Chapitre 4B
Lundi matin. Ma mère ne m'a plus adressé la parole depuis notre échange de jeudi soir, nous n'avons donc pas pu régler le problème. Je ne sais même pas si je serais toujours à l'internat d'ici la fin de la semaine. J'espère qu'une semaine loin de moi la fera réfléchir, peut être qu'elle essaiera d'être compréhensive. Une migraine est survenue dans la journée de dimanche et elle ne s'est pas estompée depuis. Je souffre en silence, serrant les dents et me concentrant sur ma respiration. Je monte les marches du bâtiment I, mes jambes sont lourdes et je suis fatiguée. Je suis en avance et il n'y a pas grand monde à cette heure-ci. J'insère ma clef dans la serrure et tourne, quand j'ouvre la porte, je retrouve Nesta endormie dans son lit. Elle est restée ici tout le week-end ? Je ne pensais pas que c'était possible, en tout cas ma mère ne m'en a pas informé.
Je range discrètement mes affaires de sorte à ne pas la réveiller. Une sonnerie retentit, le son vient de son téléphone. Elle râle et le prend pour le faire taire avant de le reposer. Elle se tourne vers mon lit et ouvre doucement ses yeux endormis. Elle a d'abord l'air confuse en me voyant, puis sourit.
- Salut.
- Bonjour.
- Je savais pas que tu viendrais si tôt, sinon je t'aurais accueillie à bras ouverts, me dit-elle avec un sourire chaleureux.
Je hoche la tête, je n'ose pas la regarder droit dans le yeux. Les images de jeudi flottent toujours à la surface, la honte m'assaille. J'ai l'impression d'être la fille d'une bête sauvage sur-protectrice. Je sais qu'elle l'a fait pour mon bien, mais je lui en veux toujours. Je n'ai pas à avoir honte, ça n'a plus d'importance puisque dès la semaine prochaine je ne serais sûrement plus interne. Nesta se lève et vient vers moi, elle me prend par l'épaule et me serre dans ses bras. Son geste m'étouffe, pas par sa force, au contraire il est très doux, c'est la surprise de son acte qui me coupe le souffle, j'en pleure presque. Elle recule et son sourire est plus radieux que jamais, les yeux et le nez plissés. Elle est si mignonne comme ça, avec ses cheveux en batailles et le visage froissé par le sommeil.
- Tu veux parler de ce qui s'est passé avec ta mère ?
- Je ne préfère pas, j'en ai assez eu ce week-end.
- À ce point ?
C'est de l'inquiétude que je lis sur son visage maintenant. Elle n'a même pas idée. Entre l'ennuie, la solitude, l'impuissance, l'humiliation et la douleur de mes migraines, je ne pourrais pas dire ce qui était le pire. Mais j'ai l'habitude. Je hausse les épaules sans réussir à donner un ton rassurant à mes traits.
Nesta n'insiste pas, elle a compris que c'était un tabou. Je pense que si elle me propose d'en parler plus tard, je ne pourrais pas refuser, j'ai besoin d'extérioriser un peu ces temps-ci. Ça m'a fait un bien fou de lui parler la dernière fois, recommencer me tenterait bien.
Nous allons directement en cours, Nesta n'ayant pas faim ce matin. Nous démarrons avec le cours d'histoire-géographie d'une durée de deux heures. Je veux me mettre au premier rang, mais Nesta me tire vers le deuxième, elle dit qu'être trop près lui donne la migraine. Ne pouvant que comprendre la douleur évoquée par des maux de tête, je fais un effort. Je sors de quoi écrire alors que ma camarade se contente d'écouter. Le professeur, M. Salva, nous donne le programme et nous indique tout ce qu'il y aura à amener à son cours. Après cela j'enchaîne avec l'italien ou je suis séparée de Nesta qui fait espagnol, puis l'anglais où nous sommes de nouveau ensemble. Rien de trépidant, mais le regard appuyé que je sens dans mon dos m'agace, ce doit être ma paranoïa qui revient.
Midi sonne et tout le monde se lève, Nesta semble endormie.
- L'anglais ça m'apaise trop, c'est perturbant.
- Toujours une excuse pour glander, dit une voix derrière nous.
Learth met un coup à l'arrière de la tête de Nesta avec un fin cahier roulé. Elle lui arrache des mains et lui assène un coup sur le bras avant de le reposer sur son bureau et de sortir de la salle, avec un sourire malicieux. Il y a un je-ne-sais-quoi entre eux qui me laisse penser qu'il y a plus qu'une simple amitié qui les uni. Il faudrait que j'en touche un mot à ma colocataire. Nous nous dirigeons vers le réfectoire, j'entends des pas derrière nous, des pas lourds et cliquetant. Il n'y a aucun doute, c'est Learth et toute la ferraille accroché sur son jeans et son sac qui font un tel boucan. Je suis en train de me demander s'il va vouloir manger avec nous. Quand nous sortons du bâtiment il prend une direction opposée en allumant une cigarette.
