Captif

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Quatre ans après le Traité de Coruscant, les affaires des Hutts durant la guerre froide entre l'Empire Sith et la République Galactique étaient florissantes puisque dans cette impitoyable galaxie comme dans une certaine autre, le malheur des vaincus comme le bonheur des vainqueurs profitent à un tiers. Nul besoin de préciser que ce tiers tirait lourdement profit des deux autres grands partis galactique.

Nal Hutta abritait le palais de Chudjeg, un Hutt réputé pour sa cruauté et son engouement pour la souffrance d'autrui. Sous une pluie battante rendant la planète plus poisseuse qu'elle ne l'était encore, un chariot tiré par deux Evoccis pataugeant dans la boue approche péniblement de l'arrière de l'immense bâtisse sous l'œil patibulaire de deux gardes Weequays.

- Pressez vous un peu, espèce de bons à rien ! Braille un homme les accompagnant en faisant claquer un fouet en l'air pour les motiver.

Passé un tunnel, ils s'engouffrèrent dans des geôles lugubres aux ombres dansant sous la lumière tamisée et longèrent des dizaines de cages de duracier formant un couloir métallique pour gagner une salle où était grossièrement aménagé une cuisine crasseuse.

Les Evoccis laissés au déchargement des victuailles, le contre maître s'était arrêté devant une cellule où se trouvait un Rattataki suspendu par les poignets à une armature au centre, laissant assez de distance entre lui et le mur du fond pour l'élan d'un fouet ayant déjà lacéré son dos à de nombreuses reprise.

- Tu fais moins l'fier, hein, l'tueur ? Railla l'esclavagiste en tapant plusieurs fois avec le manque de son fouet contre les barreaux de la cellule. Prêt à vivre tes dernières heures ?

Le souffle pénible, du sang séché parsemant son corps tout entier dont seul le stricte minimum était couvert d'un pagne en tissu grossier, l'adolescent, car c'en était un malgré sa stature, ouvrit des yeux aux iris presque translucides plombés par l'épuisement.

- Il... il a dit... pleine capacité... vous ne deviez pas..., essaya - t - il d'articuler tant bien que mal.

- Ouai, c'est vrai qu'il a dit ça l'patron mais c'était avant qu'tu t'imagines pouvoir m'insulter impunément, p'ti fils de Chutta (p*te). Mais t'en fais pas, si le spectacle le déçoit, il se consolera dans les bras d'ta sœur.

Le contre maître lâcha un rire sinistre, ses bras passés à travers les barreaux tandis qu'il se délectait de l'impuissance du Rattataki.

- Ah ouai ? Sourit le prisonnier en réponse. En cas d'victoire... j'y demanderai ceux d'ta mère... histoire de rattraper l'erreur de ta naissance avec un p'ti frère...

Et tandis qu'il peinait à rire, l'esclavagiste pénétra la cellule et lui asséna un violent coup de poing dans l'estomac. Le rire du Rattataki s'étouffant dans une toux grasse qui finit par le faire cracher sur le sol.

- Félicitations, petite veatiuena (sa**pe), tu viens d'perdre ton dernier repas, lui soufflant doucereusement ces mots.

- Kark uba mo (vas te faire fo***re)..., lui répondit le Rattataki avec haine.

- C'est c'qu'on verra ! Lui rétorqua son tortionnaire en quittant la cellule.

Les minutes semblèrent des heures tandis que l'odeur délicieuse de la bouillie pourtant infâme préparée en cuisine fut portée jusqu'aux narines du captif. Il se sentit saliver et dû lutter contre la faim tenaillant son ventre, s'agitant et tirant sur ses chaines dans un premier temps en vain avant de se laisser mollement retomber, résigné.

- Rahna..., souffla - t - il en soupirant le prénom de sa sœur. J'te d'mande pardon... j'ai pas été à la hauteur...

Et tandis qu'il fermait les yeux en se laissant doucement aller au désespoir, une voix douce et féminine s'éleva.

- Bien sur que si, tu l'as été. Tu l'as toujours été, grand frère.

Se redressant soudainement, il posa un regard effaré sur une vision à laquelle il ne cru pas de prime abord. Clignant plusieurs fois des yeux, il agita ses chaines comme s'il espérait qu'elles se brisent pour pouvoir la rejoindre.

- Rahna, c'est toi ?! Tu vas bien ?? Ils t'ont rien fait ?? L'interrogea - t - il successivement, son cœur s'emballant.

- Non, rassures toi je..., elle baissa les yeux sur le sol et croisa les bras,... ils ne m'ont rien fait... pour le moment.

- Rahna, dis pas ça ! Lui souffla - t - il avec le peu de force dont il disposait, la sentant se raviver quelque peu. Je vais gagner, d'accord ? Je lui demanderai ta liberté !

- Oh Zarov, par pitié arrêtes ! Lui ordonna - t - elle d'une voix tremblante, les yeux gorgés de larmes. Tu sais très bien la seule vie qui nous attend maintenant ! Ces histoires de faveurs, c'est que du vent !

- Non, non, non, Rahna, non ! Crois moi, j'y arriverai, garde espoir

- L'espoir c'est la pire chose qu'un esclave puisse avoir, Zarov ! Finit - elle par crier de chagrin, des larmes s'échappant de ses yeux pour perler sur ses joues. On paie la dette de notre père et on s'en sortira jamais ! Réalises le, bon sang !

- Qu'il brûle éternellement dans les sucs gastriques du Rancor où on l'a jeté, cet enfoiré ! Je paierai sa dette, Rahna ! Je suis pas comme lui !

- Ah ça non, tu l'es pas ! Souffla - t - elle en roulant des yeux d'un air désabusé. Tu as tué quatre sbires de Chudjeg au lieu de te laisser capturer, quelle folie !

- J'allais pas les laisser faire sans lutter..., lui répondit - il dans l'incompréhension.

- Et tu t'attendais à quoi ?! En réchapper ?

Une minute de silence flotta dans l'air durant laquelle le regard de Zarov dévia sur le sol alors qu'il peinait à réaliser son erreur.

- Tu nous a juste condamné un peu plus, Zarov..., conclu - t - elle en essuyant ses joues. Je suis désolée, je... je voulais venir t'encourager... je voulais être aussi forte que toi mais... quand je sais ce qui m'attends... j'y arrive pas.

Elle enfouit son visage dans ses mains et pleura de plus belle.

- Rahna ! Rahna ! Ecoutes moi ! Tu es forte, d'accord ? Tu l'es ! On le sera ensemble ! Regardes moi, Rahna ! Je le serai pour toi. Dis moi que tu me crois !

Elle releva les yeux sur lui et réfléchit un court instant avant d'hocher la tête par la négative.

- Non, grand frère. C'est trop tard. Et si veux vraiment ne pas être comme notre père, tu écourteras ta propre souffrance toi aussi ou ils te feront combattre dans cette arène comme un animal jusqu'à ce que tu en meurs.

- Ca veut dire quoi ça ? L'interrogea - t - il avec stupeur.

- Que je serai courageuse, acheva - t - elle avant de partir en ignorant les cris de son frère la rappelant.

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