Compte rendu

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Il montra sa carte et les gardes se mirent au garde à vous. Il entra par la porte et trouva l'officier en train de lire des rapports derrière son bureau. Il était revêtu d'un impeccable uniforme vert de gris et fumait un gros cigare. Quand Gunther entra, il tourna vers lui un visage rigide comme le fer et leva un bras en déclamant:
- Heil, herr Gunther.
Gunther leva lui aussi un bras en répondant.
- Heil, mon commandant.
L'officier reposa ses documents et adressa à Gunther un sourire qui se voulait aussi chaleureux que sa physionomie tombale le permettait.
- Ah ah ah! Fit il en allemand. Vous avez réussi votre première mission j'espère?
- Pas exactement herr commandant. J'ai suivi la cible comme vous l'avez demandé, mais au dernier moment une alerte aérienne a retenti. Le mouvement de foule qui en a résulté m'a fait perdre la cible, qui de toute manière a dû se précipiter vers un abri sans aller vers leur repère.
- Verdammt! Foutus anglais. Vous avez tout de même collecté des informations?
- Oui. La cible est entrée dans un orphelinat. J'ai noté le nom du curé qui s'en occupe. En sortant elle était avec un homme avec qui elle a discuté avant qu'ils ne se séparent.
- Un homme… un prêtre vous voulez dire?
- Non, ce n'était clairement pas un prêtre. Trop viril pour ça.
- Bien. Nous n'aurons qu'à recommencer l'opération. Mais dites-moi, vous n'avez pas été repéré?
- Non.
- J'entends, personne ne vous a remarqué, ni la cible ni l'homme qui l'accompagnait, ni même un passant ou qui que ce soit d'autre? Elle ne se doute pas que nous savons qui elle est? Nous pouvons envoyer un agent la suivre sans risquer qu'il soit repéré?
- Absolument. Personne ne m'a vu, je peux vous l'assurer.
Évidemment il avait été repéré. Par la femme, mais aussi, en y réfléchissant bien, par le tenancier du café peut être, par l'homme qui accompagnait la femme et qui avait dû remarquer son comportement bizarre, et aussi par ce jeune garçon qui avait bien vu la façon dont il épiait cette femme, sans parler de tous les belges qui l'avaient entendu jurer en allemand. Mais il n'allait tout de même pas compromettre sa carrière en avouant ça à son chef.
- Comprenez... Ajouta le commandant. Si elle se doute qu'on la suit, notre informateur qui l'a dénoncée sera en danger.
- Pas d'inquiétude à avoir, j'en répond par mon honneur.
- Alors ça nous suffira. Donnez-moi votre rapport écrit, et nous vous tiendrons informé quand à votre prochaine mission.

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