Nos plateaux à la main, nous cherchons les filles. La salle est bondée, je ne vois pas grand chose. Nous venons à peine d'arriver et j'en ai déjà marre de chercher, je n'aime pas être dans des lieux trop surchargés.
- Youhou ! Brunette et blondinette !
Je reconnais non seulement la voix mais aussi l'excentricité de Heinesy. La moitié de la salle s'est tournée du coté du vacarme et nous allons vers le centre de l'attention qui nous est directement adressé. Je m'assois à coté de Nesta en face de Hely.
- Alors, les cours ? demande Heinesy.
- Vides, ennuyeux.
Nous avons répondu en même temps avec Nesta, elle me met un léger coup de coude dans les cotes en souriant. Heinesy reprend la parole.
- Profitez-en, dès la semaine prochaine on sera plombé comme de la chair à canon. On va en prendre plein la gueule. Entre les cours à apprendre, les devoirs interminables et les types bac...
Heinesy grimace.
- Peu d'entre nous survivrons !
À sa remarque Hely ajoute un couinement qui part en rire. Je ne vois pas en quoi la situation est drôle sachant que nous serons bientôt accablés de travail, mais mieux vaut en rire qu'en pleurer, je suppose.
- Et sinon, comment s'est passé votre week-end ?
La question de Hely me crispe, Nesta le remarque tout de suite. D'ailleurs vu la tête de Heinesy elle s'est elle aussi rendu compte de la maladresse de cette question. De son coté Hely ne se rend compte de rien. Nesta prend les choses en mains.
- Je suis restée sur mon ordi à discuter avec des potes de chez moi, via skype. Et vous, cette soirée ?
Apparemment une autre soirée à eu lieu chez les garçons.
- Encore une fois, Ekin a pas arrêté de demander à quel moment tu viendrais. dit Hely avec un air amusé.
Il nous a bien cassé les noix avec toi. Si t'étais venue on aurait pu mettre un truc dans son verre, histoire de l'assommer et de le faire souffrir ! Mouhahaha ! ajoute la rousse.
Nesta rit à cette idée. Honnêtement, Heinesy me fait de plus en plus froid dans le dos.
- J'avoue que c'est tentant, mais je préfère me venger tout en évitant la prison.
- Je comprends tout à fait.
- Sinon, à part que Ekin ait envie de moi.. ?
Heinesy hausse les épaules et Hely souffle.
- Un week-end assez vide... râle cette dernière.
- Formidable ! ironise Nesta.
J'échappe finalement à mon interrogatoire et nous changeons de sujet. Notre cours suivant est celui de sport, j'apprends qu'en sport plusieurs classes de Terminale serons mélangées puis divisées en groupe, de sorte que chaque élève puisse choisir les sports de son choix pour le bac, comme l'année dernière quand j'étais en Première. Et puisque ma chance est insolente, je me retrouve à la même heure que mes trois amies. Parfois la vie fait bien les choses.
***
Nous sommes allées au gymnase avant la sonnerie pour pouvoir nous changer avant le cours, les casiers ne sont pas définis par élève, il suffit d'y mettre son cadenas durant ses deux heures de cours. D'autres filles sont déjà là pour se changer. Au moment d'entrer Nesta fait demi-tour avant même d'avoir posé un pied dans les vestiaires. Je la regarde s'éloigner une seconde avant de la rejoindre. Je la rattrape en quelques enjambées et lui demande ce qui ne va pas, elle me répond :
- Elle est là.
- Qui ?
- Zakia la pétasse. Elle va prendre le même sport que moi juste pour m'emmerder.
Je jette un coup d'oeil au vestiaire, elle est effectivement dedans. Elle se promène en string et soutient-gorge en dentelle presque transparent, de son casier au banc où sont posées ses affaires. Elle est d'une telle impudeur ! Je n'aime vraiment pas cette fille.
- Ignore-la. Elle n'est pas stupide au point de prendre les mêmes sports que toi.
- Tu crois ?
Elle m'interroge d'un regard appuyé et j'hésite avant de confirmer ce que je dis. Elle a l'air imbuvable et vulgaire, ça ne veut pas dire qu'elle est idiote... quoi que la plupart des filles à la plastique parfaite ne brillent pas par leur intellect. J'écarquille les yeux sans savoir quoi dire ou faire d'autre. Elle souffle.
- Elle a bien chevauché et embrassé mon copain pour m'emmerder... et elle a tout fait pour que Learth redouble pour qu'on puisse pas toucher à son précieux. Je te jure, je peux pas.
