4ème partie
Et voilà le trio traversant le parc du château sous un soleil enfin revenu.
— Alors, vous êtes des sorciers vous aussi ? Comme votre grand-mère ?
Milo un peu gêné hausse les épaules :
— Non pas encore. Être sorcier ce n’est pas si facile. Ce n’est pas comme dans les livres. Il y a de la magie en nous et ma cousine est capable de faire jaillir des éclairs roses lorsqu’elle claque des doigts. Quant à moi, je sais réaliser une potion qui permet d’oublier tous ses soucis pendant une heure, mais non, nous ne sommes pas réellement des sorciers, pas tant que le rituel n’a pas été accompli. Et c’est la Première Sorcière qui en décide le moment.
Alors qu’ils abordent les premiers sapins millénaires de la forêt, Lyzon croit percevoir d’étranges chuchotis. Elle observe autour d’elle, mais ne voit pas d’où peuvent venir les murmures.
— Vous entendez ?
— Quoi ?
— J’ai l’impression qu’il y a des gens qui parlent autour de nous.
— C’est peut-être les fées, explique Claudia négligemment. Il y en a plein ici. Elles sont minuscules et on ne peut jamais les voir, juste les entendre, et parfois sentir leurs ailes frôler nos joues.
Alors que le trio s’enfonce plus profondément dans les bois, le soleil peine à traverser l’épais feuillage vert des sapins. Venant du sol, une brume dense s’élève, se faufilant entre les buissons fleuris de roses blanches et les troncs noueux des arbres millénaires. L’atmosphère est étrange, mais pas effrayante. Lyzon pointe un doigt vers un chêne, seul au milieu des conifères. L’arbre, plus haut que les autres, semble toucher le ciel. Fendu en deux, il s’en dégage une douce lumière bleutée qui rappelle à Milo la couleur aperçue plus tôt dans le château, derrière l’unique porte du dernier étage.
— Je me souviens de ce chêne.
Sa cousine renchérit :
— Oui. À chaque fois que nous lui rendions visite, grand-mère nous amenait le voir. C’était bizarre, il fallait qu’on s’agenouille devant. Elle a toujours dit qu’elle nous expliquerait quand nous serions plus grands.
Milo perplexe, observe le chêne et remarque :
— Il n’était pas fendu en deux la dernière fois que nous l’avons vu.
(à suivre)
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