Deux mois de bonheur…
Pendant les deux mois qui ont suivi, à chaque week-end son lot de baisers, de câlins, quelques nuits plus ou moins torrides, à chaque week-end ses séparations douloureuses, mais aussi ses moments inoubliables, ses fous rires, ses joies. Le bonheur d’être deux, d’être nous-même, d’apprendre à nous connaitre, de partager ensemble tant de bons moments, de nous découvrir un peu plus à chaque instant.
Les heures passées à jouer de la guitare ensemble l’amènent à progresser rapidement et nos bœufs sont de véritables moments de complicité, elle arrive même à improviser sur certains morceaux, laissant aller ses doigts comme elle le sent. Nous en sommes même à composer notre premier morceau en duo, après les compositions personnelles.
Le début des vacances de Noël fut réellement féérique, mes parents étaient partis dans la famille, moi pour des raisons personnelles, je préférais rester à la maison, et les rejoindrai pour le réveillon, elle s’installa donc pour quatre jours chez moi.
La neige est tombée tôt cette année-là, une aubaine pour nous, premières batailles de neige avec les potes, promenades en amoureux dans la forêt.
La neige a toujours eu un effet apaisant sur moi, tout semble figé, paisible, calme. Le silence règne sous le manteau blanc, les sons sont étouffés, les gens restent chez eux, les enfants s’en donnent à cœur joie.
Les paysages enneigés ont quelque chose de romantique, et nous passons des heures dehors à nous promener, à discuter, à composer et à jouer de la guitare. Pas facile de jouer dans le froid, mais on s’en fout, les joues rougies par le froid, la goutte au nez, mais contents d’être tous les deux, insouciants, détachés du reste du monde et de ce qui pourrait s’y passer, vivant au jour le jour. Jamais nous n’aurions pu imaginer que quelque chose pourrait nous arriver.
La veille de Noël sa mère me dépose à la gare pour prendre le train et rejoindre mes parents, nous nous donnons rendez-vous pour le réveillon du nouvel an, que nous passerons avec des amis.
Je l’embrasse tendrement, une dernière fois avant de monter dans le train, n’imaginant pas que ce serait notre dernier baiser, enfin presque…
Arrivé dans la famille, elle me manque toujours autant, mais la présence de personnes qui me sont chères m’aide à faire abstraction. Les repas sont délicieux, le réveillon se termine tard, et le lendemain, le chemin du retour passe à toute vitesse, perdu dans mes rêves de retrouvailles avec Cécilia.
Je me suis repassé tous nos moments de bonheur à deux depuis le début et cette soirée merveilleuse où je l’ai rencontrée, notre premier baiser, notre première fois, notre première « dispute » si on peut dire, sachant que je n’ai jamais pu lui en vouloir pour quelque raison que ce soit, notre première réconciliation. Tous ces moments qui font qu’une relation entre deux personnes est si belle, si agréable.
Arrivé chez moi, j’ai rapidement déballé mes affaires et préparé un sac avec le nécessaire pour passer une semaine avec elle chez son père absent une fois de plus, attrapé ma guitare.
Je file rapidement prendre le bus qui doit me conduire auprès de ma belle. Un coup de fil en passant pour lui dire que j’arrivais, et je monte dans le bus.
Il fait froid aujourd’hui et je m’installe tranquillement contre la vitre, quittant mes chaussures et ramenant mes genoux contre ma poitrine, musique sur les oreilles, essayant de me réchauffer un peu.
J’ai son cadeau dans la poche, une jolie chaine en argent et son médaillon guitare, le même que celui que je porte depuis tant d’années, je sombre dans le sommeil, épuisé par ce réveillon et l’aller-retour en pensant à ELLE.
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