Un weekend inoubliable : la journée de Samedi…
‘Merci pour la surprise, bosse bien et à samedi. Viens quand tu veux. Ne vais pas en cours. Me manque énormément. T’adore mon Etoile. Bisous.’
Je file me coucher en repensant à ce magnifique après-midi, la surprise de la voir débarquer, le plaisir de jouer pour elle, nos câlins, nos baisers, sa beauté sombre, et le sourire qui l’a pas quitté.
La nuit n’a duré que quelques secondes, la sonnerie du réveil me fait sursauter, j’attrape mon portable.
‘M’a fait du bien de te voir, bossé deux heures sur le morceau. Arriverai tôt samedi matin, mon père pas là de toute façon. Me manque aussi. Je t’aime…’
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, sa dernière phrase fait l’effet d’une bombe. Si vite, trop vite, moi aussi je ressens plus qu’une simple amitié pour elle, je suis bien dans ses bras, on s’entend bien, on a les mêmes passions… Elle me manque même quand elle est là… En fait je l’aime, moi aussi, mais j’ai du mal à comprendre ce qui nous arrive…
Les deux jours passent à une allure folle, contrairement à ce que je pensais, les cours défilent à toute vitesse, les heures avec Mélodie pareil, et les repas avec mes parents se déroulent sans aucun souci, pas d’engueulades, au contraire, nous en venons même à discuter calmement…
Mes parents ont rapidement compris que quelque chose se passait et je n’ai pas hésité longtemps à leur en parler, histoire de pas les inquiéter sur mon soudain changement d’humeur.
Le samedi arrive, et c’est heureux comme un gosse que je saute du lit, avec le sourire.
Ma mère avait accepté que je n’aille pas en cours ce matin, et je n’avais pas hésité à les mettre rapidement dehors…
Une fois tranquille je m’attèle à faire place nette dans la maison, histoire de m’occuper quelques heures avant son arrivée. Une douche, et je file en cuisine pour préparer le repas de midi, un bon plat de lasagnes.
Dix heures et quart, on sonne à la porte, je me précipite et retrouve ma tornade, long baiser de retrouvailles, après deux jours de séparation. Je la serre contre moi, son corps menu se perdant dans mes bras, elle est trempée, une mèche de cheveux plaquée sur son visage, pas de maquillage pour une fois, naturelle.
« -Bonjour ma belle.
-Bonjour mon amour.
-Pardon ?
-Mon amour.
-Heu, calme-toi… T’as pas l’impression d’aller un peu vite ?
-Non… »
Ce mot est prononcé avec une telle franchise dans le regard, une telle volonté dans la voix et un si joli sourire qu’il ne me laisse aucun doute. Mais je la sens légèrement vexée par ma réaction, je lui expose donc mon point de vue: oui je l’apprécie énormément, oui je suis heureux depuis qu’elle est entrée dans ma vie, oui elle m’a manqué depuis deux jours, mais est-ce que je l’aime ? J’en sais rien… Je sais qu’elle me comprend, et c’est pour ça que… Que … Que je l’aime…
Oui, mais j’ai du mal à assumer pour l’instant.
Je la débarrasse de ses affaires, et place aux choses sérieuses, direction ma chambre, je fouille dans mes placards, récupère un jeu de cordes, et m’attèle à remettre sa guitare en état. C’est clair que les cordes avaient besoin d’être changées, un petit coup d’accordeur et je la lui rends pour commencer les répétitions. Je la laisse jouer le morceau écrit pour elle, je l’accompagne simplement à la voix, elle joue sans tablatures, connaissant les accords par cœur, et surtout sans fausses notes. Je la félicite d’un baiser langoureux à la fin du morceau, je suis scié par sa facilité à apprendre.
J’attrape mon instrument, et nous jouons ensemble, tous les quatre, changeant de rôles, un à la mélodie, l’autre en accompagnement et vice versa.
Puis on enchaine, sur des morceaux qu’elle connait, mixant mélodies et improvisations. Elle joue divinement bien, je suis sur un nuage, en dehors de mon prof, c’est la seule à m’accompagner à la guitare.
‘En fait je ne pense plus à rien qu’à la musique, l’écouter est un bonheur, l’entendre chanter, un enchantement. Je suis fou d’elle, nos ressemblances sont étonnantes, nos points communs en font la fille idéale pour moi, nous nous comprenons à demi-mots, un regard suffit pour échanger nos pensées, nos sentiments. ‘
La sonnette retentit une nouvelle fois, nos invités arrivent, nous quittons donc nos guitares, un baiser rapide, et je file les accueillir. Elle me talonne, j’ouvre la porte, embrasse Sarah, Jérôme, et les invite à s’installer pour prendre un apéritif.
Tournée de bière pour tout le monde, on discute de tout et de rien, j’évite le sujet de notre relation, pas encore prêt à en parler. A table même topo…
Après-midi pluvieux, digne d’un mois de novembre, dommage, j’aurais aimé lui faire découvrir mes endroits préférés, au final, partie de belote avec les deux autres, pas que ça me réjouisse vraiment, mais bon…
Au final ils nous quittent ver 17h, et nous nous retrouvons tous les deux.
« -Enfin seuls !
-C’est clair, ils commençaient à me saouler un peu les deux tourtereaux…
-Bon c’est mort pour balader, on se matte un film ?
-Ouais, t’as quoi à regarder ?
-Le Projet Blair Witch ?
-C’est parti… »
Je déplie le canapé histoire d’être à l’aise, mets la cassette dans le magnétoscope, et nous nous installons devant le film.
Un de mes films préférés, l’histoire est vraiment prenante, les images caméras à l’épaule me font vraiment vivre l’histoire de l’intérieur.
Elle vient immédiatement se blottir contre moi, j’attrape une couverture, histoire de pas se geler, sa tête se pose sur mon torse, les mains sous sa joue droite, mon bras entoure ses épaules.
Et nous regardons le début du film…
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