Une journée pas comme les autres
Aujourd'hui il m'est arrivé quelque chose d'extraordinaire.
Je suis mort.
Mort bêtement dans mon plumart, sans douleur ni peur.
Même pas pu me faire siphonné les burnes une dernière fois par une nana. Non même pas.
Je suis mort à 120 ans, avec une vie bien remplie, chiante à mourir (enfin !)
Ca ne parraît pas comme ça mais mourir ça n'arrive pas tous les jours et en soi, lorsque'on le vit, c'est extraordinaire. Enfin, on obtien la réponse que des milliards de connards se posent. Moi je m'en fous comme de ma première levrette. Ou du premier homme que j'ai tué.
Je m'en suis souvenu toute ma vie, cela me hantait même parfois la nuit.
Jeune j'ai été soldat. Enfin... jeune, tout est relatif. A 40 ans ont est encore jeune pour les vieux cons de 60 ans. Bref, quand j'était jeune j'ai été soldat.
Pour être exacte je l'ai été durant 12 ans dans cette putain de guerre qui a duré presque 167 ans. Content d'avoir survécu à cette salope. Pas mes copains....
Je me tenais dans une tranchée, un vieux fusil à vérrou tout pourri dans les mains, plein de marques de coups au but, de choc ou d'éclats en tous genres. Devant au loin j'ai vu un truc bouger. Je me suis dit "C'est quoi ça ?" J'ai pris appui sur la terre, j'ai visé et j'ai tiré. *BAM*
L'homme que j'ai tué, le premier d'une longue liste lorsque j'y repense, a laché un cri qui m'a glacé le sang. Ce jour là j'ai eu la certitude que les âmes existent. Je venais de tuer un homme, en uniforme certes mais un homme tout de même. Se souvenir m'a poursuivi tout le reste de ma vie.
Durant toute cette guerre de merde j'ai vu la Mort faucher des hommes et des femmes de tous âges, peu importe l'uniforme. Cette guerre là de toute manière, seuls les généraux et les politicars voulaient la continuer.
Cette pute, la Mort, m'a aussi poursuivi. Elle a fauché comme les blés tout mes potes et même quelques plan Q (là ça fait mal). Même après la guerre, ma femme m'a quitté il y a 24 ans. Elle a oublié de prendre son médicament contre ses problème de mémoires... Elle a jamais été foutue d'être à l'heure... Même pour nos weekend à deux... Mon fils est mort bêtement d'un accident de la route et ma fille d'une overdose d'une connerie quelconque.
D'ailleurs les jeunes de nos jours ils n'ont plus de couilles, d'autres parleront de convictions. Putains de tarlouses. A mon époque les gamins voulaient devenir ce sniper héros de la nation, membre d'équipage de ce char qui a sauvé le front de l'éffondremment, cet As imbattable qui fait pisser dans leurs frocs les pilotes de chasse ennemis ou encore l'ingénieur qui va crée le nouveau fusil qui va changer le cours de la guerre (14ème édition). Non, aujourd'hui les jeunes préfèrent se bourrer la gueule à mort avec des liquides que j'utiliserais pour nettoyer la carlingue d'un char et fumer des cloppes plus grosses qu'un obus de 20 mm remplies d'herbes en tout genre qui les fait "planner". Personnellement je planne lorsque un obu ou une bombe me projète 4 mètres plus loin. Et puis, même moi je sais qu'il ne faut pas toucher à ces salopperies, après tu prends 30 secondes de plus à alligner le connard d'en face.... Et encore si tu le confond pas avec le mur à 2m sur sa gauche...
Au final la Mort à eu tous mes potes mais elle a pas pu se libérer pour moi. Ou alors je lui ai posé un lapin à chaque fois, allez savoir. Ils sont morts les uns après les autres. Balle, mortier, artillerie, chute, coma éthylique...
Quand je dis que je suis mort dans mon sommeil je ne dis pas tout. J'ai "peut-être" raccourci l'histoire un chouilla. Cette salope ne venait pas me chercher et ces débiles congénitaux de medecins se branlaient sur mon cas "exceptionnel" de viellard encore capable de bander (ou de leurs foutre une torgniole dans la tronche. Putain de gosses). Il m'ont shooté au médicaments pendant des années. Entre eux et l'autre salope qui joue les Sainte-ni-touche j'en ai eu marre.
Une p'tit pilule par-ci une autre par là, des somnifère à tuer un régiment pour pas trop ressentir les effets secondaires indésirables. Et voila je suis mort comme ça. Enfin... Mort...
Je me suis réveillé dans ma chambre, à mon grand désarrois. Je me suis étiré de tout mon long, plus aucune douleur articulaire, pas le moindre blocage, une sensation de force et de couilles pleines.
Je me suis levé, je suis allé dans ma salle de bain, me voir dans le miroir de ce mourroir qu'est cet hopital pour vieux.
Pute de 1ère ligne !!!
Je sais pas ce que j'ai pris mais ça m'a donné une allucination. Je me suis vu avec le visage des mes 20 ans. Bon, après un petit moment à regarder mon corp je me suis rendu compte que j'avais effectivement rajeuni. Ma peau était toute propre (en dehors de quelques cicatrices), elle ne pendait plus comme les balloches des vielles qui me servent de voisines. Et une crampe. Oui une crampe. Entre les jambes.
Sur ceux je vous laisse, j'ai une crampe à guérir au près d'une doctoresse.
Et n'oubliez pas, on ne meurt qu'une fois dans une vie. Sauf moi, je mourrais deux fois.
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