Au coin de la rue, il y a un salon de coiffure. De taille modeste, l'établissement au jeu de mots subtil propose pour prix modique, une coupe modique.
A côté du salon, il y a de la place pour se garer, mais c'est interdit ! Seulement pour les vélos ! Et ceci se situe en dehors de la ville d'Hidalgo.
Très bien, et l'érotisme ?
Devant le coiffeur, il y a un banc, et sur ce banc, ils sont deux.
Il y a quelques heures, ils ne se connaissaient pas, quelques instants après, ils s'embrassaient. Mais ça, avant d'arriver devant le coiffeur.
Dans un bateau, sur l'eau, près d'un grand pont. Lors d'une soirée comme une autre, pleine de musique, d'alcool, et de gens qui ne se connaissent pas, et d'autres qui ne nous intéressent pas.
Lui, il est venu avec un ami, et elle, sûrement aussi. Les deux amis resteront dans l'oubli !
Alors qu'alcoolisé, troublé, amusé, lui danse dans la nuit, c'est elle qui vient.
Elle est un drôle de vampire sympathique, qui s'approche agréablement pour lui mordre le cou.
Mais s'étaient-ils échangé un regard, un salut, une politesse ? Il avait bu, il ne s'en souvient plus.
Toutefois s'il ne s'en rappelle pas, il se rappelle sa petite tête bouclée, ses belles lèvres rosées, son cou délicat.
Il se rappelle de son pull, chaud, qu'elle portait près de sa peau. De son pantalon serré, mais surtout de ses yeux, bleus, bienveillants, doux. Et séduisants évidemment.
Le lieu de rencontre était fort accomodant pour se retrouver, mais plein d'autres personnages vivants, il ne faudrait pas abuser de leur hospitalité !
Ils sortent, mais dans la main, ou sur les fesses de l'un et de l'autre plus probablement. Ils se touchent, beaucoup et... non ? déjà ! Elle ouvre son pantalon !
Cher lecteur je m'y attendais car je sais ce que j'écris mais enfin tout de même, quelle indécence ! Ils sont à peine sorti de cette petite boite de nuit que déjà... mais non ! La voilà qui cherche dans le caleçon !
Elle cherche, elle trouve, il est très dur, elle est très douce. Mais enfin tout de même, juste devant le bateau, si quelqu'un aventurait son regard, il remarquerait aussitôt... Et pourtant cela se passe, cela arrive, cela est arrivé.
Elle manipule adroitement son membre raidi, d'une main délicate et ambitieuse, qui trahit son bel appétit. Il l'embrasse, évidemment, autant que faire se peut, et même mieux. Prises au corps, découverte des côtes, du bas du dos, de la chaleur des peaux... et tout ça devant le bateau.
Pourtant il doit rentrer chez lui; très soumise à ses désirs, elle veut l'accompagner.
Mais s'il n'était pas si jeune ! Si sa maison était libre ! Qu'aurait-il pu se passer dans cette nuit passionnée !
Doucement, en s'embrassant, en oubliant tous les passants, leurs pas les rapprochent de ce coin de rue, l'amour les fait voguer le coeur à nu.
Devant le coiffeur, il y a un banc, et sur ces bancs, ils sont tous deux, se carressant, ils s'aiment, c'est drôle parce qu'ils viennent de se trouver.
Les amoureux des bancs publics ne font pas que s'embrasser, leurs intimités se découvrent à leurs doigts animés, là comme ça, devant le coiffeur : elle approche ses lèvres à elle de son membre à lui.
C'est doux, agréable, et tranquille. Comme il fait bon de vivre à l'angle de sa rue, la nuit quand on aime une inconnue. Un passant les regarde, il marche à quelques mètres, et que veut-il ce malotru ?
Toujours des oiseaux pour voler près des amours, toujours des badauds pour regarder autour.