31 octobre 2010

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Nous sommes dimanche et aujourd’hui, c’est halloween. Alexandre est à la maison. Je lui mets du maquillage, il m’en met également. Un couple de vampire, voilà ce à quoi nous devions ressembler. On se croirait presque dans twilight…

Pour faire plaisir à mon frère, ma sœur et mes cousines, on va faire le porte à porte pour le ramassage des bonbons. A chaque porte, j’ai droit à un baiser d’Alexandre, ce qui me vaut les reproches constants de la plus jeune de mes cousines. Mais malgré les plaintes, il continue à m’embrasser comme si elle n’existait pas. Notre amour semble sourd à ses reproches …

Après plus de trois heures à trainer dans les rues, on raccompagne les plus jeunes chez ma grand-mère, puis avec Alexandre, je retourne à la maison. Je le fais monter dans ma chambre avec de la nourriture, comme nous avons pris l’habitude de le faire chaque dimanche maintenant.

Puis, après avoir terminé notre « repas chocolat », il recommence à m’embrasser. Au fur et à mesure, ses baisers se font de plus en plus insistants, et je ne peux faire autrement que de me souvenir d’il y a quelques jours, chez lui, avec Anaïs et sa mère. Et là, nous sommes seuls. Juste lui et moi dans ma petite chambre encombrée sous un bazar monumental.

J’ai peur, qu’est-ce que je dois faire au juste ? Il ne va sans doute plus se contenter de simples baisers maintenant. Même si pour moi, ça m’arrangerait bien qu’il s’en contente. Le désir que j’avais eu n’est plus présent actuellement, il me semble bien loin à présent. Il a laissé place à un sentiment beaucoup moins agréable, qui ressemble à de l’appréhension, voir de la peur.

Mais je ne veux pas le perdre, lui qui me procure cette drogue qu’est l’amour. Alors que dois-je faire. Lui offrir mon corps pour qu’il m’aime, ou ne penser qu’à moi-même, ne rien faire et risquer de le perdre lui et son précieux amour qui me rend si heureuse pour me retrouver toute seule ? La réponse est déjà toute trouvée. Je n’ai pas le choix. Alors au lieu de lui dire non, je laisse ses mains entrer à l’intérieur de mon maillot et je prends sur moi. Et comme s’il me l’avait ordonné, je retire mon T shirt, mon pantalon et mes sous vêtements. Il fait de même, et quand nous sommes tout deux nus, j’ai peur de le regarder car jamais avant je n’ai vu un homme ainsi.

-Comme tu es belle.

Je n’ai plus de voix, je n’ai plus de langue, je n’ai plus rien. Je suis comme dépouillée de tout. Je ne trouve même plus la force de lui rétorquer le contraire.

Je suis gênée car je sais bien à quoi ressemble mon corps. Je sais qu’il n’est pas beau. J’ai un ventre bien rond, une toute petite taille, des marques un peu à droite à gauche, une petite poitrine … Ce n’est pas ce qu’on appelle beau en général. J’ai honte de moi-même.

Avant que le silence n’aie le temps de s’installer, il recommence à m’embrasser de la manière la plus pénétrante et plus violente possible. Sa langue fait des va et vient dans ma bouche. Avant qu’il ne tente quoique ce soit, je lui avoue enfin que c’est ma première fois.

-On immortalise ça dans ce cas ?

Mes yeux lui font signe d’une interrogation. Puis je comprends ce qu’il veut dire quand il sort son portable et qu’il le met en mode vidéo.

-Alors ? Ca te dit ?

Il s’impatiente, ça se voit.

-D’accord, murmurai-je.

Au moins, il ne peut plus dire que je ne lui fais plus plaisir maintenant. J’ai vraiment fait tout ce qu’il m’a demandé aujourd’hui.

Il me prend dans ses bras, et m’allonge doucement. Je ne sais pas quoi faire alors je me laisse faire. J’essais de faire comme si j’en ai envie moi aussi, même si implicitement, ce n’est pas le cas.

Il m’avait assuré auparavant n’avoir jamais couché avec quiconque, n’avoir jamais embrassé personne avant moi, pourtant à ce moment là, je ne peux que douter de sa parole. Ses mains semblent expertes mais comment peuvent-elles l’être s’il n’a jamais eu d’autres copines avant moi ? Il semble si doué que je doute de son innocence passé …

Je ne dis rien, je ne bouge pas, jusqu’à ce que je sente quelque chose dans l’entrejambe. Puis je le sens s’approcher petit à petit.

Et voilà, je le sens entrer en moi. Il me pénètre. Quelle affreuse douleur ! Je sens comme un bâton essayer de passer une barrière infranchissable, celle de ma virginité. Il sait qu’il ne peut pas, il le sent bien. Pourtant il continue encore et encore. Il force la porte même s’il n’a pas la clé pour passer. Il force, encore et encore. J’ai mal, je n’arrive pas à ne pas souffrir. Pourquoi ça fait mal comme ça ? Et d’un seul coup, la douleur atteint son paroxysme. La porte s’est ouverte toute seule, comme s’il l’avait enfoncé. Le sang s’écoule sur mes draps, sang symbole de ma souffrance. Je lui ai offert ma virginité, je n’en reviens pas de ce que j’ai fais. Et dire que je n’ai vécu mon premier baiser il n’y a seulement que quelques semaines ! J’ai imaginé ça de toutes les manières possibles, mais en aucun cas de cette façon là. J’ai imaginé ça d’une manière beaucoup plus douce, en sentant uniquement son amour. Mais je n’ai senti que la douleur m’envahir, en ne voyant même pas si ces yeux me disaient « je t’aime ».

Je reprends mes esprits en ne comprenant toujours ce que j’ai fais. De toute manière, cela fait un mois maintenant que je ne comprends plus ma façon d’agir.

J’entends la vidéo de son portable se mettre en route. Je m’entends crier. Il remarque :

-T’as dut apprécié, vu comment t’es bruyante, sourit-il.

Mais je n’ai pas le souvenir d’avoir crié, ni jouis. Je me rappelle juste cette affreuse douleur qui n’a pas encore disparue.

-Bon ma mère est devant chez toi. Je dois y aller. A demain au lycée !

Je l’entends descendre, remettre ses chaussures, son blouson, ouvrir la porte et partir. Je suis toujours nue et je baigne dans mon propre sang. Ma chambre ressemble vraiment à la décoration d’une maison de film d’horreur.

Je suis seule. Je pleure. J’ai fait une bêtise, je n’aurais pas dut mais je l’ai fais quand même. Et je termine cette soirée en larmes. Hélas, je ne sais pas encore que ce n’est que le début d’une immense vague de tristesse.

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