Ma magie s'évanouit et mon père en prend conscience, je suis désormais inutile à ses yeux. Je suis devenue insignifiante. La fatigue m'envahit de plus en plus, mes jambes flageolent. Seule la présence de Mattias dans mon esprit m'empêche de m'effondrer complètement. Je m'accroche à l'image de nos retrouvailles et à l'idée de l'enlacer, de l'embrasser, comme si rien d'autre ne comptait. Chaque matin, la cruelle réalité me ramène à la dureté de la réalité, et j'ai l'impression de sombrer. Mais je ne peux pas, je garde espoir qu'un jour nous serons de nouveau ensemble.

Je suis envahie par une douleur si profonde que j'ai l'impression de suffoquer. Elle m'enserre la poitrine depuis tant d'années que je ne sais plus comment m'en libérer. J'aimerais pouvoir l'écrire, la crier, la déverser hors de moi, pour enfin être libre. Mais chaque fois que j'essaie, les mots restent bloqués dans ma gorge. C'est trop dur, je suis si épuisée de me battre, mais je ne peux pas abandonner. Je dois continuer à lutter, je dois continuer à espérer que la vie sera plus douce avec moi, un jour.

Le temps s'étire indéfiniment. Chaque seconde semble durer une éternité. Je suis prisonnière de cet endroit, incapable de bouger ou de m'échapper. Ma force vitale diminue de jour en jour, et l'espoir s'amenuise avec elle. Mon amour pour Mattias est la seule chose qui me permet de tenir mais je me demande combien de temps pourrai-je encore résister avant de tout abandonner ?

Je m'enfonce dans un gouffre sans fond, un vide immense me tire vers le bas et je n'ai pas la force de lutter. Je suis prise dans une spirale de tristesse et de désespoir, une sensation de tomber sans fin. J'ai de plus en plus envie de disparaître, de fuir cette vie si gâchée.

L'amour, cette force que j'ai toujours cru capable de tout vaincre, peut-il réellement me sauver ? Je ne parviens plus à y croire, ni même à croire en quoi que ce soit. Tout semble si vain et si dérisoire face à la douleur qui me ronge. J'ai envie de partir, de disparaître pour toujours, de fuir cette existence si cruelle. Je suis épuisée, je n'en peux plus. La souffrance m'habite, m'envahit, ne me laisse aucun répit. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même, une coquille vide dépourvue de toute énergie. Je ne suis plus capable de rien, pas même de m'accrocher à la vie. Je n'aurais jamais pensé atteindre ce stade, mais voilà, je suis au sommet. J'ai tout enduré, trop enduré, et désormais je suis prête à partir pour de bon. Je veux en finir, mettre un terme à cette existence qui ne me laisse que douleur et désespoir.

Je me suis faite à l'idée de ne plus le revoir. Sa voix n'est plus qu'un vieil accord d'une mélodie oubliée, son souvenir un fantôme qui ne cesse de me hanter et son sourire perdu parmi mes pleurs.

Je suis si faible que je ne peux même pas me lever, chercher une issue de secours pour sortir de cet enfer. Des bruits de pas résonnent à l'extérieur, une bagarre semble éclater, mais je n'ai pas la force de rouvrir les yeux. Je suis complètement épuisée.

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