Guerre animale
Un petit vent d'été sous un soleil radieux,
Caressait sa crinière et soulevait sa queue,
Elle buvait au lac une eau d'un si pur bleu,
Qu'il s'associait sans mal à celui de ses yeux.
Lui, un Chincoteague, elle un Mustang pur sang,
Deux chevaux différents et si proches pourtant,
Qui passaient leurs journées à galoper au vent,
Et leurs soirs allongés, leurs corps s'entrelaçant.
Un beau jour arrivèrent, en tenue d’apparat,
De grands hommes en bleu, leurs fusils sous le bras,
D'autres encore en face, la peau rouge incarnat,
Tenaient leur arc bandé, sur leurs dos leurs carquois.
Un bruit sourd déchira le silence glacial,
Un cheval se rua, à l'allure impériale,
Suivi d'autres encore, en masse liliale,
Recouvrirent les lieux en position moniale.
Les deux chevaux, non loin, à la vue du carnage,
S'enfuirent vers le sud, vers les plaines sauvages,
Mais quelques mètres après, sur les verts pâturages,
Le mustang s'effondra dans l'ombre d'un nuage.
L'autre s'arrêta net, scruta sa bien-aimée,
Elle était immobile, ayant été touchée,
Vers elle il s'avança, fit un dernier baiser,
Et puis désespéré, fonça dans la mêlée.
Le combat fut violent, il fut vite blessé,
Il retourna en sang près de sa dulcinée,
S'allongea lourdement, vit le ciel bleu dragée
La couleur de la paix, de la sérénité.
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