Les arbres, la vallée. Voici ce qui s'étend devant moi.

Les derniers ryons de soleil peigne le ciel d'un rose pâle allant au violet. Un vent frais souffle, faisant tourner les feuilles colorées d'automne. Je reste allongé sur le sol, détendu. Je me lèche les pattes de devant, avant de m'étirer.

Doucement, je me lève et m'avance sur un chemin déboisé. Les humains l'emprunte le jour, mais peu s'aventure la nuit. Mes pattes s'enfoncent lentement dans la terre. Mes oreilles pointées me préviennent d'une quelconque présence. La pénombre enveloppe la forêt d'un manteau sombre où chaque bruit devient étouffé. Je m'approche d'une souche d'arbre et entreprend de calmer mon appétit.

Je me détourne de la carcasse du cerf attrapée la veille, je m'avance vers le point d'eau. Les épines d'un sapin me frôle le dos tandis que j'émerge de la forêt. Je lappe l'eau quand un bruit m'alerte. Je relève la tête et remarque l'humain qui m'observe de l'autre côté de la berge. Je le fixe puis me détourne, replongeant sous le couvert des arbres. Je marque une partie des limites de mon territoire, vérifiant ainsi qu'aucun intrus n'ait pénétré à l'intérieur. Après quoi, je m'allonge sur un petit rocher caché par d'épais buissons. Je fais ma toilette alors que la lune commence à disparaître, laissant place à un ciel gris.