Notre premier Noël en famille est un vrai moment de bonheur, nous sommes tous réunis pour le réveillon chez mes beaux-parents, seuls manquent mon frère et Thaïs, retenus à Aix pour le boulot. Nous sourions en regardant Alicia, prendre soin de sa cousine avec douceur, comme une petite chose fragile, lui proposer ses jouets, partager les repas imaginaires qu’elle lui prépare, lui raconter des histoires qu’elle invente au fur et à mesure, souvent dans sa langue natale, quelques fois dans la nôtre, encouragée par les sourires et les rires de Cécilia. L'ouverture des cadeaux est quelque peu chaotique, notre princesse ayant une attirance toute particulière pour les emballages plutôt que pour ce qu’ils contiennent.

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Avec le retour du printemps, est venu le moment de la séparation entre les deux femmes de ma vie, petit à petit, Cilia a pris ses marques chez sa nounou, jusqu’à y passer ses journées. Non sans mal je dois l’avouer, pour sa maman, qui se sent coupable chaque matin de la déposer chez une voisine et qui fond en larmes à chaque séparation avec l’impression d'abandonner sa fille.

De mon côté, cette attitude me fait sourire, j’ai connu ces moments difficiles quelques mois auparavant, lorsque j’ai dû reprendre le boulot, et subir quelques moqueries, mais j’essaie de dédramatiser la situation chaque matin en partant, pour rendre ce moment plus simple à vivre pour Charlène.

Chaque soir, c’est à mon tour de récupérer la puce chez la nounou, puis nous prenons la direction du centre, faire un petit coucou à Patrick, au personnel, et attendre que Charlène ait terminé sa journée. Leurs sourires, lorsqu’elles se retrouvent, font tellement plaisir à voir, que j’ai décidé de faire de cette habitude occasionnelle un rituel.

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Après quelques investissements, notamment l’achat d’une remorque équipée d’un hamac, la princesse nous accompagne aussi lors de nos virées en vélo, confortablement installée à l'abri du soleil et des intempéries, admirant le paysage, ou profitant du léger ballan pour faire une petite sieste salvatrice. Nous en profitons pour avaler les kilomètres, ensemble, profiter de pic-nics ici et là au bord de l’eau.

La remorque nous permettrait aussi cet hiver de pouvoir l’emmener en balade lors de nos sorties en ski de fond, il m’avait suffit de quelques heures de libres au boulot, et d’un peu d’aide des collègues, pour fabriquer un kit permettant d’adapter une paire de ski à la place des roues en quelques minutes.

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L’arrivée du mois de mai rime aussi avec anniversaire, et pour la première fois cette année deux pour le prix d’un, mais pas de grande fête, même si l’envie ne nous manque pas, nous préférons partager cette journée si particulière en famille, élargie, certes, mais en comité restreint. Nous profitons du long weekend de l’Ascension, pour réunir parents, frères, et quelques amis autour d’un grand barbecue à l’ombre de notre terrasse. Dire que Cécilia a été gâtée est un doux euphémisme, et désormais un magnifique portique en bois, avec balançoires et toboggan a pris place dans le jardin, à côté d’une superbe roulotte en bois multicolore sous l’immense tilleul, seul rescapé de la construction de la maison..

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Les premiers pas arrivent peu de temps après, tandis que nous profitons de notre balade annuelle au pied des cascades, tous les trois heureux de retrouver ou découvrir cette vallée apaisante, parenthèse de verdure si dépaysante malgré les visites régulières. Après un départ à la fraîche, en milieu de matinée, et plus de temps passé à photographier Cécilia dans les décors magnifiques que nous offre la nature, qu’à marcher, nous atteignons enfin le petit hameau si charmant et son restaurant si accueillant.

- Ah ben alors!!! Si j’m’attendais à çà!!!

- Et oui, on est un de plus maintenant…

- Je me demandais pourquoi j’vous avais pas vu l’an dernier, mais j’ai ma réponse.

- On vous présente Cécilia, notre petite rayon de soleil depuis un peu plus d’un an.

- Qu’est ce qu’elle est mignonne c’te petite, souriante et gracieuse aussi. Mon dieu, ça m’rajeunit pas tout ça… Bon on fait comme d’habitude, une grande salade chacun et je vous offre l’apéritif. Pour la petite, vous avez besoin de chauffer quelque chose?

- Oui tenez, merci.

- Allez je m’occupe de tout ça…

Après un succulent repas, comme à chaque fois, et quelques minutes à discuter avec la patronne du resto, nous avons retrouvé notre pré et notre arbre pour quelques minutes de sieste bien méritée, Cécilia coincée entre nous deux sur la couverture. Pour le retour, nous choisissons l’itinéraire direct, par le parking, et son petit snack où je laisse les filles quelques minutes pour aller récupérer la voiture au point de départ de ce matin. C’est à mon retour, tandis qu’elles se sont rapprochées du torrent sur un petit carré d’herbe, pour regarder l’eau couler et y jeter quelques cailloux, que nous voyons Cécilia échapper à l’attention de sa mère en m'apercevant pour se lancer à ma rencontre enchaînant une dizaine de pas hésitants, avant de finir sur les fesses, dans un éclat de rire. Nos regards se sont croisés, mêlés de fierté, de joie et d’un peu d’inquiétude, et dans un sourire nous l’avons félicité d'une seule voix.

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Cet été là, après la randonnée en montagne, Cécilia découvre les baignades à la mer, où nous avons retrouvé mes parents pour quelques jours de camping, près de la Ciotat. Ils nous ont réservé un emplacement pour notre tente, à côté du leur, et aménagé un peu de place dans leur caravane pour loger leur petite fille. Je dois avouer que j’ai surtout fait le voyage pour eux, n’étant pas un grand fan du bord de mer, mais j’y trouve aussi mon compte équipé d’un masque, d’un tuba et de palmes, je découvre de mon côté le snorkeling, et je passe plusieurs heures à observer les fonds marins, tandis que le reste de la famille se relaie pour s'occuper de Cécilia qui batifole dans les vaguelettes de la Méditerranée. J'en profite aussi pour l’observer, de plus ou moins loin, et voir à quel point elle ressemble à sa maman, ses cheveux châtains, ondulés, prennent de plus en plus de reflets roux, ses jolis yeux ont gardé leur éclat d’émeraude, sa peau claire comme du lait que nous devons absolument protéger du soleil.

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Nous profitons également de la proximité de Caro et Patrick pour leur confier leur petite fille le temps d’un weekend et de quelques soirées pour profiter de moments à deux, ou avec les copains, et reprendre le chemin des montagnes pour passer une nuit à la belle étoile, découvrir un nouveau lac, et se retrouver nus, enlacés, pour une étreinte passionnée sous la voûte céleste, au clair de lune. Le lever du soleil nous laisse une nouvelle fois les yeux brillants d’émotion devant la beauté des paysages environnants qui se dévoilent à nos yeux, nous regrettons quelques instants que notre fille n’ai pas pu nous accompagner, et nous promettons de l’y emmener dès que son âge le permettra.