Retour en Italie…
Après ces aventures cyclistes en Provence, qui me laissent tout de même avec de bonnes courbatures les jours suivants, direction l’Italie pour retrouver Alicia, Max et Elena quelques jours. Voilà quelques années que nous n’avions pas fait le déplacement, et je suis heureux de revenir ici. Une matinée de route, et un saut rapide à la maison pour quelques ajustements de bagages, puis nous débarquons peu après midi à Villanova, retrouvant le calme et la tranquillité de ce petit coin de campagne. Je suis pressé de faire découvrir Turin, Asti et leurs environs à Cilia, et surtout de la voir jouer et passer du temps avec sa cousine. Alicia à encore bien grandi depuis leur dernière visite et laisse entrevoir les premiers signes de l'adolescence, elle est plus posée, plus calme, et manie désormais avec brio le Français et l’Italien sans aucune difficulté et sans aucune trace d’un accent quelconque.
Après un bon repas et une bonne sieste, Max et Elena nous emmenent faire un petit tour au village pour se dégourdir les pattes et nous nous offrons un plongeon dans la piscine pour finir cette première journée.
Le lendemain, nouvelle journée de relâche pour moi, j’aide un peu mon beau-frère à bricoler sur sa nouvelle restauration, tandis que nos compagnes s'occupent de nos filles et font du tri dans les affaires d’Alicia, qu’Elena souhaitait nous donner. Max a une nouvelle fois déniché un bijou, enfin, un futur bijou, parce que pour le moment ça ressemble plutôt à une épave de Golf GTI, mais je dois avouer que je suis vraiment fan. Nous nous occupons de finir le démontage des éléments de carrosserie et de commencer leur nettoyage, en vue de la rénovation et du remontage de l'extérieur de la voiture.
- Ce bébé qui arrive, tu appréhendes un peu?
- Pas vraiment, avec Cilia, on est déjà comblés, elle est si facile à vivre, que je pense que ça se passera bien. Puis c’est tellement inattendu…
- C’est vraiment un miracle, et j’espère sincèrement que ce sera un p’tit bonhomme, histoire que mon père ait au moin un petit fils, pour partager avec lui ce qu’il a pas pu partager avec moi.
- Merci, je le souhaite aussi, histoire d’équilibrer la balance à la maison. T’as l’air de t’en vouloir pour ce qui s’est passé avec ta famille, tu regrettes?
- Bien sûr, maintenant je regrette, même si j’ai bien profité pendant ces années. Mais ce qui me fait le plus de peine, c’est de pas avoir été là pour ma soeur, de pas avoir pu la protéger, la voir grandir et devenir la belle femme que tu connais. Tu sais Louis, je suis vraiment heureux que ma soeur soit tombée sur un mec comme toi, ça me rassure.
- Tu me l’as déjà dit… Mais j’apprécie…
- C’est encore plus vrai maintenant que je te connais bien, ça me fait du bien que vous veniez passer quelques jours ici, de voir Cilia régulièrement, mes parents aussi, et c’est grâce à toi. Puis t’as su saisir ta chance quand t’as rencontré Charlène et mes parents, je suis heureux pour toi que tu sois tombé dans ma famille.
- Je suis heureux aussi, tes parents sont adorables, et vous trois tellement attachants. J’adore venir ici, passer du temps avec Lili, avec toi, ça me fait du bien…
J’apprécie cette bienveillance, cette proximité qui s’installe entre nous au grès des visites, depuis mon emménagement avec Charlène, en dehors de Gianni, avec qui je m’entends bien, Pierre, Luc et Martin qu’on croise régulièrement, je n’ai pas vraiment de potes avec qui je peux passer du temps et ma vie sociale se résume exclusivement à mes collègues de boulot, surtout Emma, et Sabrina.
Emma a pris beaucoup d’importance dans ma vie, dans notre vie, d’une part parce que nous passons beaucoup de temps ensemble au boulot et d’autre part, surtout, depuis l’officialisation de sa relation avec Sab. Cha m’avait annoncé il y a longtemps que Sab était attirée par les filles, même si elle cachait bien son jeu, et Emma sans me l’avoir clairement dit, avait eu la présence d’esprit d’y faire quelques allusions dès notre rencontre, et je dois dire que ces deux là formaient un couple vraiment original et attachant.