Sa voix se brise dans ses derniers mots. Elle me fend le coeur. Je prends ses mains dans les miennes.
- Écoute, si elle commence à te provoquer, on sort de là. Tu ne vas pas la laisser te pourrir la vie, si ?
- Je sais pas ce qui me retient de la tuer, elle et Ekin aussi.
- Ne t'abaisses pas à son niveau, tu vaux mieux qu'elle.
- Tu ne la connais pas.
Qu'est-ce qu'elle essaie de me dire, que cette fille peut se mesurer à elle ? Non, elles ne sont nettement pas de la même catégorie. Nesta fait parti des gagnants, elle a une âme de leader né. Alors que cette fille est vulgaire et vétilleuse. Les comparer serait comme mettre un ver de terre face à une étoile.
- C'est vrai, mais je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps pour me rendre compte que cette fille ne t'arrivera jamais à la cheville. Déjà pour ce qu'elle t'a fait et aussi pour ce que je sais de vous deux. Tu fais des choses incroyables pour tout le monde sans revendication, tu es quelqu'un de bien, face à tout ce que tu as subit de sa part, aussi insignifiant que ça puisse paraître pour certains. Elle est d'une telle bassesse qu'aucun comparatif n'est possible.
Elle me sourit tristement, sincèrement émue. Elle se reprend et entre dans le vestiaire, Zakia tourne hâtivement la tête vers elle et arbore un sourire mesquin. Mais Nesta garde la tête haute, et finalement il ne se passe rien, pour l'instant. Une fois en tenue, nous sortons du vestiaire et attendons les professeurs dans le gymnase.
Nesta jette des regards furtifs et sévères vers Zakia depuis qu'elle est sortie du vestiaire. Moi je suis dos à elle, ce n'est pas pour me déplaire. Cette fille à des yeux d'un bleu-gris transparent extrêmement froid, encadrés par un épais trait noir qui lui-même est entouré de fard à paupière lui aussi noir sur sa peau légèrement métissée. Toute cette obscurité ne fait qu'approfondir le glacial de ses yeux vides de bonnes attentions. Et je ne parle pas du reste de son maquillage entreposé par couches sur son visage. Je me demande si celui-ci a du relief ou s'il est créé par l'épaisseur du fond de teint, blush et autres cosmétiques boucheurs de pores et tueurs de peaux.
- Regardez-moi cette pouffiasse.
À la remarque de Nesta Heinesy, Hely et moi nous retournons et voyons Zakia se frotter littéralement contre Learth qui l'encercle de son bras. L'expression de son visage hurle au monde entier qu'il est las.
- Comment il peut bander sur cette conne ? demande Nesta sarcastique.
- Viagra ? propose Heinesy.
Je m'étouffe en crachant un rire inattendu, oh mon Dieu c'est horrible ! Il ne la regarde même pas, sauf au moment ou elle prend son visage pour l'embrasser langoureusement.
- Arf, c'est écoeurant ! les mots sortent indépendamment de ma bouche.
- Graaaaaaave ! me lance Heinesy.
Je la regarde puis nous rions en coeur. Hely se redresse et forme ses mains en creux autour de sa bouche pour porter sa voix.
- La grande classe, le porno soft au gymnase ! Vous avez pas honte ?!
Zakia devient rouge et étrangle Learth de ses bras l'enlaçant, il a l'air agacé et la repousse un peu trop fort. Elle est froissée, elle le pousse à son tour avant de partir dans son coin. Il ne l'arrête pas, à la place il vient vers nous. Il s'assoit parmi nous.
- Halala, l'amour... hein, ma caille...
- J't'emmerde Heine.
Le rire de Heinesy s'envole et laisse apparaître l'esquisse d'un sourire sur les lèvres de Learth. Ses yeux se perdent dans le vide.
- Moi qui croyais qu'elle pouvait pas être plus chiante, je suis servi.
- Tu vas la larguer ? lui demande Nesta.
- C'est pas l'envie qui manque, pour être honnête.
- Je te l'avais dit que tu devais pas te la taper. affirme Heinesy.
- Et tu te souviens quand je t'ai répondu que j'avais pas besoin de tes conseils de merde ? rétorque-il.
- On voit où ça t'a mené.
Elle ricane, il la pousse en retrouvant un semblant de sourire.
- Et t'as pas peur qu'elle vienne marquer son territoire si elle te voit avec nous ? pose Nesta avec mépris.
- Quoi, genre qu'elle me pisse dessus comme un clébard ?
Je pouffe et son regard s'attarde une seconde de trop sur moi, toujours avec ses lèvres étirés. Il relève les yeux et souffle un grand coup.
- Elle est chiante, c'est pas pour ça que je vais la larguer comme une merde. Faut juste qu'elle comprenne qu'elle peut me faire confiance. Mais elle est tellement jalouse que s'en devient insupportable. Putain, elle m'a demandé de lui donner le blase de ma meuf cachée !
