adolescente s’éxécuta toutefois.

La classe sortit ensuite sur le plateau du gymnase.

- Aujourd’hui, expliqua le professeur, vous allez courir 9 minutes pour vous entrainez pour le cross. Interdiction de s’arrêter ! Essayer de trouver votre rythme de course. Formez deux groupes ! Quand un élève court, un autre compte le nombre de tours.

Éléonore était préoccupée. Elle devrait fournir des explications à ses parents. Un coup de sifflet retentit et elle démarra. Très rapidement, elle cessa de s’inquiéter. Ses muscles bougeaient seuls. Elle n’avait pas besoin de se concentrer sur sa respiration, sa fatigue. Tout ça n’existait soudainement plus.

Elle sourit. Pourquoi ? Elle l’ignorait. Courir lui faisait du bien. Soudain, Éléonore sentit une présence à ses côtés. Elle tournea la tête, sans rien discerner. Pourtant ses sens ne l’a trompait pas.

« Cours et profite. Je suis là. »

Étrangement, ces phrases la calmèrent. Un sentiment de sécurité s'installa en elle.

- Stop ! Les neufs minutes se sont écoulées !

Tous les élèves qui couraient s’arrêtèrent, essouflés.

- J’vais mourir ! S’exclama un camarade.

- Mais non, le rassura le professeur. Va boire un coup et t’asseoir. Tu iras mieux dans quelques minutes.

Éléonore était fatiguée, elle n’avait jamais couru aussi vite, ni aussi longtemps. Une camarade de classe, Léonie, vint la voir :

- Tu as fait 10 tours ! Tu fais de la course à pied ?

- C’est sûrement un de ces moyens pour attirer l’attention, la coupa Laura.

Léonie leva les sourcils, pas convaincu par l’explication. Éléonore l’ignora et se tourna vers Léonie :

- Merci d’avoir compté les tours.

- De rien, lui dit-elle en souriant. Comme personne ne voulait le faire...

Éléonore sourit légèrement. Après quoi, Léonie partit aux vestiaires.

Le reste de la journée fut morose pour Éléonore. Elle savait pertinnement ce qui allait se passer quand ses parents liraient le mot.

Le soir quand elle rentra avec son frère, elle vit ses parents l’attendaient en compagnie de Laura et d’une jeune femme qu’elle ne connaissait pas.

Sa mère ?

- Éléonore, commença son père. Est-ce vrai que tu as fait mal à ta camarade ici présente ?

L’intéréssée se colla à sa mère et renifla. L’adolescente frissonna.

C’est une excellente comédienne...

- Je... n’ai pas voulu lui faire mal.

- Ah oui, l’interrompit la jeune femme. Laura m’a dit que tu as failli l’étrangler.

Éléonore inspira.

- Non. Elle se moquait de moi et je lui ai dit d’arrêter en lui prenant la tête.

- Menteuse ! s’écria Laura.

- En effet, confirma sa mère. Ma fille ne ment jamais. Elle ne se moque de personne. C’est un vrai ange !

C’est ça oui... Vous devriez mieux connaitre votre fille....

- Monte dans ta chambre, lui ordonna sa mère. Mais avant, donne-moi ton carnet de correspondance.

Éléonore s’éxécuta. Elle s’enferma dans sa chambre.

Jamais mes parents ne voudront m’écouter...

Des larmes d’impuissance coulèrent le long de ses joues. Elle se souvint de son impression de sécurité et de bien-être, en sport.

Entre ma situation maintenant et mes rêves... Qu’est-ce que je dois faire ?

Au bout de quelques minutes, elle réussit à se calmer.

Il n’y a qu’une chose que je puisse faire maintenant.

Elle sortit une feuille et nota les caractéristiques des félins de ses rêves. Après, elle chercha de quel félin il s’agissait dans les livres emprunté au CDI. Elle apprit donc que le premier rêve concernait une panthère des neiges, le deuxième un tigre de Sibérie et le troisième un chat viverrin.

L’adolescente reprit ses dessins, des crayons et un cahier. Elle s’allongea à plat ventre sur le sol. Elle dessina une panthère des neiges, colla son dessin dans le cahier et nota tous ce qu’elle savait à son sujet.

A nouveau, elle oublia tous ses soucis et s’endormit sur son cahier sans même s’en rendre compte.

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