Chapitre 6 : Le don

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Quand j’ouvris les yeux, j’étais allongée sur mon lit. Mes parents et Zoé discutait joyeusement à côté de moi. Ce fut mon amie qui s’aperçut la première que j’étais réveillée. Elle se jeta à mon cou.

— Ne me refait plus jamais ça ! fit-elle.

— Doucement Zoé, laisse Dana respirer.

C’était la voix du docteur Laso. Il se tenait un peu en retrait dans le fond de la pièce.

— Combien de temps ? demandai-je.

Parler m’était encore difficile et c’était tout ce que j’avais réussis à prononcer.

— Deux semaines, me dit mon père assis sur une chaise à ma gauche.

Je pris le temps d’encaisser la nouvelle. Deux semaines ce n’était pas très long et pourtant, j’avais l’impression d’être restée dans le coma plusieurs mois.

— Pourquoi suis-je réveillée ? demandai-je. Que s’est-il passé ?

— Un miracle, dit ma mère se retenant des larmes je joies.

— Nous ne savons pas exactement, ajouta le docteur Laso. Les machines nous ont informés que tu respirais par toi-même. J’ai alors décidé de te débrancher et de te sortir de ton coma.

Mon état était plus que préoccupant avant mon intubation. Puis, des images me revinrent en mémoire. Le jeune homme, la lumière blanche.

— Ilan, murmurai-je.

Zoé secoua négativement la tête. Je regardai partout dans la chambre, espérant qu’il se cache dans un coin.

— Il n’y a que ma fille et tes parents qui son venu à ton chevet, m’expliqua le docteur Laso. Les infirmières sont formelles, elles n’ont vu personne d’autre.

Pourtant, je le revoyais me prendre la main. Les images étaient claires dans ma tête. N’était-ce qu’un rêve ? Il y avait fort à parier. C’était assez courant pour les personnes dans le coma. J’avais regardé plusieurs documentaires là-dessus. Je cesser de réfléchir, je commençais à attraper mal à la tête.

— Bon tout le monde dehors, fit soudain le docteur Laso. Dana a besoin de se reposer. Cela vaut aussi pour toi Zoé.

Mon amie me lâcha à contre cœur.

— Je reviendrai te voir demain, m’assura-t-elle avant de sortir de ma chambre.

Mes parents m’embrassèrent puis l’imitèrent, mon père tirant ma mère hors de la pièce. Quand tous eurent furent sortit, le médecin ferma la porte derrière lui et je restai seul. Je voulu me lever mais aucun de mes muscles ne semblaient répondre à mes ordres. Je décidai alors de fermer l’œil. Le docteur Laso avait raison, j’avais besoin de repos.

Quand je rouvris les yeux, la nuit était tombée. Je sursautai. Une silhouette se détacha du fond de la pièce et avançait en direction de mon lit. Elle passa dans le rayon de la lune qui traversait ma fenêtre dont les rideaux étaient restés ouvert. Je me détendis en reconnaissant Ilan.

— Hé, comment te sens-tu ? me demanda-t-il une fois qu’il eut atteint mon lit.

— Bien, répondis-je simplement.

Je respirais sans trop de problème mais je me sentais encore fort lasse. Il dû le comprendre car Il s’assit à hauteur de mes jambes et d’une voix profondément triste dit :

— Ho Dana je suis désolé d’être parti aussi longtemps.

J’eu alors comme une impression de déjà vu, où plutôt de déjà entendu. Ce fut alors une certitude. Ilan était revenu me rendre visite comme il me l’avait promis. Et mieux encore. C’était grâce à lui si j’étais réveillée cette nuit. Je ne savais pas comment il s’y était pris mais j’étais sûr d’une chose, il m’avait guéri.

Il me prit la main ajouta :

— Ça va aller maintenant, je suis là.

Au contact de sa peau, mon état de fatigue s’envola.

— C’est un peu compliqué à expliquer, dit-il.

— Essaye quand même, lui demandai-je avec un sourire d’encouragement.

Il hésita. Je ne le pressai pas. Je ne voulais pas lui mettre la pression. Admettre qu’on était capable de soigner les gens, juste en les touchant ne devait pas être facile. Il devait avoir peur de ce que j’allais penser de lui. Je posai ma deuxième main sur la sienne pour lui faire comprendre qu’il pouvait tout me dire. Il prit une grande inspiration puis se lança.

— Voilà, je suis capable d’aspirer les maladies hors du corps des malades mais ça je pense que tu l’avais compris.

Je hochai la tête.

— Lors de notre première rencontre, j’ai tout de suite compris quel mal te rongeais et je l’ai absorbé.

— D’où la raison de ma guérison miraculeuse.

— C’est exact. Malheureusement, mon intervention n’est pas permanente. J’ai donc dû le faire plusieurs fois. J’aurais vraiment espéré que ça suffise pour te faire sortir de l’hôpital mais se ne le fut pas et je suis tombé malade. J’ai dû m’absenter pour me soigner et revenir plus fort.

— Et pendant ce temps-là, mon état à empirer. Mais maintenant tu es revenu alors tout vas bien.

Il secoua négativement la tête.

— Ce que tu ignores c’est qu’en absorbant ta maladie, je prends tous sur moi.

Je le regardai sans comprendre. Il plongea ses yeux dans les miens. « Tu peux tout me dire » pensai-je.

— Te soigner me rend malade, m’expliqua-t-il la voix tremblante.