- T'as une autre nana !? hurle Hely plus qu'elle ne le demande, absorbée par le sujet.
- Mais non ! Elle est complètement parano !
Il regarde au loin, semblant réfléchir – même si ça ne doit pas être son fort. Il finit par se lever.
- Je vais aller la calmer, c'est peine perdue mais bon... au pire je lui donne une vraie raison d'être jalouse.
Il ponctue sa phrase d'un clin d'oeil. Hely glousse alors que je deviens pivoine pendant que Heinesy se pli en deux et que Nesta se délecte de cette option.
Les professeurs de sport sont arrivés, les fiches commencent à peine à circuler parmi les élèves que Zakia est déjà de nouveau scotchée à Learth qui à l'air tout sauf emballé. Heinesy se moque discrètement de lui sans que sa petite copine ne la voit, il lui répond tout aussi discrètement d'une gestuelle toute en finesse, sarcastiquement parlant.
Il y a une bonne dizaine de sports à disposition, il faut en choisir un pour chaque trimestre. Hely s'excite en quelques secondes. Elle veut prendre danse pour au moins un trimestre, ce que Heinesy refuse catégoriquement disant qu'ils nous obligerons à porter des tutus roses. Nesta affirme que notre amie n'acceptera jamais de danser, sauf exceptionnel durant un concert où elle se mettrait à se secouer dans tous les sens.
- J'ai essayé de la faire danser à une fête il y a deux ans et elle m'a fait une scène.
- J't'ai pas fait de scène !
- Tu rigoles ? J'en pouvais plus.
Hely explose en se tenant le ventre et assourdissant ses éclats. Je leur propose d'essayer de trouver des sports qui nous conviennent individuellement et croiser nos choix pour nous retrouver au moins à deux durant chaque trimestre. Heinesy se met à genoux et se balance d'avant en arrière comme pour me donner une prière. Pour le premier trimestre je suis seule avec Nesta en handball, au deuxième avec uniquement Heinesy et le dernier nous serons ensemble en basket, une fois inscrites nous rendons nos fiches.
Après une heure d'attente les professeurs nous autorisent à partir et nous expliquent que les groupes seront affichés la semaine prochaine. Nous retournons aux vestiaires pour nous changer et sortons du gymnase.
En retournant vers les bâtiments principaux nous croisons Mano et Ekin qui nous interpellent. Ce dernier tente une approche directe en nous invitant toutes les quatre au cinéma, mercredi. Nesta lui offre un sourire radieux.
- Vas te faire foutre, plutôt.
Les regards sont tous sur elle, reprenant sa route. Heinesy et Hely ne la suivent pas, et sans que je sache pourquoi moi non plus.
- Qui vient ? demande Heinesy.
- Mano, Learth et Zakia normalement. Avec vous ça fait huit.
Nesta revient sur ses pas, prête à charger et se plante à quelques centimètres de Ekin. La haine émane de son si petit corps, c'est prodigieux. Elle qui peut être d'une bienveillance qui force l'admiration en ayant tant de remords.
- Correction : sept. Je ne pense pas pourvoir me libérer.
Elle fait demi-tour.
- Faut vraiment que tu lâches prise. Tu peux pas rester bloqué là-dessus indéfiniment.
Je rêve où il essaie de la provoquer ? Elle refait volte-face, droite comme un i, les bras battants de rage dans l'air.
- T'es sérieux là ? Comment veux-tu que je passe à coté de ça ! T'as pas de coeur ? Je sais même pas pourquoi je pose la question, je sais bien que non !
Elle change de direction une énième fois et part à toute vitesse. Learth et Zakia, arrivés depuis quelques instants, restent à coté des garçons. L'ennemie de Nesta élève un rire suffisant.
- De toute façon c'est pas comme si on voulait de toi.
Le corps de Nesta se contracte dans un stop brutal et net, je vois d'ici ses poils se hérisser sur sa peau. Elle tourne doucement la tête, nous sommes tous droits comme des piques, sauf Zakia qui semble très fière de sa remarque. Nesta revient, encore, sur Ekin.
- Ok. Tu sais quoi, finalement je viens.
- Séance de 17H15. Sois à l'heure.
- J'y manquerai pas.
Ils se fixent intensément, elle furieuse et lui satisfait. Elle rompt le contact en premier et avec les filles nous la suivons. Les garçons et Zakia restent plantés là alors que nous partons définitivement. Je frotte délicatement le dos de Nesta pendant que les filles étouffent leur rire derrière nous. Nesta fait volte-face et les filles lèvent des yeux innocents, mais leur bouche tremblante dévoile leur hilarité.
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Dernière mise à jour le 09/12/2019
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