Le bal
Je la sens, elle est là, elle me guette. Elle attend, tapie dans sa cachette, L'opportunité de se montrer moins discrète.
Parfaite dans le rôle de l'ingénue, A quoi bon fuir l'entrevue, Mademoiselle tombe toujours des nues.
Pourtant, loin d'elle l'idée de surprise, Juste, le suspence la grise Et l'allié améliore son emprise.
Mais l'as-tu déjà vu vraiment ? Seul un homme pédant et sans tenant, Peut oser l'invoquer sans tourment.
Tiens, la danseuse est prête. Entends-tu les bruits de la fête ? Pour toi, se prépare la bête.
Telle une ombre projetée, La Dame fait son entrée, Cherche du regard le concerné.
Mais la proie fait preuve d'audace, Tente le jeu de la chasse, Désespéré de perdre la face.
Tiens-toi droit ! Soit homme digne figer d'effroi, Le haut de gamme quant à ses proies.
Et puis ton odeur te trahis. Elle sent ta narcisse affaiblie, Ta vaillance sous tes habits, tarie.
Tu t'agites. Tu perçois sa patience qui s'éffrite, Pour sûr, tu l'as séduite.`
Derrière toi, sur les côtés, devant, Aucune issue, présentement. , Elle aime son cavalier tremblant.
Le bal bat son plein. Elle attend le prochain refrain, Avec entrain, t'enserre les reins.
Parfois vive, parfois lente, La toile de tes nerfs, elle arpente, Se délecte de cette intîme entente.
La sirène t'enlace avec subtilité, Elle prend son temps, n'est pas préssée, Ce soir, sent son coeur avisé.
Une dernière danse ? Tu ne voudrais pas manquer de décence Ni même de bienveillance !
Allez, ne soit pas rancunier, La Dame, tu as bien cherché. Réjouis-toi, sa verve est calmée.
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