2ème partie
L’homme, grand, les dépasse d’au moins trois têtes. Ses épaules larges ont à peine la place de tenir entre les chambranles.
Un géant ! pense aussitôt Lyzon.
Milo semble surpris par l’apparition. Néanmoins, sa bonne éducation reprenant vite le dessus, il tend une main ferme, vers la créature :
— Bonjour.
L’individu n’émet qu’un grognement et s’écartant pour les laisser passer, referme la porte derrière eux.
Les adolescents font face à un couloir aux murs lambrissés ornés de tableaux vieillots. Des lampes à pétrole posées sur des guéridons dépareillés illuminent le corridor d’une lumière jaunâtre. Des bribes de souvenirs s’entremêlent dans la tête de Milo. Il avance de quelques pas, essayant de se rappeler le décor qui l’entoure. De sa mémoire lui reviennent des rires, une odeur de poussière… rien de réellement concret.
Le dépassant, le géant porte les bagages des enfants. D’un mouvement de tête, il leur fait signe de le suivre. Le petit groupe traverse le couloir jusqu’à arriver à un escalier en colimaçon. Les marches grincent à chaque pas et la rambarde, bizarrement, parait s’effriter sous les doigts. L’homme sans nom, avant de laisser les adolescents, pose chaque valise devant des portes différentes, mais côte à côte. Les cousins s’entre-regardent, puis chacun, la main sur la poignée de cuivre, pénètre dans la pièce lui étant réservée.
La chambre de Milo ne contient que des meubles en bois satiné. Accolée au mur tapissé de motifs printaniers, une armoire en chêne lui fait face. Le garçon en ouvre grand les portes. Une odeur de linge propre l’envahit. Milo y range ses vêtements et divers accessoires. À peine a-t-il terminé que Lyzon apparaît.
— Tu viens ? On va essayer de trouver grand-mère. C’est bizarre qu’elle ne soit pas venue nous accueillir.
Et voilà les jeunes gens vagabondant dans l’austère château. Ils vont de pièces en pièces, mais nulle trace de leur grand-mère.
Le dernier étage est le quatrième. Il n’y a pas de corridor, les marches s’arrêtent juste devant une porte d’où filtre une étrange lueur bleue. Ne pouvant tenir sur la même marche, Milo est en tête, sa cousine sur la suivante. Le garçon saisit la poignée en cuivre ronde, mais cette dernière tourne dans le vide.
Intrigué, Milo se penche pour distinguer quelque chose sous la porte. Mais en dehors de la lumière azurée il ne voit rien. Se relevant, il cligne des yeux et s’adresse à sa cousine.
— Je me demande ce que c’est.
Il s’exclame :
— Grand-mère, tu es là ?!
Une voix fluette se fait alors entendre quelques marches en dessous d’eux.
(à suivre)
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