Violet | Hasna (par 2xDoo)
Je m'étais spécialisée dans mes études d'infirmières en urologie afin de pouvoir travailler dans le Centre National de Contrôle de la Natalité, appelé par le gouvernement le CeNaCoNa. Ce centre était découpé en plusieurs branches et possédait des bâtiments sur tout le territoire violet.
La première, la plus mise en lumière était celle avec les incubateurs à nourrisson, les statistiques étaient d'ailleurs régulièrement communiquées dans les journaux en continu gouvernementaux. Ces dernières concernaient les genres, les tailles, les poids, les couleurs de cheveux, des yeux, les pigmentations de la peau ; et analysaient les tendances à la hausse ou en baisse. L'objectif était d'assurer une répartition équitable de chacun des paramètres.
La seconde, était la branche la plus technique avec tout le processus de fécondation in vitro auquel se mêlait les corrections ou améliorations génétiques des échantillons d'ovules et de spermatozoïdes. Il pouvait ainsi ne conserver que ceux dont les efficiences en terme de santé et de physique correspondaient aux standards définis par le gouvernement. Toutes les femmes en âge d'ovuler devaient régulièrement venir donner leurs ovocytes qui pouvaient aussi bien servir pour des expériences que pour donner naissance à un enfant.
Certaines pouvaient faire le choix de se faire inséminer l'embryon tout en sachant qu'elle ne pourrait le garder, l'enfant serait directement placé dans des grands pensionnats en fonction de leur genre. À de rares occasions, il arrivait, si l'enfant était une fille, qu'elle puisse rester auprès de sa mère jusqu'à ses 12 ans, mais cela était très onéreux pour les femmes faisant ce choix.
La troisième était celle où je travaillais, les hommes géniteurs y étaient regroupés en section pour alimenter notre besoin de ressource en liquide séminal pour que la reproduction puisse avoir lieu. J'avais pour but d'améliorer les résultats de leurs spermogrammes en prodiguant des soins variés comme leur donner des compléments alimentaires pour palier à des carences, faire un suivi psychologique, gérer leurs troubles érectiles, inoculer des boosters génétiques et psychotiques, et aussi évidemment d'administrer les soins classiques en cas de blessures. Il arrivait que des bagarres éclatent au sein de cette structure.
Aujourd'hui, j'avais la charge de faire une opération de contrôle sur les géniteurs moyens, ceux ayant obtenu la couleur intermédiaire du lors de l'analyse hebdomadaire. Trouver l'origine de la déficience relevait de l'investigation et je devais m'armer de mes talents de détectives. Parfois, du sommeil suffisait, ou alors un assortiment de vitamines, mais il arrivait que ce soit un état dépressif du géniteur et le soigner était plus coriace mais j'étais du genre combative.
Mon troisième patient du jour était G7, un grand et costaud géniteur assez sympathique au regard bleu presque transparent. Je crois me rappeler qu'il m'avait dit s'appeler Eusèbe, quel drôle de prénom ! En même temps, ne côtoyant aucun homme en dehors du travail, je ne savais pas si c'était un prénom répandu. Il me faisait penser physiquement à Igor que je réservais de temps à autre dans l'institut des plaisirs charnels de mon quartier. J'y allais assez peu, mon salaire ne me le permettait pas, et de toutes façons, il était conseillé de ne pas y aller trop souvent pour ne pas créer d'attachement avec un câlineur. Ceux-là avait été rendu stérile par vasectomie pour éviter les naissances spontanées.
Il avait l'air content de me voir car un grand sourire para son visage quand je lui ouvris la porte. Habituellement, les géniteurs s'inquiètaient quand la couleur orange s'allumait et je devais les rassurer. J'avais déjà fait ce travail d'apaisement avec lui la semaine passée, il devait être pragmatique. Ou peut-être en pinçait-il pour moi ? Il me plaisait mais cétait prohibé, j'avais signé une charte m'interdisant tout rapport sexuel ou suggestif avec un géniteur.
Pendant qu'il retirait son uniforme blanc de géniteur pour se mettre nu sur le lit de consultation, je m'affairais à préparer mes ustensiles tout en sentant son regard sur moi. Je le regardai dans les yeux et lui souriais, puis constatai qu'il est en érection et se masturbait sans gêne. Je me retournai subitement, gênée et confuse, sans oser lui demander d'arrêter.
C'est alors qu'il se jetta sur moi et me renversa la poitrine contre le lit me tenant la nuque pour ne pas que je puisse me relever. Je ne sais pas pourquoi mais je ne criais pas, je n'y arrivais pas, j'étais sous le choc. Je tentais de me débattre, je n'avais aucune prise dans cette position et il était beaucoup plus fort que moi.
Je sentis que de son autre main, il baissa mon pantalon et le fit tomber sur mes chevilles. Je protestais, les sons que j'émettais étaient en partie assourdis par le matelas. Il me caressait les fesses, j'essayais désespérément de les écarter de ses mains charnues. Je sentais qu'il allait baisser ma culotte et je décidai de la retenir de mes mains, c'était peine perdue, elle avait déjà rejoint mon pantalon.
— G7, arrête ! G7 ! ... Eusèbe, stop !
— Je ne peux pas, c'est plus fort que moi !
— Tu n'as pas le droit de faire ça ... Je n'en ai pas le droit non plus, réussissais-je à articuler.
— Mais... Pourquoi ? hurlait-il.
— Je ne sais pas, dis-je en pleurant alors qu'il me sentait son gland contre moi, prêt à me pénétrer.
— Ne fais pas ça ! S'il te plait ! ... Discutons d'abord !
Je ne bougeai pas, Lui non plus. J'étais tétanisée et peinait à respirer. Soudain, je ressentis un liquide chaud dans le dos. Pleurait-il ? Il s'écarta de moi subitement et je l'entendis s'asseoir contre le mur pour sanglotter. Je me relèvai, remontai ma culotte et mon pantalon en silence, me dirigeai vers la porte et ses mots m'arrêtèrent dans mon élan.
— Hasna... Excuse-moi, sanglote-t-il. Je te trouve jolie mais je n'ai pas su te le dire, je ne sais pas comment faire. J'ai eu une pulsion venue d'en-dedans quand tu m'as regardé et souris. Jamais on ne m'avait regardé comme ça, je ne sais pas ce qu'il m'a prit... Ma vie se résume à dormir, manger et me masturber... Pourquoi ? Je comprends pas...
Sans me retourner, je l'écoutais, statique. Je n'avais jamais réfléchi à la condition des géniteurs. Je n'avais connu que ça, pour moi c'était normal. Pouvait-il en être autrement ? Des larmes se mirent à couler le long de mes joues. Je venais d'éviter de me faire violer, mais serais-je assez forte pour engager une discussion avec lui sur le sujet ? Après ça !
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