La pie
L'odeur des crèpes parfument ma petite cuisine. Ce soir, il fait froid en ce mois d'Avril. Décidement le Printemps ne veut pas pointer son bout du nez. Alors je fais des crèpes.
Tiens, qu'est-ce qui tape à ma fenêtre ?
Toc - toc...
J'ouvre à grande volée. Une pie s'engouffre aussi sec dans la pièce.
Oh non, un oiseau chez moi. Qu'est-ce que je fais ?
La panique monte. J'aime les oiseaux. Mais là, un volatile dans une petite pièce ne me rassure pas du tout. J'attrape mes cheveux direct et les rassemble en chignon. On ne sait jamais.
La pie, elle, se pose tranquillement sur la table et s'approche du plat de crèpes en sautillant.
- Mmm, ça sent bon !
Quoi ? Elle parle.
- Oui, je parle.
La vache, elle lit dans les pensées aussi.
- Je vais être polie et me présenter. Mon nom est Malice.
J'éclate de rire.
Puis je me pince le bras. Aïe, ça fait mal.
Bon, je ne rêve pas.
Cette fois-ci, on n'est plus dans une série ou un livre. C'est bien réel.
- Heu, que faîtes-vous ici la pie ?
- Malice !
- Désolé, oui Malice.
- Je suis venue te voir pour te rappeler certaines choses que tu sembles oublier.
Sur ces mots, bien mystérieux, l'oiseau au plumage noir et blanc s'approche de moi et me fixe de ses yeux perçants. Noirs.
- La vie, comme tu le sais n'est qu'un passage.
Allons donc, une pie philosophe.
- un passage vers où ?
- Où tu voudras.
- Ok, donc ?
J'esquisse un sourire.
- Embellie-là comme l'enrobage d'un bonbon. Ne te laisse pas submerger par sa perversité, par les tours qu'elle te joue. Sois plus maligne qu'elle. Elle te le rendra. En mieux. Joue-toi d'elle. Elle adore ça cette petite espiègle.
J'en perds ma voix.
Malice s'approche du plat encore fumant et choppe une crèpe de son bec noir. Ses belles ailes se déploient et elle quitte ma cuisine. Aussi sec.
Je savais que les pies étaient connues pour être rusées. Railleuses comme de vraies commères.
Mais pas à ce point pour juste une crèpe.
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