Chapitre 11 : De retour en prison

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 Je me réveille en sursaut et la pièce où je me retrouve me fait instantanément paniquer. Ma tête me fait souffrir et mon corps est tout ankylosé. Je suis retournée au point de départ. J'ai envie d'hurler, de me battre mais je sais que mon père viendrait dans les prochaines secondes pour me faire du mal. Qu'est-ce que j'ai fait ? Mais qu'est-ce que j'ai fait bon sang ?! Comment ai-je pu croire un seul instant que je pouvais être libre ? Je me sens si idiote. Qu'ai-je fait ?

Je ne peux pas m'empêcher de penser à Mattias, si seulement je pouvais savoir s'il est sain et sauf. Ai-je causé sa mort en le propulsant aussi violemment ? Des larmes de frustration montent à mes yeux alors que je me sens impuissante et piégée.

Je souffle longuement et j'observe la pièce dans laquelle je me trouve. C'est étrange de se retrouver de nouveau ici, dans cette prison. Moi qui pensais ne plus jamais mettre les pieds ici c'est raté.

Je suffoque, prisonnière d'un étau invisible. Je dois sortir d'ici, respirer de l'air frais, même pour quelques instants. Cette pièce maudite est devenue mon enfer, et je ne peux plus la supporter. Mon cœur bat à tout rompre, mais je suis terrifiée à l'idée de frapper à la porte. S'il vient et me trouve, il me battra sans pitié. Pourquoi prolonger cette agonie ? Mais j'ai aussi envie de me battre, de crier, de me venger. Je veux revoir Mattias.

Je me lève, chancelante, et titube vers la porte de métal. Mes doigts se crispent sur les poignées, mais je me rends compte que des verrous ont été ajoutés. La sécurité a été renforcée pour m'empêcher de m'enfuir. Je sens des présences derrière la porte, peut-être même trois personnes ou plus. Ma tête me fait atrocement souffrir, mais je n'arrive pas à me retenir de frapper de toutes mes forces et de hurler :

— Allez me le chercher ! j'ordonne avec colère. Tout de suite !

J'entends l'un des gardes partir en courant. tandis que je me mets au milieu de la chambre, mon corps tremblant d'angoisse et mes yeux écarquillés fixés sur la porte. J'entends des bruits de pas résonner dans le couloir, de plus en plus proches. Mon bourreau approche. Je sais que je ne peux pas m'échapper, mais je ne veux plus me laisser démonter.

La porte s'ouvre en grinçant, révélant mon tortionnaire. Mon regard noir croise le sien. Même en plein jour, il est terrifiant. Son visage est dur et anguleux, ses yeux sombres comme une nuit sans étoiles. Sa posture est imposante, et il se tient droit, comme s'il cherchait à m'intimider.

Il est habillé de la même manière que la dernière fois, dans la forêt. Son tee-shirt moulant met en valeur ses muscles saillants, sa mâchoire carrée ressortant davantage encore. En le voyant, un frisson parcourt mon corps.

— Pourquoi être partie ? demande-t-il avec fermeté.

— Parce que je ne serais jamais comme vous.

Il me toise une seconde avant de répondre avec dégoût :

— Je ne suis pas sûr. Vous l'avez sans doute tué. Si c'est le cas je pourrais mettre mon plan à exécution. Sinon et bien....

— Vous n'arriverez pas à vos fins. Je vous en empêcherai.

Je suis projetée contre le mur en brique, mon dos heurtant violemment la surface dure. L'impact me coupe le souffle mais je refuse de le laisser me voir faiblir. Je me redresse avec difficulté, mes muscles endoloris, et le fixe d'un regard noir empli de rage et de détermination.

— Sans moi vous n'êtes rien.

— C'est plutôt le contraire, je rétorque. Vous avez besoin de moi, vous avez besoin de ma magie. Je suis capable de faire ce que vous ne savez pas réaliser.

— Vous ne croyez pas si bien dire.

— Comment ça ? je demande avec inquiétude.

— Vous êtes différente, dit-il en me détaillant. Vous avez changé, reprend-t-il en changeant de sujet.

— Sûrement, je réponds d'un ton sec.

Agacé, il hausse le ton.

— Ne jouez pas avec moi.

— Je ne joue pas, dis-je du tac au tac.

Je remarque un éclat de son regard, il est plus terrifiant encore mais je ne bronche pas.

— Je lis quelque chose en vous, je ne peux pas l'expliquer mais je sens votre magie. Elle n'a jamais été aussi forte. Qu'est-ce qui a changé pour qu'elle s'active ainsi ?

— Rien.

Il réfléchit un instant avant d'écarquiller les yeux.

— Vous l'aimez n'est-ce pas ?

Comme je ne réponds pas et continue de lui lancer un regard noir, il continue avec fermeté :

— C'est donc cela.

Il s'approche de moi à grands pas, son regard fixé sur moi, rempli d'une haine profonde et palpable. Son poing est fermé si fort que ses jointures blanchissent, prêt à me frapper. Je peux sentir la chaleur de sa colère irradier de son corps, me brûlant comme un feu ardent.

