J'ai l'impression de voir la vie avec un filtre.

Tout semble plus beau vu d'ici.

Les nuages sont très blancs et les fleurs ont mis leurs plus beaux verts.

Même le feu parait rafraîchissant.

Il ne suffisait donc pas d'ouvrir les yeux pour voir.

Pour regarder, il faut bien viser.

Car ce qui compte vraiment, va bien au-delà de ce que l'on peut percevoir.

Ce qui existe, va bien au-delà de ce qui est.

Longtemps, j'ai mené ma vie aveuglé par mes tracas.

Marchant chaque jour avec ce poids.

Misérable! J'étais.

Malchanceux, je pensais.

Si seulement j'avais fixé mes yeux là où il fallait, je me serais éviter bien des tourments.

Je serais resté debout face aux ouragans.

J'aurais tenu tête à des géants.

Si j'avais mis mes lunettes, j'aurais vu à l'intérieur de chaque malheur un noyau de bonheur.

J'aurais compris que bonnes comme mauvaises, les épreuves contribuent à notre bien.

J'aurais pris ma tristesse dans ma main.

L'aurais rangée dans ma poche, en attendant patiemment la fin.