Revenons un peu à ces vacances qui se déroulent parfaitement, d’autant plus que Max nous avait concocté deux jolies sorties en vélo, sur des itinéraires plutôt vallonnés entrecoupés de parties très roulantes. Un programme idéal pour m’aider à récupérer après cette terrible journée au Mont Ventoux. J’ai vraiment besoin, après les deux journées de repos, de tourner les jambes, sans trop forcer, pour récupérer, retrouver des sensations. Je dois dire que pour la première sortiee, je suis heureux de retrouver un tracé assez roulant au milieu des champs, une cinquantaine de kilomètres de plat, où je dois me retenir pour ne pas semer mon compagnon. Pour la seconde deux jours plus tard, un tracé beaucoup plus long et vallonné avec un passage dans Asti, très peu de plat, pas de grosses ascensions non plus mais tout de même plus de mille mètres de dénivelé.
Entre ces deux jours de pédalage, nous effectuons une nouvelle visite à Turin pour partir à la découverte du musée de l’automobile, une journée complète à flâner entre les premier modèles de voitures sorties des usines, les voitures de série, les voitures de sport et de compétition, les concept cars, et des kilomètres d’informations à lire. Je suis sur un nuage toute la journée, émerveillé par tous ces modèles à découvrir, et les explications de Max qui connait le sujet par cœur, je sors de ce musée des étoiles et des rêves plein les yeux.
Pour notre dernier jour en leur compagnie, une nouvelle session de farniente au bord de la piscine, un bon barbecue et quelques verres de vin pétillant, partagés avec leurs amis, nous suffisent à passer une excellente journée avant de retrouver notre nid douillet pour une dernière semaine de vacances plus reposante.
- Ça va chéri?
- Bof… Pas envie de repartir…
- Je te comprends, moi c’est pareil, on est tellement bien ici… Chez nous aussi, tu me diras, mais…
- C’est pas pareil… Sinon toi, tu te sens comment?
- Reposée. Une semaine à me faire chouchouter par ma belle soeur, les filles qui sont adorables, Lili qui s’occupe de Cilia… Elles sont si mignonnes toutes les deux.
- C’est vrai qu’on les a pas entendues cette semaine. C’est fou comme Lili a grandi encore, elle a mûri.
- Et ta fille est sous le charme…
- Elles sont où d’ailleurs?
- Avec Elena, en train de coucher Cilia pour une petite sieste.
- Je crois que je vais me trouver un transat à l'ombre et faire comme elle. Je suis claqué…
L’après midi s'étire jusque tard dans la nuit, et je m'essaie à quelques parties de Scopa, un jeu de carte typiquement Italien, avec peu de réussite mais nous occasionnant quelques belles parties de rire.
Après une courte nuit, nous prenons la route de bonne heure afin d’arriver chez Caro et Patrick pour le repas du midi, le départ est compliqué, et nous sommes à deux doigts de repartir avec Lili, mais Charlène sait trouver les mots pour la consoler, lui promettant même un séjour à la maison dès les prochaines vacances, ce qui a pour effet de stopper immédiatement les pleurs et de provoquer une vague d’impatience.
- Sei sicuro di te? Sarai in grado di gestire nelle tue condizioni?
- Non preoccuparti, Elena, se necessario Lou si prenderà qualche giorno di riposo.
- Grazie mille, È molto gentile da tua parte .
- È un piacere. Ma dovrai essere saggio cara mia.
- Sì. Sarò saggio come immagine.
- Lo spero. A presto principessa…
Sur le retour, nous discutons de cette grande décision, et j’avoue etre heureux d’accueillir notre nièce pour quelques jours, sachant qu’en cas de problème, Caro se fera une joie de garder ses petites filles quelques heures.
- Alors ces vacances?
- Génial!!! Mais vraiment fatiguantes…
- Ma chérie, tu sais que tu…
- Dois me reposer!!! Oui P’pa, je sais, et c’est pour ça qu’on en a profité maintenant, pendant que c’est encore possible pour moi, à partir de demain, c’est repos jusqu’à l’accouchement, plus de sport, plus de risques, que le boulot et basta cosi… Je te promets…
- Lou, jé compte sour toi pour la sourveiller. Se non ascoltati, tou mé téléphone.
- Pas de soucis Caro, et je demanderai à Cilia de la surveiller aussi…
- Et puis aux prochaines vacances, on aura Lili avec nous pour quelques jours, elle s’occupera de moi aussi…
- Ah bon? on était pas au courant…
- Nous non plus jusqu’à ce matin, mais elle m’a fait tellement de peine quand on est partis, que pour la consoler, j’ai dû trouver une idée… Elle est grande maintenant, et avec nous, c’est un amour.
- Che buona idea…
Le reste de la dernière semaine de nos vacances, nous avons alterné entre ne rien faire, nous reposer et prendre le temps de vivre avec quelques promenades au bord de l’eau, nous nous penchons aussi sur la venue du bébé, listant ce que nous avions gardé de Cilia et que nous pouvons réutiliser, mettant de côté tout ce qui est un peu trop genré pour le moment.
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