Orgueil V
Nous avions discuté de longues minutes. J’avais expliqué en détails à Victor ce que je souhaitais. J’exposais mon scenario, lui présentais les tenues et accessoires que j’avais sélectionnés. Il commentait, suggérait des ajustements, me conseillait. Il avait beau être photographe amateur, il avait une vraie vision de ce qu’est le travail de l’image. Je me laissais guider par son savoir-faire et passait de scénariste à assistante du réalisateur. Je l’aidais à installer trépied, caméra, microphones et projecteurs et prenait place sur le lit.
A sa demande, je m’installais sur le lit afin qu’il procède aux différents réglages et me déshabillais sans attendre. J'enfilais d'emblée le masque vénitien que j'avais amené pour garder mon anonymat. Après tout, je ne voulais qu'on n'admire que mon corps, pas qu'on le reconnaisse dans la rue. Un écran retransmettait en direct la prise de vue et je profitais de l'instant pour étudier les positions les plus avantageuses pour moi. Je mémorisais plusieurs attitudes qui mettaient en valeur différentes parties de mon corps : tantôt à califourchon, la poitrine bombée, puis a quatre pattes, la croupe relevée…
Je m'excitais toute seule, à m'admirer dans cet écran. Je tentais d'autres poses plus osées, limite vulgaires, puis me ravisais. J'aimais mon cul et ma chatte, mais les voir en simultané sur écran me gênait en particulier.
Je patientais en me caressant pour me mettre en jambes. J'attendais avec impatience que Victor ait terminé son installation pour passer aux choses sérieuses.
Il termina quelques minutes plus tard et se déshabilla rapidement, jetant ses vêtements au sol. Il bandait déjà dur, sans doute parce que je me branlais devant la caméra sans aucune gêne pendant qu'il effectuait ses réglages.
Alors qu'il eût enfilé son masque, je l'invitais à s'allonger et m'installais à califourchon sur son visage pour l'inciter à me dévorer la chatte. Par la suite, je le chevauchais fougueusement, mais avec tendresse. La baise n'était pas extraordinaire, mais j'avais le plaisir d'admirer ma féminité dans cet écran. Etre à la fois voyeur et exhibitionniste Cette mise en abîme érotique m'excitait au plus haut point. Je jouissais de me voir jouir, et jouissait encore plus fort. J'oubliais tout de ce que j'avais prévu, toutes les poses, les cadrages, les positions. Il n'y avait plus que moi et l'image que le renvoyait cet écran. Une explosion retentit en moi et tout devint noir.
Je me réveillais un peu plus tard, nue sous une couette. Victor finissait de remballer le matériel. J'avais le corps tout engourdi. "Ne t'en fais pas, je m'occupe de tout ranger". Il me raconta les événements qui m'avaient échappés : un orgasme qui ne s'arrêtait pas, une chevauchée épique, une jouissance commune. Il semblait fier de lui. S'il savait que j'avais été responsable de mon propre orgasme…
Je le remerciais et rentrais chez moi, rincée de fatigue. J'avais hâte de découvrir le montage qu'il me proposerait. Avant de dîner avec les parents, je m'installais à l'ordinateur de mon père pour consulter mon blog et répondre à mes messages. La corbeille à papier était pleine de mouchoirs usagés, pourtant il n'était jamais malade. Je feignais d'y voir une masturbation excessive, je préférais ne pas y penser.
Je me connectais à la plateforme, un très populaire site internet hébergeant une multitude de blogs. Je cliquais pour me connecter et m'arrêtai net. Je lus distinctement, à de multiples reprises pour m'assurer de ne pas avoir commis d'erreur, le nom du compte actuellement connecté : "Bienvenue, tu_veux_voir_ma_bite".
Mes yeux s'écarquillèrent devant ses quelques mots. Je regardais tour à tour l'écran, la corbeille de mouchoirs et mon père, ce pervers incestueux qui arrivait tout juste à mes côtés : "Je t'en prie, ne dis rien à ta mère, elle ne le supportait pas".
Je me demande si je n'aurais pas préféré être reconnaissable sur toutes ces photos...
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