La fille du samedi soir part 2
Elle est toujours là, cette fille du samedi soir. Même schéma que le samedi dernier, même chambre, un verre de vin différent et toujours la cigarette à la main, elle écrit. Elle fait ce que certains font seuls un samedi soir dans leur chambre : ces loups solitaires et autres personnages taciturnes. Elle écrit. Ces personnages qui sont seuls, par choix ou par dépit, et qui tentent de se retrouver à travers leurs mots ou ceux des autres. Ceux qui se permettent un verre ou deux, juste le samedi soir, pour oublier leurs peines et solitudes grandissantes.
Ces personnages qui se cherchent constamment, s’essayent à toutes les activités, pour se retrouver, encore, un samedi seul avec leurs pensées qui ne fleurissent pas. Ces pensées qui se bousculent, se perdent, puis renaissent, sans qu’au final rien n’émerge, seulement un doute constant et des rêves qui n’ont pas de nom. Ces personnages qui cherchent du sens dans toutes leurs actions, et qui cherchent les mots pour tender de valider une partie de leur existence.
Elle faisait partie de ces personnages-là, cette fille du samedi soir. Au fond, elle ne savait même pas si ces personnes existaient vraiment, si des gens comme elle, se retrouvaient seuls un samedi soir avec un verre de vin, pour écrire sur des choses qui n’avaient pas de sens. Pour écrire sans but précis, simplement pour tenter, peut-être, de remettre de l’ordre dans le chaos de leurs pensées. Ou alors de s’aimer un peu plus, en écrivant ce qui ne peuvent se dire. Ou tout simplement de lancer une bouteille à la mer, et tenter de retrouver ces autres personnages du samedi soir : lassés, faux amoureux, angoissés et pourtant plein d’espoir.
Mais que faire alors ? Quand l’inspiration nous manque ? Quand les pensées se bousculent et ne délivrent rien ? Quand les cigarettes s’enchaînent et que l’angoisse monte ? Quand on se sent prisonnier de ses rêves et angoisses et que l’inertie dirige nos journées ?
Quand l’espoir nous tient éveiller mais que notre imagination nous empêche d’avancer ? Car cette dernière est trop vive, elle nous propose des solutions tout le temps, pour nous rassurer, nous forcer à agir. Mais dès qu’une solution est proposée, un autre état d’esprit s’est déjà installé, et cette solution est déjà périmée.
Voilà une partie des réflexions de la fille du samedi soir. Celles qu’elle a tenté, bien que mal, de dompter et d’exprimer à travers les mots qu’elle avait du mal à capturer.
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