Chroniques épiques 2
Un matin funeste, le héros des Régions Carrelées et du Domaine Tapissier se rendit à l'un des autels où reposait l'une de ses idoles les plus serviables et réactives. Il excécuta la danse rituelle, l'implorant de lui premettre de gagner du temps contre ses multiples ennemis.
Suivant les édits sacrés, il offrit en sacrifice à la déité vorace une entité chimique complexe, qui tenta de s'évader. Impitoyable, L. B. K l'enferma dans la boîte sacrifcielle, et acheva le rituel en mettant à disposition de la terrible divinité des Ampères et des Litres, parmi lesquels son allié pourrait se servir sans vergogne. Consciencieux, le héros lui offrit un supplément généreux de sel.
La période sacrée de soixante minutes s'écoula, et l'autel rappela à lui l'élu, à qui il incombait la lourde tâche d'entretenir le loft, et de le préserver de la Souillure sous toutes ses formes. Lorsque la porte sainte s'ouvrit, L. B. K sentit le mécontentement de l'idole. Malgré les divers sacrfices excécutés de bonne foi, et le respect scrupuleux de l'édit sacré de la Sainte Notice, l'idole s'était contentée de promener l'Ennemi, plutôt que de l'éradiquer.
Horrifié, le sauveur du loft sortit les objets impurs qu'il avait laissé aux bons soins de l'idole, et ausculta l'autel. À première vue, le héros ne remarqua rien qui puisse expliquer cet abandon. Nerveux, il déplaça l'autel afin d'en contempler l'arrière, et de s'assurer qu'aucun sabotage n'ai eu lieu. Après une danse tribale immémorielle lui permettant de communiquer ce que lui inspirait cet abandon divin, il lança un appel désespéré à un être certes inférieur, mais qui détenait peut-être des informations en mesure de l'éclairer sur les causes de ce caprice divin. La réponse fut sans appel et irrévocable :
- C'est mort.
Cette sentance ébranla L. B. K. La perte de son allié annonçait de rudes journées, et beaucoup de temps dédié à sa propre santé mentale allait être rongé par le combat qu'avait vaillament mené la déité pour lui ces dernières années. Il observa le monticule souillé dont il devrait s'occuper lui-même, et la carcasse désertée de toute présence divine. Quelle injustice. Quelle indignité.
Dévasté, il se vengea sur Switch et répandit la mort et la désolation chez ses adversaires. Abreuvé du sang de ses ennemis de pixel, il sut quelle marche suivre pour la suite. Tout d'abord, il devait préparer la levée du corps et une litanie funèbre de circonstance. Ceci réglé, il mena sa croisade contre la saleté, seul contre la multitude qui s'entassait impitoyablement dans l'une des pièces les plus sacrées de son loft.
Plusieurs jours durant, le cadavre de son ancien allié à côté qui le narguait, ceint de sa Robe de Chambre Bénite, armé d'eau et du produit chassant la souillure, secondé de l'indéfectible Eponge et du Chiffon Saint, L. B. K réussit à changer le monticule infâme qui menaçait son logis en nouveaux soutiens nécessaires à sa survie.
Au bout d'un certain temps, il devint évident qu'il devait se débarrasser de l'autel inutile. Avec le respect dû à un tel objet, L. B. K banda ses muscles, souleva le poids mort et le chargea dans sa seconde habitation roulante. Parvenu au cimetière des autels aux idoles traîtresses, il ouvrit la porte côté passager, déboucla la ceinture de l'objet et le largua parmi son nouveau peuple. Il put alors entonner la litanie préparée pour l'évènement :
Putain d'enculé d'sa mère
Même plus un Darty d'ouvert
Connerie de lav'-vaisselle
Bon, j'vais m'mettre à la dentelle
Il paraît que ça détend
Ça m'occupera un temps.
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