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Son regard transperce les flammes du feu ardent. Aussi ardent que la passion qui Nous habite, qui Nous consumme.
Le feu crépite, la musique joue en fond; je me sens comme attirée par Lui, comme je l'aurais été au bord d'un précipicie profond.
Il détourne les yeux, et lâche Sa "copine" sèchement. Elle Le regarde avec des yeux de chien de faïence. Bien fait.
Il me jeta un regard mauvais, et s'éloigna. Il partit loin d'elle, Il partit loin de moi.
J'attendis quelques minutes, puis me levai à mon tour et suivis Ses pas dans l'obscurité.
Les branches me griffent la peau, me retiennent par les bras.
Mes pieds nus s'enfoncent dans le sable et ma progression est ralentie.
Le vent se met à souffler, projettant des feuilles et des grains de poussière sur ma route.
Il ne manquerait plus qu'il pleuve.
C'était comme si les éléments, comme si la Nature voulait m'empêcher d'atteindre mon but, de l'atteindre Lui.
Après avoir franchi la barrière de végétaux, la plage s'offre à moi, sable noir dont les cristaux brillent à la lueur de la pleine lune, eau noire calme, lune grande et majestueuse se réfléchissant sur l'étendue aqueuse.
Une odeur de tabac brûlé vient chatouiller mes narines, portée par le vent et mon œil est attiré par un petit point rouge orangé ardent qui se lève et s'abaisse, au rythme d'un bras en mouvement.
Te voilà...
A ce moment, je remarque l'ombre qui se tient debout face à l'océan.
"J'crois pas t'avoir demandé de me suivre."
"J'crois pas t'avoir demandé de partir non plus."
Je souris dans l'obscurité, sentant l'approche de l'ouragan qui ne tardera pas à déverser sa colère sur nos côtes.
"La ferme! La ferme compris?!!"
Toujours plein sourire, je me rapproche de Lui et me positionne dans son dos, de telle manière qu'Il sente mon corps contre le Sien, sans voir mon expression qui Lui ferait, sans aucun doute, sortir de Ses gonds.
Ses biceps se contractent, se tendent au contact de mes doigts, et Il se dégage sauvagement, non sans jeter Son mégot plus loin.
Il me fait désormais face et m'assène un regard violent.
Ouch.
"T'es fière de toi? Hein?! T'es fière?
_ Je ne vois pas de quoi Tu parles, pourrais-Tu... m'éclairer?"
Je sonde Son language corporel. Ses poings serrés sont enfoncés dans les poches de Son jean, Sa mâchoire contractée Lui donne un visage dur, et Son regard pourrait décimer une armée entière.
"Tu me cherches. Tu me cherches depuis le début. Alors maintenant t'étonnes pas que je sois dans cet état OK?!
_ Ahaha mais qui a dit que j'étais étonnée? Cela dit, Tu n'as pas répondu à ma question, et je ne vois toujours pas pourquoi T'es comme ça. T'es un peu énervé pour rien là."
Il envoie Son pied contre le sable, en projettant par la même occasion sur mes pieds, et je grimace à ce contact froid et rugueux.
Il enfonça plus profondément Ses mains dans Ses poches comme pour contenir Sa colère, car Il sait que ça m'amuse. £
"Ah ouais?! Pour rien hein? C'est vrai que ce n'est rien, ce que tu as fait tout l'après-midi, ce n'est rien, la façon dont tu t'es occupée? A te trémousser comme tu l'as fait, à t'offrir à eux comme tu t'offrais à moi? A leur montrer ton corps, à te mouvoir comme une danseuse orientale sous leurs yeux? A les laisser poser leurs mains ton corps, à inscrire leurs empreintes sur ta peau?! A t'offrir à eux comme tu t'es offerte à moi?"
Touché!
Mais j'appuie encore sur la corde. J'appuie sur la corde parcequ'Il doit comprendre que je n'appartiens à personne; et qu'Il n'est, en aucun droit, de me faire la morale sur mon comportement alors qu'Il était toute la journée, avachi sur l'autre fille. Je ne connais pas son nom et je m'en moque pas mal.
Cela dit, Sa petite tirade m'a peut-être amusée, mais elle m'a plus déplû qu'autre chose, et ça, je compte bien le Lui faire comprendre.
"Hmmmh"
Je me rapproche de Lui, et caresse Son torse tout en murmurant quelques mots à Ses oreilles.
"Saches que je ne T'appartiens pas, et que Toi et moi, ça n'existe pas. Je ne Te dois rien, tout comme Toi."
Je continue de susurrer mes paroles venimeuses comme le serpent a tenté Eve, et finis sur une petite touche empoisonnée, avant de me reculer et de plonger mes yeux dans les Siens, un sourire provocateur et arrogant collé sur le visage.
"Alors je vais Te laisser seul dans Ton coin, et retourner là-bas, où l'ambiance sera déjà moins froide qu'ici, et l'accueil plus chaleureux."
Je me suis déjà éloignée de quelques pas lorsque je l'entends grogner dans mon dos, et que Son souffle chaud court sur mon cou.
"Tu n'iras nulle part."
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