— Vous êtes tombée amoureuse de ce pauvre gamin ? Vraiment ? Vous êtes si faible, vous me faites terriblement honte. Vous...

— Vous me faites pitié, j'ose dire en lui coupant la parole.

Je me dresse fièrement devant lui, mes épaules carrées et mon regard déterminé. Sa présence m'opprime, mais je refuse de flancher. Il me toise de haut en bas, comme s'il cherchait à trouver une faille en moi. Je soutiens son regard sans ciller, mes yeux emplis de détermination. Je sens la rage bouillonner en moi, mais je la contiens pour l'instant. J'ai besoin de lui parler, de lui faire comprendre à quel point je suis lasse de cette situation.

— Vous ne pourrez pas me changer. Vous m'avez fait souffrir parce que vous êtes incapable de ressentir des émotions. Je me demande comment vous avez pu être avec ma mère. L'aimiez-vous ?!

— Assez ! hurle-t-il en claquant du pied avant de me gifler violemment.

Son geste violent me fait vaciller, mes jambes tremblent sous le choc, mais je me redresse lentement pour lui faire face. Je soutiens son regard sombre, prête à affronter la tempête. Puis, sa main frappe à nouveau ma joue avec force. La douleur irradie tout mon visage, comme si on m'avait brûlé vif. Je vacille une nouvelle fois, mais je m'oblige à rester droite, refusant de lui offrir la satisfaction de me voir craquer. Ma joue chauffe, rougissante sous l'effet de la gifle, mais je garde les yeux fixés sur lui, le défiant silencieusement.

— L'amour rend faible. Regardez-vous pour vous en rendre compte. Vos années d'apprentissage n'ont donc servi à rien !?

Sa voix tonne contre les murs de la pièce, chargée de colère et de frustration. Avant, j'aurais sursauté et placé mes mains devant moi en signe de défense, mais maintenant, je suis plus forte que jamais. Je me tiens droite, les bras ballants, prête à encaisser ses coups s'il le faut, mais jamais plus je ne me laisserai briser.

— Vous avez échoué, je rétorque sur un ton glacial, je ne vous écouterai plus.

— Assez j'ai dit ! Les sentiments vous rendent faibles. Votre cher Mattias Brauwn viendra à votre secours, c'est une certitude. Cet amour le conduira à sa perte parce que quand je le verrai, je le tuerai.

— Il ne viendra pas, il me la promit.

— Ce gamin n'a aucune parole, vous verrez, s'écrit-il. Il doit sans doute être en train de mettre en place un plan pour venir vous récupérer.

— Pourquoi faites-vous cela ? je lui demande en retenant mes larmes.

Son poing s'abat sur le mur à quelques centimètres de mon visage. Je ne m'étais pas rendue compte qu'il m'avait fait autant reculer. Nous sommes si proches que je peux sentir son souffle contre ma peau. Mon rythme cardiaque s'accélère malgré moi, je retiens ma respiration, n'osant plus faire le moindre mouvement.

— Il viendra à vous, vous verrez, dit-il en esquivant ma question.

Il se détourne de moi et se rapproche doucement de la porte métallique.

— Nous verrons, je réponds tout de même.

Il se retourne de nouveau vers moi et m'observe un instant sans rien dire. Je le vois hésiter à me dire quelque chose mais se retient. Je voudrais lui arracher les mots de la bouche, je voudrais l'entendre me dire qu'il regrette, qu'il n'a jamais voulu ça, qu'il me laisse partir. Comme il ne dit rien, je prends les devants et lui crache ma rancœur.

— Sachez que je me battrais contre vous et vous tuerai s'il le faut.

Je vois sa main trembler légèrement, signe de son impatience. Sa magie est comme une vague qui s'agite, prête à tout détruire sur son passage. Je me prépare au pire, mais il ne fait rien. Il me regarde droit dans les yeux, peut-être en quête de réponses. Puis, sans prévenir, il sort de la pièce en silence. La porte se referme derrière lui, me laissant seule dans cet espace clos et oppressant.

Je me laisse glisser le long du mur et m'assois, les genoux repliés contre ma poitrine. Mon corps entier tremble, mes mains sont moites. Je ressens une douleur lancinante à la tempe, signe de mon épuisement physique et émotionnel. Mes yeux se posent sur la porte fermée, et je me sens prisonnière. Je voudrais hurler, frapper contre les murs, mais je n'ai plus la force de me battre.

Mes pensées se bousculent dans ma tête. J'ai faim, je suis épuisée, et j'ai peur. Peur de ne jamais revoir Mattias, peur de mourir ici, seule et abandonnée. Je ferme les yeux, cherchant à me concentrer sur ma respiration, mais les larmes coulent malgré moi. Je sens que je suis à bout de forces, que je ne peux plus continuer ainsi.

Mes pensées se tournent alors vers Mattias. Je me souviens de sa voix rassurante, de ses gestes tendres, de sa force tranquille. Je voudrais qu'il soit là, à mes côtés, pour me guider et me protéger. Je l'imagine me serrant dans ses bras, me murmurant des paroles réconfortantes. C'est dans cette vision apaisante que je sombre, épuisée par l'angoisse et le manque de sommeil.

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