Il lâcha ma main et baissa les yeux. Je ressentis alors une peur profonde d’abandon. Cette peur ne venait pas de moi. Non, elle émanait de lui. Je mis une main sur son épaule. J’avais des milliers de questions dans la tête mais je les mis toutes de côté. Pour l’instant je voulais lui montrer que j’étais là et que malgré toutes les bizarreries qu’il venait de me révéler, je le croyais.

— Pourquoi ? demandai-je quand je le sentis plus détendu.

— Tu veux dire pourquoi je continue à te soigner si ça me rend autant malade.

Je hochai la tête.

— Et bien parce que si je n’interviens pas, tu mourras. Trop de gens comme nous sont mort.

— Comme… nous… marmonnai-je.

J’avais mis un peu de temps avant de percuter ce qu’il venait de dire.

— Je n’aurais jamais dû dire ça, dit-il en se levant brusquement. Oublie ce que je viens de dire.

Il voulu sortir de ma chambre, mais je m’extirpai de mon lit à tout vitesse et l’attrapai par le bras. Il était hors de question qu’il fuie. Je voulais savoir pourquoi il pensait que j’étais comme lui. J’étais incapable de soigner quelqu’un. Si ça avait été le cas je m’en serais rendue compte.

— Tu en as trop dit ou pas assez, dis-je. Tu ne peux pas me laisser comme ça.

— Tu n’es pas prête. Si je te révèle tout ce que je sais maintenant, tu me prendras pour un fou.

— Tu m’as promis de tout me dire à ton retour, lui rappelai-je.

Je sentis sa détermination faillir. Pas par pas, je le ramenai jusqu’à mon lit. Je m’y assis et l’invitai à faire de même. Quand il fut installé, je plongeai mes yeux dans les siens et dit :

— Je t’écoute.

Il voulu détourner la tête mais je l’obligeai à garder son attention fixer sur moi. Les mots de son ami me revinrent en mémoire : « vous êtes lié ». Je commençais à comprendre où il avait voulu en venir. Ilan finit par céder et comme hypnotiser, il expliqua :

— Depuis sa création l’être humain n’a cessé d’évoluer. Biologiquement j’entends. Et nous Dana, nous sommes une nouvelle évolution. Tu n’es pas sans savoir que notre planète est en proie à une pollution de plus en plus importante et la nature ne se suffit plus à elle seule pour lutter contre cette pollution. Notre évolution est la réponse que la planète à trouver pour survivre.

Plus il parlait, plus de nouvelles questions se créaient dans mon esprit. Pourtant, je m’abstins de les lui poser et le laissai continuer à son rythme.

— Certain d’entre nous sont capable de dépolluer l’air, d’autre la terre, d’autre encore la mer, et les derniers, plus rare et dont je fais partie, peuvent soigner les gens.

— Mais quel rapport avec moi ? ne pus-je m’empêcher de demander.

— Toi tu fais partie des personnes capable d’absorber la pollution de l’air.

— Comment peux-tu le savoir ?

— Quand je t’ai soignée la première fois, j’ai tout de suite senti que tu étais comme moi. Et puis, tu m’as dit que lorsque tu avais quitté ton village pour t’installer en ville, ton état avait commencer empirer de façon significative. J’ai vite fait le rapprochement.

— D’accord la pollution de la ville me rend malade mais qu’est-ce qui te fais croire que je suis capable de la dépollué ?

— J’ai fait quelques recherches et le niveau de pollution de l’air de la ville est bien trop bas. Normalement avec toutes les usines qui l’entoure, il devrait être bien plus haut.

— Mais peut-être que ce n’est pas moi. La ville est grande peut-être que tu te trompes et que…

— Comme je te l’ai dit, m’interrompit-il, j’ai senti que tu étais comme moi. Si ça n’avait pas été le cas, mon don n’aurais jamais fonctionner.

Je soupirai. J’avais du mal à croire ce qu’il me racontait. Comment pouvais-je être capable de dépolluer une ville entière à moi toute seul. Tout paraissait si invraisemblable mais, mes yeux toujours plongés dans les siens, je savais qu’il me disait la vérité. Je le ressentais jusqu’au plus profond de mes tripes.

— Je savais que tu n’étais pas prête, dit-il en détournant le regard.

— Je te crois ! lui assurai-je après avoir chasser la dernière étincelle de doute qui persistait dans mon esprit. Je vais juste avoir besoin de temps pour encaisser.

Il hocha la tête et se leva. Je l’attrapai par la main.

— Reste, lui demandai-je.

Je n’avais pas envie de rester seul. Il regarda par la fenêtre, hésitant. Le soleil commençait déjà à se lever.

— Juste quelques minutes le suppliai-je.

Il me sourit puis se rassit à côté de moi.

— Tu as dit que beaucoup d’entre nous était mort, comment ? demandai-je après un long silence.

— Tout simplement parce que, comme toi, ils vivaient dans des lieux pollués sans jamais avoir accès à un lieu exempt de pollution.

Je dégluti. Coincée dans cet hôpital, je ne guérirais jamais et avec a dernière rechute, le docteur Laso ne me laisserais jamais sortie. Je sentis des larmes couler le long de mes joues. Ilan m’attira dans ses bras musclés.

— Tout va bien, chuchota-t-il au creux de mon oreille. Je ne te laisserai pas mourir.

Je me laissai aller à son étreinte et finis par m’endormir.

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