Chapitre 2
La transhumance avait commencée. Adam se situait à l'avant et son fils à l'arrière en compagnie de Napoléon dont les sacs étaient chargés de provisions et cartouches de fusils. Le jeune homme entendait son père hurler pour que le chien encadre les moutons et brebis. Ils voyagèrent toute la journée à travers les paysages de la montagnes, traversant des ruisseaux et empruntant quelques passages abruptes. Deux brebis périrent des suites d'une chute.
En milieu d'après-midi, le troupeau atteignit leur destination, un lac entouré de hautes montagnes aux sommets blancs. Le vent frais du printemps soufflait légèrement. Les animaux furent laissés pendant que William et son père préparaient le bivoic. L'âne fut déchargé.
-Va chercher du bois pour le feu, ordonna Adam.
- Tout de suite.
Son fils parti en direction d'un petit bois. Il ramassa de nombreuses branches et les ramena.
-Papa, je vais faire un tour pour m'assurer qu'aucun prédateur ne rôde.
- D'accord.
Et William s'en alla, un bout de pain à la main. Il s'éloigna et monta un peu pour prendre de la hauteur. Quand il se tourna, il fut émerveillé. Des nuages cachant le soleil assombrissaient la nature mais quelques tâches de lumière étaient visibles ça et là, faisant mirroiter l'eau du lac.
-Génial...
Souriant, il continua sa route. Alors, quelque chose attira son attention. D'énormes traces de griffes sur un rocher. Trois traces plus larges que le poing de William et plutôt profondes. Il s'approcha, stupéfait de cette découverte. En tournant la tête, le jeune homme aperçu un arbre à moitier déraciné et dont la terre l'entourant avait été remuée.
-Bordel... c'est quoi ça ?
La chose avait eu assez de force pour presque coucher un énorme pin large d'au moins deux mètres et haut d'une trentaine de mètres. La terre était creusée et d'énormes monticules se dressaient. Ce n'était pas un ours, le responsable. William posa un genou au sol. Les plus grosses racines de l'arbre avaient été arrachées avec une force inouïe, expliquant sûrement la position de l'arbre. La bête avait dû creuser pour y accéder et avait tiré dessus pour les arracher. Visiblement, elle avait réussie son oeuvre. L'arbre n'était pas couché, maintenu par un équilibre miraculeux.
-Nom de Dieu...
Des empreintes partaient dans une direction. William mis son pied dans l'une d'elle. Plus grosse que celle d'un ours. Beaucoup plus grosse. Le jeune homme recula et s'élança vers le lieu de la transhumance. Cette histoire de Roi des Montagnes n'était peut-être pas si folle. Il allait devoir en parler à son père.
-Papa ! Papa ! On a un problème. Un gros problème, un très gros problème, un énorme, non, un giga problème !
Adam tourna la tête. Son fils prit le temps de reprendre son souffle.
-Il est possible... que je commence à croire à cette histoire de Roi des Montagnes.
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