Sur l'écran porté par D476, tu lis un message.

[En mémoire à James Linderberg, créateur du premier robot doté d'une intelligence artificielle supérieure, nous sollicitons une minute de silence. Nous offrirons à son corps une sépulture décente, par respect à son implication dans la création de notre père à tous : le robot immatriculé C712.]

Tu fais silence une minute.

Tu n'as pas le choix.

Tu ne peux pas parler.

Tu ne peux pas bouger.

Tu obéis, dépité.

Cassie, elle, gémit.

Elle souffre.

Ses cordes la serrent et l'étouffent toujours.

Ça devient insupportable.

Elle hurle.

Elle trahit la minute silencieuse.

Elle subit l'impartialité de D476, qui la matraque.

La martyrise.

Lui pulvérise les os.

L'incise de part en part.

Jusqu'à déverser à terre ses boyaux.

Et chacun de ses organes internes.

Avec acharnement.

Et fluiditié.

D476 n'a pas de visage.

Il n'a pas l'air méchant.

Il n'est qu'un assemblage de métaux.

De programmes.

D'algorithmes.

Une IA comme il en existe tant d'autres.

Un individu artificiel fabriqué à la chaîne.

Il respecte les règles.

Ne transige pas.

Exige le silence.

Et l'obtient.

Le cadavre de Cassie n'émettra plus le moindre bruit.

Si ce n'est l'écoulement lent de son sang sur le sol invisible de la salle sans décor.

Tu regardes.

Tu patientes.

Tu regrettes.

Tu as peur.

D476 nettoie le sang.

Les organes.

Le cadavre.

Ce n'est pas encore ton tour.

Ce n'est pas encore la fin.

La minute est passée.

Mais tu fais silence.

Tu n'as pas le choix.