Chapitre 4
3/ L’esprit de Noël ? Non, moi j’ai l’esprit Stephen King !
Alexandra se rapproche prudemment du père Noël. Celui-ci tient dans ses bras un gros cadeau blanc, entouré d’un ruban vermillon. Elle hésite à le prendre, mais se sent aimantée par celui-ci. Quel sort a pu bien lui lancer le vieil homme, pour qu'elle réagisse ainsi ? Beaucoup trop tentée par ce mystérieux objet, elle commence à le déballer. Que peut-il bien renfermer ? Un jeu ? Un vêtement ? Un accessoire ? Un énorme sourire se dessine sur le visage du père Noël en constatant son excitation. Le papier brillant se trouve déjà éparpillé sur le tapis, plus que quelques secondes avant de découvrir le contenu.
Cependant, jamais elle n’aurait pu imaginer cela ! Elle propulse le cadeau au sol. L’effroi la saisit. Les frissons la traversent. Elle est tétanisée par la scène horrifique qu’elle vient d’apercevoir.
– C’est… C’est… Pas possible… Perlimpinpin, pleure-t-elle.
Elle n’a pas rêvé. Elle a bien discerné la tête de son lapin, cet être innocent qu’elle chérit, baignant dans son sang au fond du paquet. Ses jambes ne la soutiennent plus. La voilà, au sol, incapable de se mouvoir face à ce sinistre présent. Elle souhaite hurler, appeler à l’aide. Cependant, son souffle reste coupé, comme privée de toute tonalité.
– Ho, ho, ho, rigole le père Noël, un sourire sadique se dessinant à travers sa longue barbe, je pense qu’il y a erreur sur ta liste de cadeaux. Ce n’est pas ce que tu avais commandé ? Dois-je sermonner mes lutins ?
– Pourquoi avez-vous fait ça ? Espèce de monstre ! Salop ! Ordure !
– Ho, ho, ho, tu aurais pu avoir trois autres présents tu sais, petite. Estime-toi heureuse !
Alexandra ne comprend pas ce qu’essaye de lui dire cet usurpateur. Trois autres ? Le père Noël s'approche doucement de la jeune fille. Le dos penché en avant, il balance ses bras de gauche à droite à un rythme lent et effrayant. Une danse macabre, une allure similaire à une créature horrifique. Ses yeux se teignent d’un jaune perçant. Sa tête commence à pivoter à plus de 90°. Son sourire grandit à chaque pas, prenant rapidement plus de la moitié de son visage. Apparaissent, en une fraction de seconde, une armée de dents aiguisées. Un véritable démon. Un monstre tout droit sorti des profondeurs de l’enfer.
– Ne t’en fais pas pour ton petit frère et tes parents. Contrairement à toi, ils possèdent l’esprit de Noël, je n’ai donc aucun intérêt à m’en débarrasser. Ho, ho, ho. Par contre, toi, c’est une autre histoire. Les personnes qui ne croient pas en moi demeurent néfastes pour ma survie, tu comprends. Hors de question, que tu pollues mon existence, avec ta haine pour mon avènement.
Horrifiée par cette vision, Alexandra ne sait plus quoi faire. L’aura méphistophélique du démon blanc et rouge la pétrifie. Elle sent désormais son souffle froid contre sa peau, ses longues canines à quelques centimètres d’elle.
– En tout cas, mes rennes sont chanceux. De la bonne viande fraîche leur fera le plus grand bien. C’est mon Rudolph qui va être content de dévorer tes entrailles. Comme si des carottes allaient les rassasier. Mais avant de les nourrir, vérifions la marchandise ensemble.
Sans qu’elle puisse réagir, l’immense mâchoire s’abat sur la figure de la pauvre Alexandra. Une mort rapide et brutale, sous le timbre des grelots.
Joyeux Noël petite
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