Gourmandise. II.
Je m'éveille soudainement, les paupières encore lourdes et le corps engourdi. Les voyages en autocar ne sont pas fait pour moi, je ne sais jamais comment me mettre. Et toujours ce rêve, cette rengaine de mon passé, qui vient me rappeler cette époque où je découvrais mon amour pour le sexe. Huit ans ont passé, mais je n'ai pas changé. Peu importe ma réputation, quand j'ai faim, je dois me nourrir. Homme ou femme. Jeune ou mature. Je n'ai qu'une limite, celle de mon appétit grandissant. Et ces derniers temps, j'ai les crocs.
J'ouvre doucement les yeux. Allongée en travers d'une banquette, mon manuel de médecine ouvert sur mes cuisses, je surprends mon voisin à se palucher en matant mon entrejambe et mon décolleté. Heureusement que j'ai mis une culotte sous ma jupe, cette fois-ci. Nos regards se croisent. Il est gêné et rougit. Il bafouille en s'excusant et essaie tant bien que mal de se rhabiller. Dans sa maladresse et sa perversion, je lui trouve une certaine candeur. Je regarde rapidement les alentours. Hormis le chauffeur concentré sur sa route, nous sommes seuls. Je consulte ma montre. Quatre heures et demie. C'est l'heure du goûter.
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